Histoire de la littérature française sous le Gouvernement de Juillet, Volume 1

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Lecoffre, 1876 - French literature - 1141 pages
 

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Popular passages

Page 459 - ... dérobé la vue, m'en rendait de moment en moment les détours plus visibles. » En vain je m'attachais à ces croyances dernières comme un naufragé aux débris de son navire; en vain, épouvanté du vide inconnu dans lequel j'allais flotter, je me rejetais pour la dernière fois avec elles vers mon enfance, ma famille, mon pays, tout ce qui m'était cher et sacré : l'inflexible courant de ma pensée était plus fort ; parents, famille, souvenirs, croyances, il m'obligeait à tout laisser...
Page 135 - Les genres et les règles ne sont point arbitraires : ils sont nés de la nature même ; l'art a seulement séparé ce que la nature a confondu ; il a choisi les plus beaux traits sans s'écarter de la ressemblance du modèle.
Page 138 - Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent * tous les empires, à qui seul appartient * la gloire, la majesté et l'indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles 'leçons.
Page 459 - Je n'oublierai jamais la soirée de décembre, où le voile qui me dérobait à moimême ma propre incrédulité, fut déchiré. J'entends encore mes pas dans cette chambre étroite et nue, où longtemps après l'heure du sommeil j'avais coutume de me promener; je vois encore cette lune à demi voilée par les nuages, qui en éclairait par intervalle les froids carreaux. Les heures de la nuit s'écoulaient, et je ne m'en apercevais...
Page 457 - ... jeunesse s'était écoulée, j'avais entendu le vent du doute qui de toutes parts en battait les murs et l'ébranlait jusque dans ses fondements. Ma curiosité n'avait pu se dérober à ces objections puissantes semées comme la poussière dans l'atmosphère que je respirais par le génie de deux siècles de scepticisme. Malgré l'effroi qu'elles me causaient et peut-être à cause de cet effroi, ces objections avaient fortement saisi mon intelligence.
Page 336 - Père ; car si, dans certaines circonstances, la prudence exige de les tolérer comme un moindre mal, de telles doctrines ne peuvent jamais être présentées par un catholique comme un bien ou comme une chose désirable. Enfin, ce qui a mis le comble à l'amertume du Saint...
Page 457 - Dieu sur moi et l'aimant pour la bonté de ses desseins, j'étais heureux de ce bonheur que donne une foi vive et certaine en une doctrine qui résout toutes les grandes questions qui peuvent intéresser l'homme.
Page 137 - ... les édentés; cette tendresse pour les verrues , les rides , les escarres , les formes triviales , sales , communes, sont une dépravation de l'esprit ; elle ne nous est pas donnée par cette nature dont on parle tant.
Page 247 - ... à Sainte-Pélagie, s'ils avaient juré de ne pas laisser violer en eux la majesté de la loi. Il est facile de faire tuer par cinquante hommes un seul homme qui résiste, mais croit-on que cela pût arriver deux fois sans péril pour l'ordre de choses actuel?
Page 44 - ... n'entraînent point avec elles toutes les intelligences ; elles ne « domptent point tous les caractères avec une égale facilité, elles « ne prennent pas même soin de tous les intérêts; c'est ce qu'il « faut comprendre , et pardonner quelque chose aux protestations « qui s'élèvent en faveur du passé. Quand une époque est finie, « le moule est brisé, et il suffit à la Providence qu'il ne se puisse « refaire; mais des débris restés à terre, il en est quelquefois

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