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ADRAMELECH & ANAMELECH, divinités des habitans de Sepharvaïm, qu'on repréfentoit fous la figure d'un Paon. Ces idolâtres faifoient brûler des enfans en l'honneur de ces Dieux. Adramelech, fignifie un Roi puiffant, & Anamelech, un Roi magnifique; peut-être étoit-ce le Soleil & la Lune qu'ils adoroient fous ces noms; ou bien on peut croire que c'étoient d'anciens Rois du pays.

ADRANUS étoit un Dieu particulier à la Sicile. Il étoit fingulièrement honoré dans la ville d'Adrane, qui, ayant été bâtie auprès de fon temple, au pied du mont Etna, par Denys, en perdit fon nom, ainfi que le fleuve fur les bords duquel elle étoit. Hefychius dit qu'il étoit père des Dieux Palices. Plus de mille chiens confacrés à ce Dieu, faifoient, pendant le jour, un accueil flatteur aux citoyens & aux étrangers qui abordoient fon temple, & fervoient de guides, pendant la nuit, à ceux qui s'étoient pris de vin: ils déchiroient au contraire ceux à qui leur impiété & leur infolence attiroient ce châtiment.

ADRASTE, fils de Merops, bâtit dans la Troade la ville d'Adraftée, & y éleva un temple à la Fortune. Ce temple, dans la fuite, eut un oracle d'Apollon.

ADRASTE, fils d'Her

cule, fe jetta au feu, par ordre d'Apollon. Hipponous son fils en fit autant.

ADRASTE, étoit fils de Talaus, Roi d'Argos, & de Lyfianaffe, fille de Polybe, Roi de Sicyone. Amphiaraus, ce devin fi fameux, defcendoit de Mélampus. Mélampus avoit guéri les filles de Prœtus, l'un des ayeuls d'Adrafte, de la folie; & pour récompense, avoit eu une partie du Royaume d'Argos. (Voyez Mélampus.) Amphiaraus, non content de la portion qui lui étoit échue, comme fucceffeur de Mélampus, tourmenta fi fort les defcendans de Protus, qui confiftoient dans la famille de Talaus, à laquelle l'autre moitié du trône appartenoit, qu'Adrafte fut obligé de s'enfuir à Sicyone, chez Polybe_fon beau-père, qui en étoit Roi. Adrafte, pour terminer fes différends avec Amphiaraüs, lui donna Eriphyle en mariage, & revint à Argos.

Adrafte eut plufieurs enfans; deux fils, Ægialeüs & Cyanippus ; & trois filles, Argie, Deiphile & Agialée. On ne fçait fi c'eft de cet Adrafte qu'Hyppodamie, femme de Pirithous étoit fille. Quoi qu'il en foit, Adrafte confulta l'oracle fur le fort de fes deux premières filles. Apollon répondit qu'elles feroient mariées, l'une avec un fanglier, l'autre avec un lion. Quelque

temps après, Polynice, chaf fé de Thèbes, fe retira à Argos, & y arriva couvert d'une peau de lion, fe faifant honneur, comme Thébain, de porter l'habillement d'Hercule. A peu près dans le même temps, Tydée furvint revêtu d'une peau de fanglier, en mémoire du fanglier que Meleagre fon frère avoit tué. Adrafte ne douta point que ces deux Princes ne fuffent les maris que l'oracle avoit destinés à fes filles; en conféquence, Polynice époufa Argie, & Tydée époufa Déiphile. De ce dernier mariage nâquit Diomède, qui époufa fa tante Ægialée.

Polynice ayant été exclu de la couronne de Thèbes, par Etéocle fon frère, nonobftant les conventions paffées entr'eux, Adrafte réfolut de foutenir les droits de Polynice fon gendre. Amphiaraus, à qui fon efprit prophétique avoit appris qu'il périroit dans cette refufoit d'y aller, guerre, & en détournoit tous les autres, parce qu'il prévoyoit que, de tous les chefs, Adrafte feroit le feul qui en reviendroit. Amphiaraus, pour éviter de marcher, s'étoit caché: mais Polynice gagna Eryphile, par le fameux collier. (Voyez Eryphile.) Elle découvrit la retraite de fon mari, qui fut obligé de joindre. Amphiaraus ne fe trompoft pas. Adrafte fut fuivi de ses deux gendres Poly

