[La gaieté de ces contes] passe légèrement. (IV, 14.)

Un octogénaire plantoit :

Passe encor de bâtir, mais planter à cet âge! (III, 155; voyez V, 75.)

.... Puis, tout à coup, levant la collerette,

Prit un baiser dont l'époux fut témoin :
Jusque-là passe. (V, 76.)

Le Port-de-Pilles est un lieu passant. (IX, 253.)

PASSER À LA MONTRE. Voyez MONTRE.

PASSER AU GROS SAS. Voyez SAS.

¿) Activement :

Dans la gueule... on lui passe un bâton. (III, 15.)

[Le milan] sur le nez sacré voudroit passer la nuit. (III, 254.)

L'ours a passé l'onde noire. (VII, 226.)

.... Ce sont des feux bientôt passés, etc. (IV, 415.)

Caron vous passera sans passer les Amours. (VII, 168.)

J'ai déjà passé la longueur ordinaire des préfaces. (I, 18; voyez I, 42; VI, 315.)

Mais, en disant que nous voulions passer ce point-là, etc. (IV, 149.) Et Sarasin m'a fait passer

Un bail d'amour à Socratine. (VII, 130.)

Sa femme étoit encor de bonne affaire

Et ne passoit de beaucoup les trente ans. (IV, 204.)

Vous... passez cinquante ans. (IX, 22.)

H passe quatre-vingts ans. (IX, 285.)

Et je sais que de moi tu médis l'an passé. (I, 90.)

Femme qui n'a filé toute sa vie

Tâche à passer bien des choses sans bruit. (V, 205 et note 4.)

Nos aïeux, bonnes gens, lui laissoient tout passer. (IX, 373.)
Lui passaient tout.

.... Rien que de vrai ne vous sera passé. (VII, 20.)

Apaisez le lion, seul il passe en puissance

Ce monde d'alliés vivants sur notre bien. (III, 98.)
En grandeur il passe Alexandre. (VIII, 499.)

En rien je ne le passe. (VIII, 373.)

Trente-deux perles se fout voir

Dont la moins belle et la moins claire

Passe celles que l'Inde a dans ses régions. (VIII, 427.)
Les seconds les passoient, passés par les troisièmes. (IX, 329.)
Le refus des frelons fit voir

Que cet art passoit leur savoir. (I, 122.)

Je le rendrai maître passé. (II, 64; voyez III, 110 et note 10.)
Maître passé dans Cythère et Paphos. (V, 235 et note 2.)

.... De femme se passant tant qu'il en eut affaire. (IX, 91.)
L'ours boucha sa narine:

Il se fút bien passé de faire cette mine. (II, 131.)
On se fut bien passé de prendre tant de peine. (IV, 31.)
.... Honneur dont, à son sens,

Il se seroit passé le mieux du monde. (IV, 311.)

PASSION, PASSIONS :

Bien que chacun soit éloquent dans sa passion.... (VIII, 306.)
La bergère,

Pour qui l'amour étoit langue étrangère,
Répondit mal à tant de passion. (VI, 9.)

Et l'on n'est point d'un roi toute la passion. (VII, 600.)
Le but d'Aminte en cette passion

Étoit, sans plus, la consolation. (VI, 28.)

Les morts sont donc heureux? ce n'est pas mon avis :

Je veux des passions. (VI, 207.)

Tout cela, joint au devoir de vous obéir et à la passion de vous plaire, etc. (III, 174.)

.... C'est un prince qui mérite qu'on passe la mer afin de le voir, tant il a... de véritables passions pour la gloire. (IX, 399.)

PASTEUR, au figuré :

Le berger plut au roi par ces soins diligents :

Tu mérites, dit-il, d'être pasteur de gens. (III, 48 et note 7.)

O vous, pasteurs d'humains et non pas de brebis. (III, 58.)

Quelques imitateurs, sot bétail, je l'avoue,

Suivent en vrais moutons le pasteur de Mantoue. (IX, 202.)
Le pasteur étoit à côté

Et récitoit, à l'ordinaire,

Maintes dévotes oraisons. (II, 157; voyez II, 159; V, 489, 501.)

PASTORALE :

.... Beaucoup d'effets de fureur martiale,

D'amour très peu, très peu de pastorale. (IX, 147.)

PÂTE :

Il avoit femme et belle et jeune encor....

Pour des curés la páte en étoit bonne. (V, 488 et note 1.)

PATENÖTRE :

.... Part du tronc tombe en l'eau, disant sa patenôtre. (IV, 402 et note 3.)

Ce sont morceaux de rochers

Entés les uns sur les autres,

Et qui font dire aux cochers

De terribles patenôtres. (IX, 290.)

Ils [les mulets] se suivoient en file ainsi que patenôtres. (IX, 328 et note 4.)

PATENTE:

Mais je sais bien qu'avecque la patente

De ces beaux noms on s'en aille au marché,

L'on reviendra comme on étoit allé. (V, 160 et note 5.) .... Si l'on n'a patente du sire

Qui, etc. (IX, ios; comparez IX, 453.)

