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Elles jouissent comme les nations principales de la protection des lois; mais ne peuvent prétendre aux priviléges d'indigène qu'en se faisant recevoir, par une nation principale, membres constitutionnels des états.

Il y a trois états comme en Hongrie, les nobles, les bourgeois et les paysans.

Le grand prince de Transilvanie a tous les droits de souverain.

Il fait les nobles, accorde des priviléges, fait la guerre et la paix, fait frapper monnaie, convoque et dissout l'assemblée des états, nomme aux évêchés et aux bénéfices, jouit des revenus des siéges vacans et hérite des biens des nobles morts sans postérité.

Les états, conjointement avec le grand prince, font et abrogent les lois, retirent ou augmentent les impôts, accor dent la naturalisation aux étrangers.

Toutes les affaires du pays se discutent à cette diète, présidée par un commissaire royal.

La régence royale est le conseil suprême qui gouverne la grande principauté: elle est présidée par le gouverneur... Les affaires des finances sont attribuées au conseil de la trésorerie; il y a pour l'administration de la justice une table royale qui, pour certaines causes, est tribunal de première instance, et pour d'autres, cour de cassation.

y a aussi un tribunal de commerce.

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Religion. Quatre religions sont établies par des lois cons titutionnelles, et jouissent toutes des mêmes droits, savoir: la catholique romajne, la luthérienne, la réformée et la socinienne.

La religion orientale et juive ne sont que tolérées.

La religion catholique est dirigée par un évêque et son chapitre.

La réformée a pour chef un surintendant auquel sont subordonnés un notaire général, le consistoire et plusieurs membres.

La protestante obéit aussi à un surintendant qui préside la session synodale.

Un autre surintendant est encore à la tête de la religion socinienne.

La religion orientale dépend d'un évêque, Les Juifs ont deux synagogues consacrées chacune à une secte différente.

ITALIE

PRÉCIS DE L'HISTOIRE

DES PEUPLES ET DES GOUVERNEMENS DE L'ITALIE.

C

CHAPITRE PREMIER.

Chute de l'Empire d'Occident.-Odoacre.-Royaume d'Italie. Théodoric-le-Grand.

LES triomphes qui avaient soumis l'univers à la ville de Romulus durent avoir un terme; car il n'y a d'éternel que la volonté qui créa la poussière des choses humaines. Après des siècles de prodiges, arrivèrent des siècles de corruption; on ne vit plus insensiblement que des hommes rassasiés d'or et de gloire, et cherchant par tous les égaremens de la civilisation à satisfaire l'ardeur de leur âme, et l'orgueil d'un nom immortel. L'Italie, centre de l'empire, parvint alors jusqu'aux dernières limites de l'avilissement; les lois et le sang des peuples devinrent le jouet de la puissance; la cour des princes fut une école d'infamie; quelques soldats vendirent aux enchères la pourpre des Césars, et les insignes de Cicéron revêtirent le cheval de Caracalla.

Un culte changea alors la face du monde. Il rendit quelque énergie aux esprits abattus par la tyrannie. Il créa une exaltation nouvelle toute dirigée vers les pensées du ciel; en

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vain les bûchers furent dressés; les idoles tombèrent partout; la parole retentit dans les sombres forêts de la Germanie comme aux déserts brûlans de l'Afrique. L'esclavage agita partout ses chaînes, et bientôt l'empire fut assailli par d'innombrables légions de barbares armés par une soif de vengeance, et comme en proie au délire de la destruction. Constantin, que l'église honore, mais que la philosophie et l'histoire accusent également, ayant abandonné l'Italie à ses destinées, l'Occident ne fit plus que déchoir. Chaque 'année arracha quelques lambeaux à cette portion du corps de l'empire romain. Théodose suspendit un instant un envahissement inévitable; mais il fut consommé sous le faible Honorius. Les Goths d'Alaric montrèrent les voies romaines aux barbares, et portèrent le fer et la flamme dans cette ville où long-temps les rois avaient mendié le titre de citoyens.

