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avoit examiné, avec la plus fcrupuleufe attention, tous les temples de ce pays, les Dieux & les héros qu'on y révéroit, le culte qu'on leur y rendoit, les différens noms fous lefquels ils étoient honorés, & les raifons qui fondoient toutes ces différences de noms & de culte ; il rend de tout cela un compte fi fimple, fi naturel, qu'on ne fçauroit en foupçonner la fidélité. J'avoue que je me fuis extrêmement enrichi chez ce judicieux Auteur, à l'exemple de tous les mythologues qui m'ont précédé, & que j'ai emprunté de lui quantité de chofes fans lefquelles un grand nombre de paffages de nos poëtes demeureroient inintelligibles.

Quant aux Ouvrages modernes, dont j'ai fait usage, les voici: Les Antiquités Grecques & Romaines, expliquées par les figures, de Dom Bernard de Montfaucon, fruit d'une prodigieufe lecture & d'une vafte érudition, mais auquel le public n'a pas rendu, ce me femble, toute la juftice, qu'il mérite; ce recueil m'a été d'un très-grand fecours, & j'ai ufé de ses recherches avec d'autant plus de liberté, qu'un livre de quinze volumes in-folio ne peut être entre les mains de la jeuneffe, & que d'ailleurs de plus habiles que moi ont emprunté de ce fçavant Religieux, peut-être la meilleure partie de leur érudition; enforte que nous pourrons nous rencontrer fouvent dans nos extraits, parce que nous aurons puifé à la même fource. La Mythologie expliquée par l'Hiftoire, auffi-bien que l'Explication hiftorique des Fables de l'Abbé Banier m'ont fouvent fervi de guide pour les articles que j'avois à traiter, quoique j'en aie beaucoup fur lefquels cet Auteur n'a rien dit: quelquefois auffi il m'a fourni des explications, mais ce n'a été que

lorfqu'elles pouvoient être exprimées en termes concis & fort briévement; autrement j'ai renvoyé aux ouvrages de l'Auteur. Dois-je céler les heureux larcins que j'ai faits à M. de Fontenelle, dans fon Hiftoire des Oracles? Ouvrage auffi solidement qu'ingénieufement écrit, & digne de toute la réputation de fon Auteur. Je me fuis beaucoup étendu fur les Oracles, & j'ai recueilli avec soin toutes les réponses que j'en ai pû trouver chez les anciens ; mais toutes les fois que le moderne hiftorien leur a prêté ses expreffions, je n'ai pas héfité de les copier, & quelquefois même les réflexions dont elles étoient accompagnées. Enfin, on reconnoîtra aisément à plufieurs beaux traits répandus dans mon Dictionnaire fur le Théâtre des Grecs, que j'ai bien lû le plus beau & le plus judicieux de tous les Ouvrages qui ont été faits fur ce fujet, celui du Père Brumoi, Jéfuite.

CATALOGUE des Livres de Mythologie qui fe

trouvent chez le même Libraire.

A Mythologie, & les Fables expliquées par l'Hiftoire,

LA

Lpar M. l'Abbé Banier, in-4. 3 vol. 1738 & 1739

La même, in-12. 8 vol. 1738 & 1739.

Explication hiftorique des Fables, où l'on découvre leur origine & lear conformité avec l'Hiftoire ancienne. Nouvelle édition corrigée, & différente de la premiere, par M. l'Abbé Banier, in-12. 3 vol. 1742.

Les Mours & Ufages des Grecs, des Romains, des François & des Germains, réunis en quatre Volumes; fçavoir, ceux des Grecs, par M. Manfard, in-12. Lyon, 1743, ceux des Romains, par M. L. F. de M. in-12. 2 vol. 1744. ceux des François & des Germains, in-12. Paris, 1753. On vend aussi chaque article féparément.

La Bibliothéque Poëtique, ou nouveau Choix des plus belles Piéces de vers en tout genre, depuis Marot, jufqu'aux Poëtes de nos jours, avec leurs Vies, & des Remarques fur leurs Ouvrages, par M. le Fort de la Moriniere, în-12. 4 vol. 1745, grand & petit papier.

Choix de Poéfies Morales & Chrétiennes, depuis Malherbe jufqu'aux Poëtes de nos jours, par M. le Fort de la Moriniere, in-8. 3 vol. 1740.

Les Œuvres choifies de M. Rouffeau, in-12. 1744.

Le Recueil du Parnaffe, ou Recueil de Piéces nouvelles en profe & en vers, in-12. 4 vol. 1742 & 1744.