nice & Tydée, de Capanée & Hippomédon, fils de fes fœurs, d'Amphiaraus fon beau-frère, & de Parthénopée ; tels étoient les fept Preux, dont l'expédition a tant été célébrée par les poëtes. Ils y périrent tous, à la réferve d'Adrafte, qui fut fauvé par fon cheval Arion. (V. Arion.) Quoique la mort de Polynice eût affuré le trône de Thebes à Etéocle, la guerre ne fut pas terminée pour cela. Adrafte, n'ayant pu obtenir les corps des Argiens tués devant Thèbes, eut recours aux Athéniens, qui, fous la conduite de Théfée, contraignirent le nouveau Roi de Thebes à faire ce qu'Adrafte fouhaitoit. La guerre ne fut point encore terminée; les fils de ceux qui avoient péri à la première expédition, en firent une feconde, dix ans après, qui fut nommée la guerre des Epygo nes, (voyez Epygones,) & qui fe termina par le faccagement de Thèbes. Aucun des chefs n'y périt, excepté Agialée, fils d'Adrafte. Le Roi, d'ailleurs affoibli par la vieilleffe, fut fi fenfible à la perte de fon fils, qu'il en mourut à Mégare, comme il ramenoit l'armée victorieuse.

Il avoit été à la fois Roi d'Argos & de Sicyone. Ses fujets de Sicyone lui dreffèrent un tombeau au milieu de leur grande place, & lui inftituefent des fêtes & des facrifices,

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qu'ils célèbroient tous les ans avec beaucoup de pompe : il avoit rendu leur ville fort illuftre par les jeux pythiques qu'il y avoit établis. Sa mémoire fut auffi beaucoup honorée par ceux de Mégare. V. Arion, Polynice, Tydée, Etéocle, Alcméon, Amphiaraus. ADRASTÉE, une des Méliffes ou Nymphes qui nourrirent Jupiter dans l'antre de Dicté. Voyez Méliffes, Adamantée.

ADRASTÉE ou ADRASTIE, fille de Jupiter & de la Néceflité, étoit, felon Plutarque, la feule furie miniftre de la vengeance des Dieux. Son nom (a) défigne une divinité qui est toujours en action, que rien n'empêche d'agir & de punir les coupables: ou bien il peut fignifier une divinité dont on ne peut éviter la vengeance. Les prêtres Egyptiens plaçoient Adraf tie au-deffus de la Lune, d'ou elle examinoit tout le monde, fans qu'aucun coupable lui échappât. Adraftie n'est, felon quelques-uns, qu'un furnom de Nemefis; un particulier nommé Adraftée, ayant élevé un temple à cette Déeffe, lui

donna fon nom comme s'il eût voulu dire, qu'elle étoit fille d'Adraftée. Voyez Néméfis. EACÉES. V. Eacées.

EAQUE. Voyez Eaque AEDO, fille de Pandare, fut mariée à Zéthus, frère d'Amphion, dont elle n'eut qu'un fils nommé Ityle. Jaloufe de la nombreuse famille de Niobé fa belle-fœur, elle réfolut de tuer l'aîné de fes neveux. Celui-ci étoit élevé avec Ityle & couchoit dans le même lit. Edo avertit fon fils de changer de place la nuit fuivante, mais l'enfant ayant oublié cet ordre, fut tué au lieu de fon coufin; la mère ayant reconnu fa méprife, fe tua de défespoir. Homere dit qu'elle fut enlevée par les Harpyes, & livrée aux furies. Voyez Ityle, Edone. EGEE. Voyez Egée. ÆGERIA. Voyez Egerie. ÆGIACUS, furnom de

Jupiter.

EGIALE, une des trois Graces. Voyez Graces.

ÆGIALÉE. V. Egialée. AEGIPANS, furnom de ces divinités champêtres que les Payens croyoient habiter dans les forêts, ou dans les montagnes, & qu'ils repréfentoient comme de petits hommes fort velus avec des

cornes à la tête, des pieds de chévre, & une queue derrière le dos (b). Les poëtes ont donné ce nom au Dieu Pan, parce qu'ils fuppofoient que ce

(a) Il est tiré du Grec àì par, toujours agiffante, ou de l'à privatif, & de spúw ou dispáσxa, je fuis.

(b) Ce mot vient de Pan, & du mot Grec dig, digis, chévre.

Dieu étoit demi-chévre, qu'il en avoit les cornes, la queue, les pieds, & même tout le bas du corps, depuis la ceinture. Les anciens parlent de certains monftres de Lybie, auxquels on donnoit le nom d'Egipans: ces animaux avoient, felon Pline, un mufeau de chèvre avec une queue de poiffon; c'eft ainfi qu'on représente le Capricorne, un des fignes du Zodiaque on trouve cette même figure dans plufieurs anciens monumens des Egyptiens, & même des Romains, à laquelle les Antiquaires donnent le nom d'Egipan. Voyez Pan, Satyres. EGLA, mère des Graces. Voyez Graces. ÆGLÉ, une des Graces. Voyez Graces.