PATER, aumônier, moine, abbé :

Je pense qu'en effet,

Reprit Nuto, cela peut être cause
Que le pater avec le factotum

N'auront de toi ni crainte ni soupçon. (IV, 497 et note 2.)

Le secret même encor se répéta

Par le pater: il aimoit cette danse. (V, 297 et note 4.)
Pater abbas avec juste sujet

Appréhenda d'être père en effet. (V, 403.)

PATERNEL:

O dieux hospitaliers! que vois-je ici paroître?
Dit l'animal chassé du paternel logis. (II, 185.)
PATERNITÉ (SA) :

Tant et tant fut par Sa Paternité

Dit d'oraisons, etc. (V, 403 et note 4.)

PATHÉTIQUE :

Un discours pathétique. (II, 67.)

PATIBULAIRE, substantivement et adjectivement:

Le scélérat, réduit en un péril extrême,

Et presque mis à bout par ces chiens au bon nez,

Passa près d'un patibulaire. (III, 321 et note 12.)
Car de mettre au patibulaire

Le corps d'un mari tant aimé,

Ce n'étoit pas une si grande affaire. (VI, 85 et note 5.)

.... Et je voudrois bien voir la grâce qu'il aura

Au bois patibulaire alors qu'on le pendra. (VII, 390.)

PATIENCE:

Patience et longueur de temps

Font plus que force ni que rage. (I, 163.)

La dame prit le tout en patience. (IV, 172 et note 1; voyez IV, 183;

V, 295 et note 6.)

Que ce soit donc votre plaisance

De me laisser en patience. (VIII, 444-)

En repos.

PATIENT, IENTE :

Presque toujours il [ce remède] se trouve fatal

A celui-là qui le premier caresse

La patiente. (V, 38.)

En grand silence aussi

La patiente attend sa destinée. (V, 48.)

PATINER :

Hem! pour voir, patinons. (VII, 337 et note 3.)

On les contemple, on patine, on se joue. (V, 74 et note 6.)

.... Et puis, c'est à se sabouler, à se patiner, à plaquer les mains sur les joues.. (Cyrano de Bergerac, le Pédant joué, acte II, scène III.)

PÅTIR; PATIR De :

Que nature patit! (VII, 424 et note 6.)

Les ressorts

De son corps,
Son esprit,

Tout patit. (VII, 231.)

Qu'a fait Madame? dit la belle;
Pátira-t-elle pour autrui? (IV, 436.)

.... Il faudra qu'on patisse

Du combat qu'a causé madame la Génisse. (I, 140.)
Hélas! on voit que de tout temps

Les petits ont páti des sottises des grands. (I, 140.)

Un gland tombe : le nez du dormeur en pátit. (II, 377; voyez III, 98, 228.)

PATIS, pâturage :

Je vous enseignerai les patis les plus gras. (I, 348.)

l'ay delaissé par les herbeux pastis

Beufz et brebis et leurs aigneaux petis.

(Marot, tome I, p. 101; ibidem, p. 43, 45, et tome III, p. 189.)

PÂTISSERIE :

Voilà, dit-il, la pâtisserie la plus méchante que j'aie jamais mangée. (I, 39.)

PATOIS :

L'âne, qui goûtoit fort l'autre façon d'aller,

Se plaint en son patois. (I, 202.)

.... Ce chien approche, il jappe, il leur fait fète....

Il paraissait leur dire en son patois :

« Venez, etc. » (Voltaire, tome VIII, p. 94.)

On entendit à son exemple [du lion]

Rugir en leur patois messieurs les courtisans. (II, 281 et note 5.)

.... Il [le sein d'Alibech] va, vient et respire :

C'est son patois. (V, 474 et note 2.)

Son œil me dit en son patois:

« Berger, berger, ton heure sonne. » (VIII, 445.)

PATRIARCHE :

Autant qu'un vatriarche il vous faudroit vieillir. (III, 156.)

PATRICE :

On le créa patrice. (III, 152 et note 49.)

PATRIMOINE :

.... Tous ces autres dons que vous tenez d'eux... sont plus votre patrimoine que le nom même que vous portez. (VIII, 346.)

Deux démons à leur gré partagent notre vie,

Et de son patrimoine ont chassé la raison. (III, 47 et fin de la note 2.)

PATRON, emplois divers :

La blondine chiorme

Afin de vous gagner n'épargne aucun moyen :
Vous êtes le patron. (V, 100 et note 2.)

Le patron ne voulut lui dire

Ni oui ni non sur ce discours. (V, 510.)

Hylas, patron des indiscrets. (IX, 38.)

De patrons même il avoit une liste :

Point de quartier pour un évangéliste,

Pour un apôtre, ou bien pour un docteur. (IV, 335 et note 6.) Chaque mère à sa bru l'alléguoit pour patron. (VI, 68 et note 6.)

Pour modèle.

Le don fut beau, comme tu peux penser :

Minerve en fit un patron tout à l'heure. (IX, 169.)

.... Si le dieu Pan, ou le Faune,

Se fait jamais faire un trône,
C'en sera là le patron. (IX, 223.)

PATTE: