3. Protestation du Cardinal Siméoni contre un arrêté ministériel sur les processions à Rome.

Peu après, on publie une Circulaire du même Cardinal adressée au corps diplomatique c'est une protestation contre une nouvelle invasion illégale et sacrilége de trois églises par le gouvernement Subalpin.

Suleiman remplace Méhémet-Ali dans le commandement de l'armée turque du Danube.

-

Échec des Russes à Alexandropol (Arménie).

6. Inauguration d'un pont gigantesque sur la Tay, entre les comtés de Fairfax et de Fife en Ecosse. Cet immense viaduc, en fer, se compose de 85 arches; sa longueur atteint 3,200 mètres. Sous ce rapport, il l'emporte sur le Britannia Bridge de l'Anglesey, sur le pont de Montréal, sur toutes les constructions de ce genre dans le monde entier.

8. Réunion des délégués de la Fédération des sociétés ouvrières catholiques, à Malines. L'importance de ces sociétés s'accroît de jour en jour à la suite des congrès socialistes et par les grèves des ouvriers séduits.

Agitation électorale en France. Parmi les pièces publiées à cette occasion, on remarque une lettre de Mgr Dupanloup et les mandements des archevêques de Bourges et de Chambéri.

9. Congrès Anglican, qui emprunte aux dissentiments actuels une importance extraordinaire. Le congrès (Church Congress) ne ressemble pas au Synode ecclésiastique (Convocation). Ici, c'est une réunion de dignitaires, rarement divisés d'opinion; là, c'est une nombreuse assemblée de clercs et de laïcs de toute opinion. Or, d'après le sermon d'ouverture prononcé par un M.Lightfoot, l'Eglise anglicane traverse en ce moment une de ces crises redoutables qui ne se produisent d'ordinaire qu'à de longs intervalles. Pour tout remède,

on a resserré les liens qui subordonnent l'Eglise à l'Etat. 12. Congrès catholiques à Bergame et en Allemagne. 14. Élections en France. Le parti républicain, quoique notablement affaibli, conserve la majorité dans la Chambre des députés.

15. Défaite des Turcs près de Kars (Arménie).

Un nouveau règlement pour les hôpitaux militaires en Belgique facilite à l'aumônier et aux Sœurs, ainsi qu'aux soldats l'accomplissement de leurs devoirs religieux.

22. Ouverture du Landtag prussien.

24. Explosion dans les mines de Blantyre, en Écosse. Plus de 200 victimes. On annonce en même temps de Curaçao (colonie hollandaise) des inondattons désastreuses.

28. Mgr l'évêque de Gand fait connaître la nomination de M. de Battice président du Séminaire, en qualité de coadjuteur cum jure sucçessionis.

BIBLIOGRAPHIE.

La vérité sur Gregoire XVI et son temps. Plaidoirie de M. COLLINET. Bruxelles, Lebrocquy.

Le Comité des ŒŒuvres Pontificales a considéré comme un devoir de publier en un volume substantiel les documents qui se rattachent au procès intenté à la Flandre libérale par M. Moroni et les héritiers des cardinaux Albani, Bernetti, Ferretti.

Ce travail est achevé. Rien de concluant, rien de mieux fait pour établir et l'odieux de la colomnie et le mérite des calomniés que les éloquentes plaidoiries de MM. Collinet et Van Biervliet.

On les lira, on les relira avec bonheur. On est tenté de se réjouir de l'imprudence de l'attaque, quand on voit comment elle a servi à l'éloge de Grégoire XVI et des hommes qui l'entouraient.

Ce n'est pas la première fois que le mensonge et l'impiété ont, à leur insu et malgré eux, posé le piédestal sur lequel se dressent glorieuses les statues de ceux qu'ils croyaient vouer aux gémonies.

Calendrier historique des Saints Personnages de la Belgique, œuvre posthume de Mgr Wilmet, ancien professeur d'histoire au séminaire de Namur. Un vol. in-8° de 204 pp. -Tournai. Paris. Leipzig. Ve H. Casterman. 1877. Nous devons remercier les Sœurs de Notre-Dame de Namur d'avoir publié le pieux et savant manuscrit qui leur avait été légué par Mgr Wilmet. Ce Calendrier historique de la Belgique catholique a pour but non-seulement d'édifier les fidèles mais encore de fournir des matériaux à ceux qui s'occupent d'écrire la vie des saints de notre pays. Il supplée, en quelque sorte, à l'Hagiographie nationale de Mgr de Ram, restée malheureusement inachevée. — Comme le disent les éditeurs : « Si les Notices contenues dans ce Calendrier ont peu d'étendue, elles sont très nombreuses, et montrent que la Belgique a toujours été une terre fertile en sainteté et en mérites, et qu'on pourrait l'appeler aussi la Terre des Saints, Terra Sanctorum. A toutes les époques de son histoire, sur tous les points de son territoire, dans toutes les classes de la société, on y voit fleurir la sainteté. »

-

L'ouvrage est accompagné d'une double table des noms, suivant l'ordre alphabétique et selon l'ordre des jours du mois. Nos abonnés voudront sans doute se procurer, pour l'année 1877, ce Calendrier hagiographique et y faire chaque jour une petite lecture aussi instructive qu'édifiante. -- En recommandant vivement ce livre au public belge, nous émettons, nous aussi, le vœu formulé par les éditeurs : « Puisse cet ouvrage atteindre parfaitement le but pour lequel il a été composé par le digne Mgr Wilmet, édifier les fidèles, ranimer leur dévotion envers les glorieux protecteurs de la Belgique, et enflammer leurs cœurs pour la profession et la défense de la foi catholique ! »

Les Douleurs de la vie. La Mort, le Purgatoire. - Espérance et Consolation, par l'abbé V. Postel, Paris, Palmé, 1877. in 18, 672 pp.

Comme le promet ce titre, nos lecteurs trouveront, dans cet excellent livre, espérance et consolation. M. l'abbé Postel a su faire une œuvre complète et sérieuse autant qu'agréable. Nous avions déjà, sur les douleurs de la vie et la mort, un grand nombre d'ouvrages. Mais je ne connais pas un seul livre, qui donne sur le Purgatoire autant de notions sùres et qui mette à ce point en relief le dogme terrible et consolant de la purification par la souffrance au-delà du tombeau. M. Postel suit Bellarmin: il ne pouvait choisir un meilleur guide. Il a pris garde de ne pas s'écarter des prescriptious du Concile de Trente, et de ne point donner pour certain ce qui n'est que probable, ou pour dogmatiques les points laissés à la libre discussion des théologiens. Peut-être certains récits auraient-ils pu être choisis avec plus de discernement et de sage critique. Mais, cette réserve faite, nous sommes heureux de pouvoir dire que ce livre est le meilleur que l'on puisse lire sur le Purgatoire: on ne se repentira pas de l'avoir lu et médité.

La Société générale de Librairie catholique annonce la publication de deux nouveaux volumes: Molière et Bourdaloue, de M. LOUIS VEUillot et les Jésuites de M. PAUL FÉVAL.

Molière et Bourdaloue, brillant parallèle entre un des maîtres de l'éloquence sacrée et l'un des plus illustres littérateurs du siècle de Louis XIV, est de nature à piquer vivement la curiosité.

Quant à M. PAUL FÉVAL, dont Les Etapes d'une Conversion sont le succès du jour, il a entrepris, avec cette ardeur qu'on lui connaît, cet humour nuancé de fine raillerie qui est le trait distinctif de son talent, une solide apologie sous ce titre expressif: Jésuites! Au moment où l'on reprend à grands frais le drame ridicule et odieux d'Eugène Sue, le Juif-Errant; au moment surtout où toutes les passions antireligieuses sont surexcitées, le beau livre de M. PAUL FÉVAL arrive à point: il sera un événement littéraire et le retentissement en sera universel.

Nous souhaitons à ces deux ouvrages le succès qu'ils méritent et qui les attend.

NÉCROLOGIE.

Le diocèse de Malines vient de faire une grande perte en la personne de M. P. H. THIELS, curé-doyen de Contich, décédé en cette commune, lundi 22 octobre, à l'âge de 68 ans. Cette mort sera vivement ressentie par ses paroissiens qui le regardaient comme un père, par les pauvres surtout, qui ne frappaient jamais en vain à sa porte hospitalière.

Doué d'une intelligence d'élite, unie à un tact parfait, le respectable défunt possédait à un haut degré le talent si difficile de combattre les vices sans attaquer les personnes. En vrai chrétien, il était sévère pour lui-même jusqu'à l'excès; mais, pour ses ouailles, il ne trouvait, dans son cœur de prêtre, que des trésors inépuisables de charité. C'était un homme de bon conseil, dévoué, droit, prudent et ferme. Sa vie irréprochable et sa haute réputation le plaçaient bien au-dessus des attaques de la calomnie, et, s'il comptait des adversaires, on ne lui connaissait point d'ennemis.

Mardi, 16 octobre, a été célébré dans l'Eglise de Waillet, au milieu du plus profond recueillement et d'un grand concours de monde, le service funèbre pour le repos de l'âme de Mme la baronne CHARLES VAN DER STRATEN-Waillet, née comtesse de Bergeyck, décédée au château de Waillet, le 11 de ce mois.

Toute l'aristocratie des environs et celle du pays avaient tenu à honneur de se faire représenter à cette funèbre cérémonie et à donner ce témoignage de respect et de sympathie à la regrettée défunte et aux familles distinguées aux quelles elle appartenait.

Chacun faisait son éloge mérité et rappelait ses belles et nobles qualités, son aménité, sa bonté et sa parfaite distinction, qui l'avaient fait aimer et estimer de tous pendant sa trop courte existence.

