MOUTONNAILLE :

Le monde n'est que franche moutonnaille. (V, 302 et note 5.)

MOUTONNIER, IÈRE :

La moutonnière créature. (I, 179 et note 3.)

Qu'un seul mouton se jette en la rivière,

Vous ne verrez nulle âme moutonnière

Rester au bord. (V, 303 et note 4; voyez V, 306.)

A ce malostru Changon,

Moutonnier qui tient en procez,

Laisse trois coups d'ung escourgeon [d'un fouet].

(Villon, p. 12.)

-« Nous avons ici un de nos magistrats bien malade, qui est M. Foucquet; oh! la belle chape-chute si cette âme moutonnière se laissoit mourir! » (Gui Patin, cité par Dochez.)

MOUVEMENT, ents :

468.)

Il eût fait un trait d'homme sage

S'il n'eût cru que son mouvement. (V, 115 et note 3; voyez V,

J'entrai dans leur parti de mon pur mouvement. (VII, 611.)

Les premiers mouvements sont de suivre ses pas. (VII, 584.)

Comme l'esclave avoit plus de sens que la dame,

Elle laissa passer les premiers mouvements. (VI, 73.)

La pitié est celui des mouvements du discours qui me plaît le plus. (VIII, 106.)

[Mars] nous laisse ces monuments

Pour marque de nos mouvements. (IX, 231.)

De nos troubles civils.

MOUVOIR :

L'ours s'acharne peu souvent

Sur un corps qui ne vit, ne meut, ni ne respire. (I, 428.)

Ce qui me meut n'est du tout que bon zèle. (IV, 68 et note 1.)
Un esprit vit en nous, et meut tous nos ressorts. (II, 472.)

J'ai vu les gens mouvoir

Deux questions. (VI, 137 et note 3.)

MOYEN, substantif :

[Ésope] s'imagina que la Fortune étoit debout devant lui, qui lui délioit la langue, et par même moyen lui faisoit présent de cet art, etc. (I, 32.)

Je prétends, selon moi, pétrir le cœur d'Hortense,

Et, par même moyen, savoir ce qu'elle pense. (VII, 415.)

Lui léguant par même moyen

Le surplus des faveurs. (IV, 444 et note 6; voyez I, 310; IX, 235.) Par ce moyen les mutins virent

Que celui qu'ils croyoient oisif et paresseux

A l'intérêt commun contribuoit plus qu'eux. (I, 208.)

Que chez moi la maudite Parque

N'entre point par votre moyen. (I, 422.)

Deux jours, par mon moyen, sans rival et sans crainte

Vous lui rendrez visite en depit des jaionx, (VII, 58.)

Tâchons par tout moyen d'altérer son present. () 1, 3153 voyen 1, 49, 47; II, 395; VII, 418, 608; etc.)

La cour, leurs moyens entendus,
La renvoya. (VIII, 414 et note 4.)

MOYEN, adjectif :

Un homme de moyen âge

Et tirant sur le grison. (I, 109.)

MOYENNANT; MOYENNANT QUE :

Et sans s'incommoder, moyennant ce partage, Mères et nourrissons faisoient leur tripotage. (I, a20.) Il m'a donné sa foi,

Moyennant quelque argent que j'ai su lui promettre. (VII, 407.)

Mais Mathéo, moyennant grosse somme,

L'en fit sortir [de ce corps] au premier mot qu'il dit. (VI, 110.) ........ Moyennant tant, comme l'on donne,

Et point autrement ici-bas. (IX, 130; voyez I, 72; II, 2017)

Moyennant Dieu,

Pour de l'argent on lui rendroit la belle. (IV, 343 et note 45 voyez V, 330, 454-)

Je vous promets

D'oublier tout moyennant qu'elle vienne. (IV, 169 et mote 6.)

MUANCE :

L'air étoit peint de cent couleurs :

Jamais parterre plein de feurs

Neat tant de sortes de muances. 'Vill, 236 et aux 6,

Comparez le vieux mot munison.

Borée et le soleil virent un voyageur
Qui s'étoit muni par bonheur

Contre le mauvais temps. (II, 9.)

MUR, MURS, au propre et au figuré :

Ces murs ont de la discrétion. (V, 294.)

....

Quel que soit le démon dont ce mur s'appuyra. (VII, 624.) On s'en va renverser ce mur inaccessible. (VII, 627; voyez VII, 611.)

Les murailles de Troie.

Je vais citer un prince aimé de la Victoire:

Son nom seul est un mur à l'empire ottoman. (II, 469 et note 58.) MÛR, MÛRE:

Des raisins murs apparemment. (I, 234.)

Vous prendrez de leur laine [des moutons] parmi les ronces...; ils y en laissent quand elle est múre et qu'elle commence à tomber. (VIII, 199.) Deux veuves sur son cœur eurent le plus de part :

L'une encor verte, et l'autre un peu bien mûre. (I, 110.)

MÛRE, substantif :

Je vous rendrai plus noire qu'une mure. (IV, 305 et note 4.)
Voyez aussi Marot, tomes I, p. 131, II, p. 256.

MURMURE :

Si l'on eût cru leur murmure,

Elles auroient, par leurs cris,

Soulevé grands et petits.... (III, 349.)

Un jour se passe, et deux, sans autre nourriture
Que ses profonds soupirs, que ses fréquents hélas,
Qu'un inutile et long murmure

Contre les dieux, le sort, et toute la nature. (VI, 75.)

MURMURER :

Déesse, disoit-il, ce n'est pas sans raison

Que je me plains, que je murmure. (I, 182.)
Tu t'es mis contre elle à jurer,

A la maudire, à murmurer. (IV, 33.)

Souffrir sans murmurer. (VIII, 361.)

MUSER, s'amuser, perdre son temps:

Telle refuse

Qui après muse. (VIII, 444 et note 3.)

Par Dieu, ce dit le roy d'Angleterre, ie crois que ces gens entrent par une porte et sortent par l'aultre pour nous faire icy muser. »> (Le roman de Jehan de Paris, p. 81 de l'édition Jannet.)

MUSETTE :

Son chien dormoit aussi, comme aussi sa musette. (I, 211 et note 6.) .... Sa louange en est plus complète :

De la chanter sur la musette

C'est mon talent. (III, 233.)

MUSIQUE :

Vraiment, nous voici bien lorsque je suis à jeun,
Tu me viens parler de musique. (II, 450.)

Eh quoi? cette musique,

Pour ne chanter qu'aux animaux? (I, 245.)
De cette aimable enfant le clavecin unique

Me touche plus qu'Iris et toute sa musique. (IX, 163.)
Pourquoi cette triste musique,

Pourquoi cette maison noire et mélancolique? (VI, 76.)

.... Deux autres nacelles suivoient : l'une chargée de musique, l'autre de bijoux et d'oranges douces. (VIII, 181 et note 1.)

MUTILER :

Qu'ai-je fait pour me voir ainsi

Mutile par mon propre maître? (III, 42.)

L'oiseau les nourrissoit [les souris] parmi des tas de blé,
Et de son bec avoit leur troupeau mutilé. (III, 162.)

Étoit-il d'homme sage

De mutiler ainsi ces pauvres habitants? (III, 306.)