Si ton augufte fils n'a point vu le Permesse Le Germain, que Leibnitz compte peu de ri vaux ; Et nous que l'Univers n'aura qu'un Fontenelle. Et n'ofe prononcer un avis qui décide. (a) L'Angleterre. Illuftres Compagnons de ce brave Nestor, En vain mille ennemis attaquent votre gloire, neur; Les talens, le génie & la noble candeur anime; Quelquefois des mortels d'un ordre moins fu→ blime Ont vu brûler pour eux l'encens fur vos autels. Daignez donc foutenir le zèle qui m'inspire; Pour chanter Fontenelle, il faut plus d'une voix. Ranimez les accens d'un vieux Chantre aux abois, Ou du moins un moment prêtez-moi votre lyre. Mais ce ne fut pour vous qu'un instant de lu mière ; Condamnez Fontenelle à dix luftres nouveaux. X Pour pénétrer le Ciel & fes routes profondes, LETTRE De M. MATY, Garde de la Bibliothèque Toi, que dans le déclin des ans, Et que ne peut Dont tu fens & peins les transports? *La Lettre & le Poëme fe trouvent dans le Journal Britannique, par le même M. Mary, Avril 1750.. 30 D T'irai-je chercher au portique, Au fond de quelque temple antique, Oui, c'est à vous, c'eft au Peintre des Graces & à l'Interprête de la Sageffe, que j'offre des effais dont l'exécution eft peut-être plus imparfaite que l'entreprise ne fut téméraire. Mais l'une & l'autre le fuffent-elles davantage, elles me fourniffent du moins une occafion de m'adresser à l'homme qui, de toutes les beautés » de la France, eft celle que je regrette » le plus de n'avoir jamais vu (a). J'ai d'autant plus de plaifir de vous rendre cet hommage, qu'il ne fera foupçonné de partialité par aucun de > ceux qui ont lu vos Ouvrages α. (a) M. Maty eft venu depuis à Paris en 1764. Vivez long-temps, vivez toujours aimable, Vous feriez immortel, fi le fort équitable Tout le monde connoît le bel endroit du Temple du Goût de M. DE VOLTAIRE fur M. DE FONTENELLE. Après avoir parlé de Rouffeau & de la Motte, & dit que Rouffeau pafferoit devant la Motte en qualité de Verfificateur, mais que la Motte auroit le pas toutes les fois qu'il s'agiroit d'efprit & de raifon, M. de Voltaire continue de la manière fuivante. » Ces deux hommes fi différens n'avoient pas fait quatre pas, que l'un pâlit de colère, & l'autre treffaillit » de joie, à l'aspect d'un homme qui étoit depuis long-temps dans ce Temple, tantôt à une place, tantôt » à une autre. C'étoit le difcret Fontenelle, Une clarté douce & nouvelle. Dans la première Edition du Temple du Goût, il y avoit fage, au lieu de diferet, dans le premier vers; & pure, au lieu de douce, dans le quatrième, |