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TOME XV.

>> Dans nos landes couvertes de bruyères, et dans les pays où l'on cultive en grand le blé noir ou sarrazin, c'est en Septembre que commence la récolte du miel fin.

» En Octobre, préparez pour vos ruches les habits d'hiver, c'est-à-dire, faites confectionner de bons manteaux de fougère ou de paille de seigle, et couvrez-en les paniers pour les garantir du froid qui est très-nuisible aux abeilles.

Rangez le sol du rucher de manière à ce que les eaux pluviales ne puissent jamais couler sous les paniers, même sous ceux qui sont éleves sur des siéges, car l'humidité qui en résulterait serait funeste aux gâteaux et aux abeilles ».

Telle est, Messieurs, en joignant ce que j'ai l'honneur de vous dire aujourd'hui, aux trois discours que je vous ai présentés à pareilles solennités, le précis ou plutôt l'esquisse succincte et bien rapide de vos travaux en Botanique et de leurs applications, depuis la fondation de la Société Linnéenne jusqu'à la seconde fête décennale. Puisse la suite vous en être donnée par un historien non pas plus fidèle, mais plus digne et plus capable que celui qui vient d'essayer d'en retracer ici l'origine et les commencements.

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III. PRÉCIS des Travaux Botaniques de la Société Linnéenne de Bordeaux, depuis sa seconde jusqu'à sa troisième Fête décennale ( de 1837 à 1847); par J.-F. LATERRADE, directeur de la Société.

Le temps, dans sa marche rapide et incessante, emporte pour ainsi dire avec lui et les hommes et leurs travaux ; car il ne laisse des premiers que quelques noms placés de distance en distance, comme des jalons destinés aux généra-tions futures, pour les guider dans l'histoire des générations passées; et des seconds, que ce qu'ils ont de véritablement utile, ce que lui-même en a sanctionné par une partie de sa durée, pour servir au développement des connaissances humaines. Et telle est cette rapidité du temps, que les évènements les plus paisibles se pressent devant nous, de manière à nous laisser à peine saisir un présent, qui devient instantanément un passé. Naguère, Messieurs, je m'acquittais de l'honorable mission que vous m'aviez confiée, de vous présenter le précis de vos travaux botaniques, depuis la fondation de la Société jusqu'à la seconde fête décennale (1), et voilà que ma voix retentissait encore dans cette enceinte, lorsque la solennité champêtre de 1847 nous apparaissait, en nous annonçant qu'elle venait clore une nouvelle dizaine d'années. Il est donc naturel, Messieurs et honorables collègues, qu'en vous présentant, selon l'usage, le tableau de cette fête (2), je vous rappelle en peu de mots ce que nous avons fait en Botanique, depuis le jour où la Société dressait ses tentes sur les côteaux de Rions, jusqu'à celui où elle explorait les plaines de Cestas.

(1) Voir page 23.

(2) Ami des Champs. - Décembre 1847, page 391.

Enumérons donc ce que, dans cette nouvelle période, nous avons publié de relatif aux plantes de la Gironde, à celles des départements limitrophes et à la Botanique appliquée à l'horticulture et à l'agriculture.

La première partie de ce travail se trouve résumée par la publication de la quatrième édition de notre Flore. Aux recherches qui ont été faites pour l'enrichir et que nous devons à plusieurs d'entre vous, notamment à MM. Charles des Moulins, Chantelat et Ardusset (1), il faut ajouter celles de MM. de Dives, correspondant, l'abbé Larrieu, et de MM. Lespinasse et Lafargue, entrés depuis peu dans nos rangs.

Cette édition, malgré les réductions de Koch que nous avons adoptées, et bien que nous ayons été peut-être trop sobre en innovations, renferme cependant près de cent espèces de plus que la précédente, espèces parmi lesquelles la Gironde peut offrir avec orgueil le Lunaria biennis, le Linum corymbosum, l'Adenocarpus parviflorus, le Trifolium angulatum, le Sedum dasyphyllum, le Scilla liliohyacinthus, le Malaxis Loselii, le Cyperus Monti, l'Isoetes setacea, le Delastria rosca, l'Agaricus tubæformis, ces trois dernières nouvelles pour la Flore Française.

De nombreuses additions se font remarquer surtout dans les parties de la Flore, relatives aux plantes de La Teste et du Bazadais; c'est une conséquence des recherches de M. Chantelat et de M. le docteur Ardusset.

