Je changerai de style en changeant de matière. (VI, 206.) A fond ne s'examinent guères. (V, 593.) Les belles n'ayant pas disposé la matière, Amour et vers, tout est fort à la cavalière. (VII, 147.) Je lui fournirai tous les jours une nouvelle matière de triompher. VIII, 206.) .... C'est bien plutôt matière à se justifier. (VII, 606; voyez VII, 626.) Il ne savoit comme entrer en matière. (IV, 262.) Il n'est, à mon avis, que d'avancer matière. (VII, 94 et note 2.) MATIN, MATINS : Il ne faut pas se lever trop matin Pour lui prouver que trois et deux font quatre. (IV, 297.) Les coqs... ont beau chanter matin.... (II, 35.) Sa chatte, en un beau matin, Devient femme. (I, 185; voyez V, 556.) Une nuit sans matin. (VIII, 210.) Punis ces malheureux d'une nuit sans matin. (Racan, Psaume v, tome I, p. 9; ibidem, p. 381.) Qu'il le soleil] forme un beau matin, qu'il nous montre un beau soir. (VIII, 255.) J'allois leur faire ma prière, Comme tout dévot chat en use les matins. (II, 325.) MATIN, au propre et au figuré : Et chacun de tirer, le matin, la canaille, A qui mieux mieux. (II, 245; voyez VI, 258.) Voici comme il faut faire, Si tu veux écarter les matins du troupeau. (III, 234; voyez I, 71; III, 49-) Allons tirer notre voisine D'entre les griffes du mátin. (IV, 424 et note 2.) Quelque mátin difforme. (V, 45 et note 3.) C'est un paillard, c'est un mátin. (IX, 172.) MATINAL, ALE : La déesse des bois n'est point si matinale. (VI, 251.) MATINEAU : Lui, berger, pour plus de ménage, Auroit deux ou trois matineauz. (II, 305 et note 20.) M. Delboulle eite aussi cet exemple de Vigenère (1610) : « Or, quant à ces -portuns abbayeurs dont l'engeance ne manqua iamais, auec toute la sequelle du mesme vaultrey, autant en emporte le vent; car, à parler en general, c'est tout ainsi que de quelque leurier d'attache qu'on promeine en laisse le long des rues, sur lequel tous ces petis crottez, hospillez, tantouillez, mastineaux de quartier se desbandent pour le harseller de loin d'enuie et de peur qu'ils en ont. »> MATINES : Tant lui donna du retour de matines Que maux de cœur vinrent premièrement. (IV, 477 et note 6.) En débridant matines à grand erre. (IX, 6.) MATINEUX, euse : Les coqs, lui disoit-il, ont beau chanter matin, Dans ce somme profond la matineuse aurore Quel charme de trouver la beauté paresseuse, De venir visiter sa couche matineuse...! (André Chénier, Élégies, II, xvII.) A ces menaces Catin N'en fut pas plus matineuse. (VII, 577.) Ce jour-là le soleil fut assez matineux. (IX, 324.) MATOIS, OISE : Un vieux coq adroit et matois. (I, 175.) Cherche en ta cervelle matoise Un stratagème sûr. (II, 428.) Je lui trouvai [à Louis XI] la mine d'un matois. (IX, 239.) MATOISERIE : Exceller en tours pleins de matoiserie. (III, 133.) MATOU : Gare encore le matou! (III, 356.) MATRONE : Double porte, verrous, une matrone austère. (V, 440.) Avec un visage de matrone.... (VIII, 168.) Vous m'amènerez ici une matrone qui sera neuf mois de l'année à toujours se plaindre. (VIII, 202.) Il consultoit matrones, charlatans. (V, 25 et note 7.) MAUDIRE : .... Pour cela Satan fut maudit. (IV, 182.) Vous hantez les palais, mais on vous y maudit. (I, 273; voyez, V, 542.) Le jeûneur maudit son sort. (IV, 420.) Allez, Satan, allez, vrai Lucifer, Maudit de Dieu. (VI, 32; voyez V, 356.) Sépare-moi des boucs réprouvés et maudits. (VIII, 417.) Ce maudit animal vient prendre sa goulée Soir et matin. (I, 277; voyez II, 100.) .... Ce qu'a produit ce maudit grain. (I, 83.) Il fait partir de l'arc une flèche maudite. (VÍ, 204.) MAUGRÉ, prononciation patoise de « malgré » : La fille de M. Tobie, notre maître, que l'on vouloit marier maugré elle au fils de M. Griffon.... (VII, 456.) MAUVAIS, AISE : Mauvaise graine est tôt venue. (I, 83.) Quand on pense sortir d'une mauvaise affaire, Vous seriez un mauvais homme. (IV, 54.) Une chienne coquette et de mauvaise vie. (VII, 317.) .... De quoi la ville d'Orléans Se plaignit, et fit la mauvaise. (IX, 242.) Jusqu'ici je n'ai pu de sa mauvaise humeur Aux yeux de ses parents dévoiler la malice. (VII, 561; voyez VIII, 231.) Je vous trouve de mauvais goût. (VIII, 114.) Fi! cela sent mauvais, et