La situation de l'Italie vers cette époque n'est qu'un tableau de crimes et de calamités. Toutes les classes semblaient alors rivaliser d'abjection. Les emplois publics étaient en général exercés par des barbares. Les anciennes familles. italiennes ne signalaient leur existence que par des exac tions, des débauches ou des disputes théologiques, et prosternaient successivement le front devant ceux que le glaive couronnait: Le reste de la nation, dit un écrivain distingué (1), plus lâche encore, s'il est possible, semble presque dérober son existence à nos recherches. Les armées ne se composaient que de barbares, les campagnes » n'étaient peuplées que d'esclaves : l'on demande en vain à » l'histoire où étaient les Italiens. En lisant les annales des derniers règnes de l'empire d'Occident, on a besoin d'un. effort continuel pour se rappeler qu'il s'agit encore d'un vaste état; lorsqu'on voit les armées composées d'une

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(1) M. Siamondi, Histoire des républiques italiennes, tom. I, chap. 1.

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poignée d'hommes, le trésor épuisé par la plus chétive ☛ dépense, la résistance impossible contre le plus faible » agresseur; lorsque le peuple et le sénat se taisent, et qu'un » capitaine des gardes donne ou enlève l'empire à des in > connus, parce qu'il ne s'est pas trouvé un seul homme dans » tous les ordres de la nation capable de le saisir d'une » main ferme; on croirait qu'il s'agit d'un misérable fief, chez quelque petit peuple barbare, et non de la souve» raineté de l'Occident, non de la nation qui avait hérité du nom et de la civilisation de Rome. »

Nous ne retracerons point ici les révolutions qui précédèrent la grande catastrophe. Outre qu'il y a beaucoup d'obscurité dans les faits, l'instruction que nous pourrions retirer de leur développement n'aurait aucun rapport à l'objet immédiat de ce travail. Il ne commence en effet qu'à l'époque où Odoacre, chef des Hérules et de quelques autres hordes, vainqueur à Pavie, et couronné par le sénat de Rome, remplaça l'empire d'Occident par un royaume d'Italie. Cette révolution qui se rapporte à l'année 476 de l'ère chrétienne, est la première époque de l'histoire moderne du pays dont nous nous occupons maintenant.

Toutefois, malgré ce grand changement politique, des liaisons furent encore conservées entre l'Italie et l'empire. Le nouveau roi renvoya à l'empereur d'Orient, Zénon, les insignes des Césars de l'Occident, et il demanda, au nom du jeune Augustule, qu'il avait détrôné, et dont il avait fait mourir le père, le vain titre de patrice. C'était ce qu'on eût appelé plus tard se constituer vassal de la cour de Constantinople. Cette sorte de vassalité fut long-temps maintenue, comme la suite nous l'apprendra: elle était sans doute plus apparente que réelle; mais elle prouve tout ce qu'il y avait encore d'imposant dans le nom romain, aux yeux des peuples dont le bras exterminateur en effaçait successivement partout jusqu'aux dernières traces.

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Au surplus, l'avénement de cet Odoacre, qu'un écrivain

a appelé homo bonæ voluntatis, n'avait point à proprement parler, introduit de nouvelles peuplades barbares en Italie. Son armée était composée d'étrangers de diverses nations au service des empereurs. Le chef de ces merce naires était roi, et le tiers du territoire italien leur était dévolu comme prix de leurs triomphes (1). Voilà tout; mais ces événemens en annonçaient d'autres, et la révolution vers laquelle ce changement était un pas immense, devait être consommée. En effet, après quatorze années, pendant lesquelles l'existence politique de l'Italie ne fut que 'faiblement améliorée, des Goths se montrèrent sur les frontières du royaume d'Odoacre. Ils avaient pour chef, le célèbre Théodoric Amale, prince élevé à la cour de Constantinople, et qui régnait sur une portion de la Pannonie et de l'Illyrié. Trois ans après cette agression suscitée, à ce qu'on croiť, par l'empereur d'Orient, Zénon, Odoacre n'existait plus, ét l'Italie entière avait subi le joug des Ostrogoths (2).

Le pays change alors de face: une main habile préside à ses destinées. Des efforts heureux sont faits pour mêler les vainqueurs avec les vaincus, et effacer les traces de la conquête. Les institutions et les lois romaines reprennent quelque autorité; les Italiens sont en général appelés à occuper les fonctions publiques ; et ceux qu'on appelle encore les barbares, ne sont investis que des commandemens militaires. Cette portion d'influence relève le peuple conquis, et rend un peu d'énergie à son caractère; les sciencès fleurissent, la religion n'est plus outragée, et un règne fait presque oublier un siècle de calamités dont la seule pensée, a dit Machiavel (3), suffit pour épouvanter l'âme la plus

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