Enfin, nos plantes sont disposées d'après la méthode naturelle, modifiée par De Candolle, dont nous avons dédoublé

(3) M. Chantelat a publié le catalogue des plantes de La Teste. (Actes, t. XIII, p. 191), et M. Ardusset nous a communiqué son catalogue des plantes du Bazadais. Ces deux ouvrages ont été couronnés par la Société, en 1845.

les huit grandes divisions, ce qui nous donne dix-huit classes fondées sur le nombre, la nature ou l'absence des anthères. Cette innovation, d'ailleurs, conséquenee de ce qui a été fait jusqu'ici et que nous n'avons publiée qu'après avoir consulté de savants botanistes, a pour elle l'expérience de deux années, expérience qui nous a prouvé que l'élève classe aussi facilement d'après cette méthode que d'après le système de Linné.

La Flore des départements voisins n'a pas été négligée. La Dordogne a eu, en 1840, l'excellent catalogue de ses plantes phanérogames (1) auquel l'auteur, M. Charles Des Moulins, a ajouté, en 1846, un supplément digne de son premier travail (ACTES, t. XIV, p. 125), supplément plein d'importantes recherches et de savantes observations. On y trouve un article de plus de 50 pages, sous le titre modeste d'Étude sur quelques espèces micropétales de Cerastium.

Votre correspondant, M. l'abbé Dupuy, professeur d'histoire naturelle au Petit-Séminaire d'Auch, vous a envoyé sa Florule du Gers qu'il a publiée cette année. C'est un petit volume in-32, remarquable par sa concision et qui mène facilement l'élève studieux à la plante dont il cherche le nom. Pour cet effet, l'auteur emploie la méthode naturelle qu'il a combinée à peu près comme nous l'avons fait dans la 4.me édition de notre Flore, avec le nombre des étamines. Cette Florule qui se termine par les Monocotylées cryptogames, renferme un grand nombre d'espèces dont plusieurs belles et rares. Nous regrettons, ce qui aurait à la vérité un peu grossi l'ouvrage, que la localité des plantes n'y soit pas indiquée.

Enfin, vous venez de recevoir de votre correspondant à Moissac, M. Lagrèze-Fossat, sa Flore de Tarn-et-Garonne.

(1) Bordeaux 1840. - Imp. de Th. Lafargue.

C'est nn fort volume in-8.o de près 600 pages. C'est un travail consciencieux dans lequel l'auteur fait connaître les espèces et avec beaucoup de détail les variétés des plantes vasculaires de son département. Il est à regretter qu'il se soit laissé entraîner par l'exemple de plusieurs floristes français qui ont cru devoir passer entièrement sous silence les productions cryptogamiques de l'arrondissement qu'ils ont embrassé.

Indépendamment des Flores départementales, aujourd'hui au nombre de neuf (1), publiées par les membres de la Société, bien d'autres travaux que nous nous bornons à énumérer, ont été consignés dans vos Actes. Tels sont les souvenirs botaniques des environs des Eaux-Bonnes, par M. le docteur Grenier (Actes, tom. IX, page 11), correspondant à Besançon ; les observations sur les Circées et le discours sur la direction à donner à l'étude des sciences naturelles (tom. IX, pag. 383 et XIV, pag. 39), par M. Charles Laterrade, titulaire; la description du Peziza Laterradii, de l'Agaricus pectinatus prolifer, les observations microscopiques sur la Clavaire brillante de De Candolle, la note sur une variété du chêne et sur le merulius cuculatus ( tom. XIII, pag. 273, 274, 275, 276; tom. XIV, pag. 121), par M. de Brondeau, correspondant à Agen; les recherches sur

(1) Essai d'une Chloris des Landes, THORE.

Florula littoralis Aquitanica, De Grateloup

Fiore Rochefortine, LESSON..

Flore Agenaise, SAINT-AMANS..

1803.

1826;

4835;

1821;

Catalogue des plantes de la Dordog., Cu. DES MOULINS. 1840;

supplément

1847;

Flore Bordelaise et de la Gir., J.-F. LATEHRADE, 4e édit. 1846;
Florule du Gers, l'abbé DUPUY.

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1847:

1847.

Flore de Tarn-et-Garonne, LAGRÈZE-FOSSAT . . La Flore de Toulouse, que nous n'avons pas sous la main, par D. J. TOURNON, est un volume in-8.o de 400 pages, nous pensons qu'elle a été publiée avant la Chloris des Landes.

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