je suis tout gâté. MAXIME, MAXIMES : (Molière, l'Étourdi, acte III, scène 1x.) Tous temps, toutes maximes. (VI, 22 et note 3.) MAZETTE : Mon fils, à qui l'on vient de plier la toilette, Pique après le voleur une vieille mazette. (VII, 344 et note 3.) J'expliquerois par raison mécanique Le mouvement convulsif des frissons. (V1, 331.) MÉCHANT, ANTE, acceptions diverses : Je sais qu'il est des amants à foison: .... Mais cent méchants n'en valent pas un bon. (VII, 173.) La tyrannie des méchants maris. (VIII, 149; voyez VIII, 53.) [Ennus] fut si méchant que d'oser souiller le lit de son bienfaiteur. (1, 47.) Te fieras-tu sur nous quand nous serons méchants ? (VI, 292 et note 5.) Un tel remède est chose bien mauvaise, S'il a le goût méchant à beaucoup près Comme la mort. (V, 310.) Femme fâcheuse est un méchant partage. (IX, 39.) Carrosses en relais sont méchante voiture. (VIII, 379.) De méchants chevaux. (IX, 253.) Voilà, dit-il, la pâtisserie la plus méchante que j'aie jamais mangée. (I, 39.) Haranguez de méchants soldats.... (II, 453.) Dieu ne créa que pour les sots Les méchants diseurs de bons mots. (II, 249 et note 8.) IX, 66.) Censurez tant qu'il vous plaira Méchants vers et phrases méchantes. (V, 12 et note 3; voyez .... Vous, qui dédiez A messieurs les gens de finance De méchants livres bien payés. (II, 310.) De méchantes raisons. (VIII, 95.) Toute la machine ronde De quatre méchants marais. (III, 350.) MÉCHANT, substantivement : Tenez toujours divisés les méchants. (II, 138.) Ce qu'on donne aux méchants, toujours on le regrette. (I, 147.) Propos d'amour. (IV, 90.) Savez-vous, dis-je, à quoi, dans un tel cas, Notre institut condamne une méchante? (V, 417; voyez IV, 94.) De moins d'appas, etc.? (IV, 74; voyez IV, 77.) Par ton ombre épaisse et profonde. (IX, 230.) Contre moi couroient irrités. (VIII, 395; voyez VIII, 398, 400.) MÈCHE : Faites-vous un licol de ma mèche. (VII, 369 et note 2.) MÉCHEF, mésaventure : Le pis de leur méchef Fut qu'aucun d'eux ne put venir à chef MÉCOMPTE : Il eût trouvé mécompte A son argent, et mal passé la nuit. (IV, 241 et note 2.) Il trouvoit toujours du mécompte à son fait. (III, 202.) Un pâtre, à ses brebis trouvant quelque mécompte........ (II, 4.) Méconte dans le texte. MÉCOMPTER (SE): Non, je me trompe, et mon œil se mécompte. (VII, 163.) Le long temps et l'habit me l'ont fait méconnoître. (VII, 34; voyez VII, 519.) MÉCONTENT: Les mécontents disoient qu'il avoit tout l'empire. (I, 209.) MÉCONTENTER DE (SE): .... Ce curieux en toucha telle somme Qu'il n'eut sujet de s'en mécontenter. (V, 37 et note 5.) MÉCROIRE, refuser de croire : On en pourra gloser, on pourra me mécroire. (IV, 396 et note 10; Voyez VI, 58.) MÉDAILLE : Dindenaut passe, et médaille l'appelle De vrai cocu. (V, 304 et note 3.) MÉDECIN : Il en coûte à qui vous réclame, Médecins du corps et de l'âme. (III, 218; voyez I, 402; III, 344.) MÉDECINE : La nature, ou la médecine, Ou l'union des deux, sur le mal agissoit. (VI, 322.) Cette recette est une médecine Faite du jus de certaine racine. (V, 34.) L'enfant s'en va mourir, Refuse tout, tient tout pour médecine. (V, 168.) MÉDIATION : Elle employa sa médiation Pour accorder une telle querelle. (II, 137.) MÉDIOCRE : Après les bons partis, les médiocres gens Vinrent se mettre sur les rangs. (II, 115.) Un médiocre critique auroit trouvé matière de s'exercer. (VIII, 182.) Beautés médiocres. (VIII, 289.) Médiocres appas. (VIII, 192.) Cette journée se passa avec un plaisir non médiocre. (IX, 284.) MÉDIOCRE, substantivement : Les beautés du sublime... ont tout un autre effet que celles du médiocre. (VIII, 120.) MÉDIOCREMENT: Elles avoient... de la beauté médiocrement. (IX, 252.) MÉDIOCRITÉ : La bienséance et la médiocrité, que Plaute ignoroit, s'y rencontrent [chez Térence] partout. (VII, 7 et note 5.) Il ne trouva partout que médiocrité, Louanges du désert et de la pauvreté. (III, 51 et note 27.) MÉDIOCRITÉ, personnifiée : a Mère du bon esprit, compagne du repos, O Médiocrité, reviens vite. » A ces mots La Médiocrité revient; on lui fait place. (II, 125 et note 26.) MÉDIRE DE: Et je sais que de moi tu médis l'an passé. (I, 90.) |