Régles de la Poëfie Françoife, par M. de Châlon, in-8. Idée de la Poéfie Angloise, ou Traduction des meilleurs Poëtes Anglois, avec un Jugement fur leurs Ouvrages, & une comparaifon de leur Poéfie avec les Auteurs anciens & modernes, par M. Yart, in-12. 8 vol. 1753 & 1757.

DICTIONNAIRE

Pupitton

DICTIONNAIRE

PORTATIF

DE

MYTHOLOGI E.

ABA

ABADIR, ABADDIR

A.

ou ABDIR, c'est le nom de la pierre qu'on prétend que Saturne dévora, au lieu de Jupiter, & que les Grecs, dit Prifcien, appellent Balrov. Cette pierre, dit-on, étoit ronde; d'où, felon Bochart, lui vient le nom d'Abadir compofé des mots Phéniciens Aban-dir, qui fignifient Pierre ronde. Elle devint célèbre dans la fuite, & fut adorée comme une Divinité.

ABADDIR, étoit auffi,
Tome I.

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A BA

au rapport de S. Auguftin, le

nom de certains Dieux de Carthage. En ce fens, on croit que ce mot vient des mots Phéniciens Ab-addir, qui fignifient Pere magnifique.Leurs Prêtres étoient nommés Encaddires.

ABEUS, furnom donné à Apollon, pris de la ville d'Abée, dans la Phocide, ou ce Dieu avoit un riche temple & un Oracle célèbre, un de ceux que Créfus envoya confulter. Cet Oracle paffoit

A

pour plus ancien que celui de Delphes. ABARBARIA, Déeffe du Fleuve Naïs. ABARIS, Scythe de Nation. On n'eft pas d'accord fur le temps où il vivoit: mais l'opinion la plus commune, eft qu'il fut contemporain de Pythagore. Il étoit prêtre d'APollon l'Hyperboréen. On dit que ce Dieu lui fit préfent d'une féche d'or, qui avoit une vertu merveilleufe; car Abaris étoit porté fur fa fléche au milieu de l'air, com me fur un autre Pégafe; enforte que les rivieres, les mers & les lieux inacceffibles aux autres hommes, ne lui caufoient aucun retardement. Il fe mêloit de prédire l'avenir, & femoit fes prophéties par-tout où fa vie vagabonde le conduifoit. On ajoute qu'il prédifoit les tremblemens de terre, chaffoit la pefte & appaifoit les tempêtes, & qu'il fit des facrifices dans Lacédé mone, qui eurent tant d'efficaçe, que ce pays-là, fort expofé à la pefte, n'en fut jamais depuis affligé. Enfin, on difoit de lui qu'il ne mangeoit rien. Quelques-uns difent que ce fut lui qui fabriqua le Palladium avec un des os de Pélops. Voyez Palladium, Pélops. Cette opinion le rend bien antérieur à Pythagore.

ABAS, un des Centaures qui combattirent contre les La

pythes: Hefiode le met à la tête de ceux qu'il nomme, au nombre de quatre-vingt.

ABAS, fils de Lyncée & d'Hypermneftre, & pere d'Acrifius & de Pratus, fut le douzième Roi des Argiens. On lui attribue l'invention du Bouclier.

ABAS, eft auffi le nom de celui qui fervoit de Devin à Lyfandre, quand il défit les Athéniens en la vingt-fixiéme année de la guerre du Péloponnèfe. Les Lacédémoniens confacrèrent, à cette occafion, plufieurs ftatues à Delphes, & joignirent à celle de Lyfandre celles de cet Abas & d'Her mon, pilote de fon vaiffeau.

Il y a eu plufieurs autres Abas. Par exemple, Abas, fils de Neptune & d'Aréthufe. C'eft, fuivant quelques-uns, de fon nom que l'Eubée avoit d'abord été appellée Abantis. Abas, fils de Métanire ou Mé ganire: c'eft le même que d'autres appellent Stellès, que Cérès changea en Lézard, parce qu'il s'étoit mocqué d'elle, Voyez Méganire & Stellio.

ABASTER, c'eft le nom d'un des trois chevaux qui tirent le char de Pluton, felon Bocace; il fignifie Noir.

ABATOS, Rocher voi fin de l'Ile de Phile, fur les confins de l'Egypte & de l'Ethiopie, où la crue du Nil commençoit à fe faire fentir. Les Prêtres feuls avoient droit

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