ÆGLÉ, la plus belle des Nayades, dit Virgile. Voyez Nayades.

EGIUCHUS, furnom de Jupiter, fous lequel Jes Romains l'honoroient quelquefois en mémoire de ce que ce Dieu avoit été nourri par une chévre (a).

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EGOBOLE, furnom que les Potniens donnoient à Bacchus, parce qu'au lieu d'un jeune homme bien fait qu'ils

immoloient à ce Dieu par le confeil d'Apollon, il leur déclara lui-même qu'il fuffifoit dans la fuite de lui facrifier une chévre (b).

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nom

EGOCEROS donné à Pan, parce qu'ayant été mis par les Dieux au rang des aftres, il s'étoit lui-même métarmorphofé en chévre (c). EGOPHAGE, furnom de Junon, parce qu'on lui facrifioit des chèvres (d).

AELLO, une des trois Harpyes, fille de Thaumas & d'Electra, felon Héfiode.

ELURUS, c'est le Dieu Chat des Egyptiens: il eft représenté dans les Antiquaires, tantôt fous la figure d'un chat, plus fouvent fous la figure d'un homme avec la tête de cet animal (e).

EOLE. Voyez Eole. EON, c'est le premier homme du monde, dans le fy£ tême des Phéniciens. Il apprit à fes enfans à faire ufage du fruit des arbres pour leur nourriture, dit Sanchoniathon. Il eut pour compagnon Grotogonos.

ÆREA, furnom de Diane, pris d'une montagne de l'Argolide, où elle étoit honorée d'un culte particulier.

(a) Du mot Grec A, dès, chèvre.

(b) Du mot A, chévre, & Bóvλopal, je veux. (c) Du mot A, chévre, & nipas, corne. (d) Du mor A"§, chévre, & pάz, je mange. (e) Du mot Aˇioupes, un chat,

ÆRES. Voyez Es.

AERIENNE, nom qu'on donnoit à Junon, parce qu'on la prenoit pour l'air. EROMANCIE, l'art de deviner par le moyen de

l'air.

ÆROPE, femme d'Atrée. Voyez Erope.

ES, ESCULANUS, ou ERES, ce font les différens noms de la divinité qui préfidoit à la fabrique de la monnoie de cuivre. On la repréfentoit fous la figure d'une femme debout, avec l'habillement ordinaire aux Déeffes, appuyée de la main gauche fur la hafte pure, & tenant de Ja droite une balance. Æfculanus étoit, difoit-on, le père du Dieu Argentin; c'eft que le cuivre eft plus ancien que l'argent. C'étoit une des divinités de Rome. S. Auguftin s'étonnoit qu'on n'eût pas fait auffi un Dieu Aurin, fils du Dieu Argentin, car la monnoie d'or a fuivi celle d'argent; mais il y a eu réellement une divinité pour l'or: car, comme on fabriquoit des espèces de trois métaux, l'or, l'argent & le cuivre, on donna à chacun une divinité pour préfider à leur fabrique. Ainfi l'on trouve fur quelques médailles des Empereurs trois Déeffes, repréfentées avec des balances, la corne d'abondance, & auprès d'elles un monceau de différentes monnoies. Voyez Moneta.

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ESYMNETE. Voyez

Efymnete.

ETALIDES, fils de Mercure, & par sa mère du fang des Eolides. On dit qu'il avoit obtenu de fon père deux graces; l'une que, vif ou mort, il feroit toujours informé de ce qui fe faifoit dans le monde; l'autre qu'il feroit la moitié du temps parmi les vivans, & l'autre moitié parmi les morts. C'étoit le héraut des Argonautes.

AETÉS, Roi de Colchide, maria fa fille Calciope à Phrixus: après avoir vécu quelques années en bonne intelligence avec fon gendre, l'avarice le porta à le faire assasfiner pour s'emparer de la toifon d'or, que fon gendre avoit apportée dans fes états. Jafon, à la tête des Argonauસે tes, vint lui redemander cette toifon, & l'enleva. On dit qu'Aëtès ayant été averti par un oracle qu'un étranger lui ôteroit la couronne & la vie, établit la barbare coutume d'immoler à fes Dieux tous ceux qui abordoient dans fes étars. On a dit la même chofe de Thoas. Voyez Phrixus, Jafon, Médée.

ETHER, les Grecs entendoient par ce mot les cieux diftingués des corps lumineux. Au commencement, dit Héfiode, Dieu forma l'Ether, & de chaque côté étoit le chaos & la nuit, qui couvroient

tout

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