VERTU, VERTUS, acceptions diverses; EN VERTU DE; PAR LA VERTU : Ce n'est pas que je mette en doute ta vertu. (VII, 623.) Les vertus devroient être sœurs, Ainsi que les vices sont frères. (II, 337.) Cette femme aussitôt, fine, adroite et hautaine, Il faisoit trembler tout le monde. (I, 433 et note 5.) Par qui sont nos destins et nos mœurs différentes. (III, 122.) Sur ce qu'on dit de la vertu secrète De certains mots, etc. (IV, 143.) Paroles ont des vertus non pareilles. (IV, 240.) La vertu De tout exemple domestique Je ne la tiens pas [cette rime] légitime, Ni d'une assez grande vertu. (I, 132.) A la fin le prévôt de ville le menaça [Xantus] de le faire [d'affranchir Ésope] de son office, et en vertu du pouvoir qu'il en avoit comme magistrat. (I, 44.) L'autre manant jura: Par la vertu.... (V, 3a6 et note 4.) Comparez Rabelais, tome II, p. 341: Par la vertu du sang, de la chair, du ventre, de la teste, etc. » VESTIGE : Il la retrouveroit, au retour, toute telle Qu'il la laissoit en s'en allant, Sans nul vestige de galant. (V, 249 et note 7.) A Sans vestige de bourg, tout disparut sur l'heure. (VI, 159.) Les champs se vétiront de roses. (IX, 392.) L'âme.... D'un roi se vêt en sortant d'un berger. (VIII, 273.) VEUVE : Entre la veuve d'une année Et la veuve d'une journée La différence est grande. (II, 73.) Mise en menus morceaux, et qu'il croyoit friande. (I, 113 et note 5.) En la cour il semble qu'on ait restreint le mot viande à la chair qui est servie à table, car on n'y appelle pas viande le dessert, et, si à un jour de poisson quel- qu'un mange de la chair, on dit qu'il mange de la viande. » (Nicot, 1573.) Vous n'êtes pas de ceux qui n'ont qu'un sort commun: Contents pour le remplir d'une seule victoire. (VII, 608.) La victoire balança. (I, 287.) Comme il sonna la charge, il sonne la victoire. (I, 157.) VIDE DE; À VIDE: Que ces castors ne soient qu'un corps vide d'esprit, Jamais on ne pourra m'obliger à le croire. (II, 468.) .... Au bout de deux jours il [Ésope] marchoit à vide. (I, 34.) VIDE, substantivement : Percer Mars, le Soleil, et des vides sans fin. (II, 296.) Partout vide est écrit vuide dans nos anciennes éditions. VIDER (vuider), au propre et au figuré; SE VIDER : On continua de vider les pots. (I, 40.) Que le tronc serve à l'autel de soutien, Ou qu'on le vide afin d'emplir le verre. (IX, 6.) Petits princes, videz vos débats entre vous. (I, 279.) Toute notre vie Est le curé Chouart, qui sur son mort comptoit, Et la fable du Pot au lait. (II, 159.) Petit poisson deviendra grand, Pourvu que Dieu lui prête vie. (I, 371; voyez IV, 441.) Toujours mieux lui valoit, Auparavant que sortir de la vie, Éprouver tout, et tenter le hasard. (IV, 215.) Il ne resta personne De la gent marcassine et de la gent aiglonne Qui n'allât de vie à trépas. (I, 322.) Comment vous va, Chremès? - Mieux qu'en jour de ma vie. (VII, 101.) C'est le plus vilain endroit de ma vie. (VII, 485.) J'aimois un fils plus que ma vie. (II, 356; voyez IV, 398.) Mon amour m'est plus cher mille fois que la vie. (VII, 15a.) Reprit Renaud, et j'y mettrois ma vie. (IV, a47 et note a.) Pour son ami. (IIÎ, 279 et note 24.) [Ces Troyens] aux yeux de leurs parents immolèrent leur vie. (VIII, 480.) Chercher le soutien d'une mourante vie. (II, 95.) Rapprochez Marot, tome II, p. a1 : « sa dolente vie. Et je l'ai vue avant vous, sur ma vie. (II, 404.) Je vous en déferai (du lièvre], bon homme, sur ma vie. (II, 378.) D'ouvrir que l'on ne vous die, etc. (II, 3a7.) Mort de ma vie! (VII, 450, 470.) Depuis qu'elles y sont, Monsieur, Dieu sait la vie ! (VII, 56a.) Et le lard qui périt en cette occasion! (I, a51; voyez VI, 10.) Nous entendoit, Dieu sait la vie! (IX, 143.) Venez souper chez moi : nous ferons bonne vie. (I, 100.) .... Pleure et mène une vie A faire gens de bon cœur détester. (V, 166 et note a.) Dansant, sautant, menant joyeuse vie. (IV, 102; voyez VII, 587.) .... Mène une triste vie. (V, 136.) Tu