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livre avec ardeur, malgré les études littéraires nécessitées par son âge et la carrière qu'il veut parcourir ; mais pour d'autres naturalistes qui pourront nous faire jouir ainsi du fruit de leurs travaux, en même temps qu'ils seront assurés de les voir portés à la connaissance du monde savant.

NOTE sur une Pyrule nouvelle de Léognan. (P. de Des Moulins.-P. Moulinsii. Nob. ). mots sur le Genre. pèce.

par

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— Quelques Description et figure de l'es

Le conchyliologiste ou le géologue qui explore aujourd'hui la commune de Léognan, rencontre à chaque pas d'anciennes fouilles dirigées avec autant d'habileté que de bonheur, et quand il arrive à la localité classique, au Moulin du Coquillard, il ne marche plus que sur un sol remué la bêche des Basterot et des Jouannet. Après de si longues et de si laborieuses recherches, que peut-il lui rester à découvrir? Il comprend alors que sa seule ambition doit être de recueillir les plus belles espèces déjà décrites, sans se bercer de l'espoir téméraire d'ajouter aux catalogues quelque nouvelle richesse. Depuis plusieurs années en effet, une espèce nouvelle, une seule, a été trouvée dans la commune (1), et l'excessive rareté de la coquille explique

(1) C'est un Murex que M. Grateloup a dédié à M. Delbos, membre de la Société Linnéenne, auteur d'importants mémoires, sur les terrains tertiaires du Sud-Ouest de la France. Le seul échantillon connu existe, si je ne me trompe, dans la collection de

M. Delbos.

comment elle a pu échapper si longtemps à l'œil avide des collecteurs. Je ne pouvais donc songer qu'à trouver les trop nombreuses espèces qui me manquent. Mais le hasard, cet auteur de tant de découvertes, servit mieux l'élève qu'il n'avait servi les maîtres : Il est aveugle.

Désireux d'ajouter de nouvelles espèces à celles que je possédais déjà des faluns de Léognan, je me rendis en Septembre 1847, dans un taillis de chênes, situé aux bords de l'eau blanche, près du moulin du Coquillard. M'écartant des lieux précédemment fouillés, j'ouvris une petite tranchée, et, à deux ou trois décimètres de profondeur, je trouvai une coquille incomplète, fracturée, mais qui, malgré son détestable état de conservation, me parut digne d'être recueillie avec soin. Je mis donc à part ce fragment qui ne me rappelait aucune coquille fossile ou vivante, et bientôt, à trois décim. plus bas environ, je rencontrai un autre individu de la même espèce, d'une grosseur et d'une taille très - remarquables, comme on peut le voir par la figure qui accompagne cette note. Je le montrai à plusieurs grands amateurs de coquilles, et entre autres à M. Seurin, curé de Léognan, qui a fait dans la commune des fouilles énor mes; aucun ne put reconnaître mon espèce; je consultai le mémoire de Basterot sur les fossiles du Département; les invertébrés de Lamarck, les mémoires de M. Grateloup sur les fossiles du bassin de l'Adour; enfin Deshayes; ce fut inutilement. Je parcourus toute la collection des Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, qui renferment de si nombreux et de si précieux documents sur l'histoire naturelle de la Gironde; - je ne trouvai nulle part un seul mot sur ma coquille. Je la plaçai alors dans ma collection sous le nom de Pyrula....., car c'est ainsi que de prime-abord j'appelai mon espèce une pyrule, avec une audace que le succès seul pouvait légitimer. Quant à

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mon premier fragment, sachant que l'espèce manquait aux collections du Musée, je le promis à M. H. Burguet. Mais ce fragment s'était perdu. Alors, en Septembre 1848, je repartis pour Léognan, et j'en revins avec un troisième individu, recueilli dans le même lieu que les précédents, mais très fracturé; je le déposai au Cabinet de la Ville.

Cependant le temps s'écoulait; consacrant mes rares instants de loisir à faire des excursions botaniques et à en préparer les produits, j'oubliai ma Pyrule. Il y a seulement. quelques jours, en visitant mes fossiles, je la revis, et je résolus, pour la classer définitivement, de n'épargner aucun travail, aucune recherche : je visitai d'abord la belle collection de M. Delbos; ce fut en vain; je me présentai alors chez M. Grateloup, qui, avec une bienveillance dont je le remercie vivement, me montra son magnifique cabinet, sa nombreuse et savante bibliothèque ; nous fouillâmes ensemble tous les ouvrages écrits sur les fossiles des terrains tertiaires d'Angleterre, de Norwège, de Belgique, d'Amérique.... sur les fossiles du terrain sub-apennin d'Italie, des faluns de la Tourraine, etc....; Sowerby, Nyst, Brocchi....., aucun auteur.enfin ne disait rien de ma coquille. Je devais donc la regarder comme nouvelle, et il fallait lui donner un nom.

Mais alors je dus réfléchir sérieusement; j'avais vu dans la collection de M. Grateloup deux belles espèces que leur analogie avec la mienne m'avait fait remarquer. Ces deux coquilles, dont je ferai plus tard ressortir les rapports et les différences avec mon espèce de Léognan, étaient l'une un Fuseau (Fusus quadricostatus. Wagn. ), l'autre une Pyrule (Pyrula Jauberti. Grat.). Or, ces deux espèces appartiennent évidemment au même genre: toutes deux sont ou des Pyrules ou des Fuseaux. Classer mon espèce dans les fusus,

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