Mgr Jean ZWIJSEN, archevêque-évêque de Bois-le-Duc, a terminé sa carrière, le 16 octobre 1877, à l'âge de 83 ans.

Ce digne prélat avait signalé son zèle et son talent à tous les degrés de la hiérarchie. Curé à Tilbourg en 1832, il avait gagné les sympathies du prince d'Orange, depuis Guillaume II ; et, dix ans plus tard, Grégoire XVI le nomma évêque cum jure successionis de Mgr den Dubbelden en sa qualité de Vicaire apostolique de Bois-le-Duc. En 1853, il plut au Chef de l'Eglise de placer Mgr Zwijsen sur le Siége de S. Willibrord. Comme archevêque d'Utrecht, mais toujours uni par des liens étroits à l'évêché rétabli de Bois-le-Duc, dont il fut l'administrateur apostolique, il se consacra tout entier aux intérêts de ces deux diocèses.

Mansuete et fortiter c'était sa devise et ce fut véritablement la règle de sa conduite.

- Le 16 octobre, a succombé à une attaque d'apoplexie, M. FRANÇOIS DEblanDER, curé-doyen d'Enghien.

Né en 1826, M. Deblander avait rendu, ainsi que son digne frère, d'éminents services au college d'Enghien, lorsque, en 1871, il fut appelé aux fonctions du ministère pastoral. Il y donna constamment des preuves du plus parfait dévouement.

Le diocèse de Posen, déjà si cruellement éprouvé par les mesures vexatoires du gouvernement prussien, a perdu un de ses plus dignes prêtres: Mgr DE KOSMIAN est mort à Venise, en revenant de Rome, le 19 octobre 1877. Il était l'ami, et, pour ainsi parler, le bras droit de Mgr Ledochowski. C'est dire assez qu'il se distinguait par toutes les vertus sacerdotales et par un dévouement inaltérable à la cause de l'Eglise et de sa malheureuse patrie. A ce titre, il eut sa part dans la persécution actuelle, et les rigueurs de la prison n'auront pas peu contribué à hâter sa mort. Le peuple de Posen a vivement témoigné, lors de ses funérailles, la profonde vénération qu'il portait à ce vertueux prélat.

Mgr De Kosmian relevait encore son caractère religieux par une haute culture intellectuelle, qui lui a valu l'estime et l'attachement de la meilleure société, même à l'étranger.

- On annonce de Rome la mort du CARDINAL CAPALTI. Cet éminent prélat né à Rome. en 1811, avait fait au séminaire de Volterre de fortes études; devenu chanoine de Ste-Marie in Transtevere, il professa le droit canonique à l'Université de Rome. Puis, il fut successivement secrétaire de la Congrégation des études, secrétaire des Rites, conseiller d'Etat, chanoine de Saint-Jean-deLatran, prélat de la maison du Saint-Père, secrétaire de la Sacrée Congrégation de la Propagande, et enfin cardinal (13 mars 1868).

On sait que, nommé l'un des présidents du Concile œcuménique, il apporta dans cette fonction difficile un zèle et une science admirables. Il avait l'âme apostolique, l'intelligence élevée, les mœurs sévères. En 1856, il accompagna le cardinal Patrizi à Paris, en qualité de prélat, pour le baptême du fils de Napoléon III, et fut décoré de la croix d'officier de la Légion d'honneur.

Une des plus honorables familles de Louvain, qui avait donné au diocèse de Malines deux prêtres distingués, dont l'un est mort vicaire à Lierre et l'autre curé de St Germain à Tirlemont, vient d'être frappée dans ses affections les plus chères, par la mort de Mll Anne-Rosalie VAN DOREN, décédée, le 9 novembre, à l'âge de 63 ans.

Les pauvres perdent en elle une bienfaitrice d'une charité inépuisable, et presque toutes les œuvres catholiques une protectrice et une collaboratrice dont le zèle ne connut pas de bornes.

Elle se dévoua spécialement, pendant quarante-deux années, à l'instruction des enfants, dans les Écoles dominicales des filles de Marie, écoles dont elle fut la fondatrice avec Mlle Jeannette Buesen. On peut dire qu'elle contribua pour une large part à l'éducation morale et religieuse de toute la classe nécessiteuse de la ville de Louvain.

Elle fut aussi l'une des principales zélatrices, en cette ville, de l'œuvre des Écoles apostoliques, et, là encore, son activité obtint, dans le succès, la seule récompense qu'elle ambitionnât.

D'un caractère doux et ferme, d'une simplicité, d'une modestie et d'une humilité vraiment évangéliques, Mlle Rosalie Van Doren chercha à s'effacer durant sa vie et à dissimuler à tous les yeux les bonnes œuvres qu'elle répandait autour d'elle. Mais l'immense concours de population, appartenant à toutes les classes de la société, qui s'est pressé à ses funérailles, a bien prouvé que le monde, s'il ne pratique pas toujours la vertu. sait néanmoins la discerner et l'honorer.