menois une honnête vie. (III, 191; voyez IV, 447-) .... Aller mener une semblable vie. (V, 468.) Un philosophe austère, et né dans la Scythie, Se proposant de suivre une plus douce vie.... (III, 304.) .... Un renard, son voisin, d'assez mauvaise vie, (I, 136.) Une chienne coquette et de mauvaise vie. (VII, 317.) VIEIL : Il lui racle à l'oreille un air vieil et bizarre, (VII, 405 et note 5.) VIEIL, substantivement: Vers le Levant, le Vieil de la Montagne, etc. (V, 382.) VIEILLARD : Un sage assez semblable au vieillard de Virgile. (III, 304 et note 4.) .... Et le vieillard Capys, chasseur infatigable. (VI, 251.) Le bon vieillard jardinier dessus dit. (IV, 491 et note 6.) VIEILLESSE : La jeunesse se flatte et croit tout obtenir, La vieillesse est impitoyable. (III, 216.) La triste vieillesse. (VIII, 479, 494.) La mourante langueur et la froide vieillesse. (VIII, 493.) Regardez la vieillesse et la magistrature. (V, 273 et note 2.) .... Celui-là qui devint serpent sur sa vieillesse. (V, 253.) VIEILLIR : Tout vieillit: sur leur front les rides s'étendoient. (VI, 150.) VIERGE, adjectivement et substantivement : Un petit pré, dont l'herbe étoit encore aussi vierge que le jour qu'elle naquit.... (VIII, 137.) Frère Rustic peu de vierges faisoit. (V, 476 et note 5.) VIEUX, VIEILLE (Voyez VIEIL): Au contraire des autres dieux Qu'on ne sert que quand on est vieux, La jeunesse lui sacrifie [à l'Amour]. (IV, 447 et note 3.) Un vieux hôte des bois, Renard fin, subtil et matois. (III, 263 et note 1.) C'étoit un vieux routier.......... (I, 258.) Je suis vieux sans être beau. (IX, 417.) Le monde est vieux, dit-on je le crois; cependant Il le faut amuser encor comme un enfant. (II, 234.) Lui déjà vieux barbon; elle jeune et jolie. (V, 245; voyez IV, 387.) Vieux ans. (IV, 377.) Vieux jours. (IX, 410.) C'est tour de vieille guerre. (I, 257 et note 9.) VIEILLE, substantivement : Il étoit une vieille ayant deux chambrières. (I, 381.) Mais, aussitôt après, la vieille du message M'a conduit en des lieux où loge, en bonne foi, Une vieille viendra, qui, faite au badinage, Vous saura ménager un secret entretien. (V, 443 et note 4.) La fausse vieille sut tant dire Que, etc. (V, 264.) Une sultane de renom, Son chien, son chat et sa guenon, Son perroquet, sa vieille, et toute sa maison. (II, 287.) VIF, VIVE, emplois divers : Il avoit de plant vif fermé cette étendue. (I, 177.) D'une haie vive. Je passe... d'une princesse extrêmement vive à un pape qui va mourir. (ÎX, 435.) Vivante. Étant pris vif par un chasseur. (III, 253.) D'un loup écorché vif appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante. (IÏ, 225.) Le Destin va tout vif enrager comme un diable. (VII, 313.) .... Ce cœur vif et tendre infiniment Pour ses amis. (III, 277.) VIF (AU): Jusques au vif il voulut la blesser. (V, 188; voyez V, 467, 567; VI, 79.) Les habiles poètes qui nous dépeignent ces choses au vif. (VIII, 117.) VIGILANT : Jupin pour chaque état mit deux tables au monde : L'adroit, le vigilant, et le fort, sont assis A la première. (III, 38.) VIGNE du seigneur, de l'abBÉ : .... Dans la vigne du Seigneur Travaillent ainsi qu'on peut croire. (IV, 177 et note 7.) Toujours d'accord, de plus en plus s'aimant..., Se promettoit la vigne de l'abbé. (VI, 5a et note 6.) VILAIN, VILAINE : .... Moins envieux, moins loup, moins vilain, moins avare. (VII, 406.) Tout vilain cas, dit-elle, est reniable. (VI, 31 et note 1.) Un More très lippu, très hideux, très vilain. (V, 271.) Salie. .... N'allez pas vous entêter De ce petit vilain-lå. (VII, 477.) La pauvre créature, Toute vilaine, entra dans le logis. (IV, 370 et note 5.) VILAIN, manant, paysan : Vilain, dit-il, vaquer à nul ouvrage Le vilain retourne la tête. (I, 165.) VILAINEMENT : Et vite à moi, je suis vilainement blessé. (VII, 359 et note 1; voyez VII, 386.) Comparez Rabelais, tome I, p. 292: « L'on a blessé ceste bonne femme icy entre les iambes bien vilainement. |