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la poudre ; &, ce qui eft décififici, je fais qu'avec de la poudre je donnerai toujours une prodigieufe force à ce boulet. Mais je fais que je dirai à un homme cent mille chofes du même ton, qui n'imprimeront aucun mouvement à fes jambes; il y en a une qui leur en imprime, fans en être plus capable par ce qu'elle a de phyfique. Donc, &c. Ajoutez à cela, fi vous voulez, que je fais qu'une plus grande quantité de poudre fait un plus grand effet, & que ces deux mots que j'ai dits, cornés à l'oreille avec une trompette, n'en feroient pas plus que dits à l'oreille (p).

J'ai lu tout le Traité de l'Ame des Bêtes, mais une feule fois; je ne puis vous rendre compte que de mon impreffion générale, qui eft d'en être extrêmement content. Il y a apparence que je le ferai même encore plus, quand je l'aurai plus approfondi à une feconde lecture, dont je me réserve le plaisir pour le premier temps que j'aurai entierement à moi; car ce n'eft pas un Livre à lire en courant, quoique net

(P) On peut voir le petit écrit de M. de Fontenelle fur l'Inftinet, dans le T. IX de fes Euvres. Voyez ci-après la Lettre XI. Tome XI.

C

& bien digéré. Si vous veniez jamais ici, vous me feriez un fenfible plaifir, & dont je ne vous ferois pas moins obligé que de ceux que vous m'avez déja faits, en me traitant toujours fi favorablement.

Je fuis avec refpect & avec toute la reconnoiffance possible, &c.

LETTRE IX.

AU MÊME.

Paris, 30 Mai 1739.

MONSIEUR,

Ce que vous m'avez adreffé pour le Journal des Savans (q), est arrivé juf

(9) Lettre de M. B. adreffée aux Auteurs de ce Journal: elle fut imprimée dans celui de Septembre de la même année. C'eft une réponse à l'Extrait du Traité de la certitude morale dans le Journal intitulé Bibliothèque raisonnée. M. B. peu content de cet Extrait, le fut beaucoup de ceux que le Journal des Savans avoit donnés du même Ouvrage. Ils font de M. l'Abbé Trublet. On les trouvera dans les mois de Mars, Mai & Juin 1737.

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tement dans le temps que le pauvre Journal pouffoit les derniers foupirs. II n'existe plus, mais on fonge à le reffufciter. On formera une nouvelle Compagnie pour ce travail, & peut-être un autre plan de travail ; mais cela peut n'être pas fait fi-tôt, ou n'être pas fi-tôt en train d'aller. En attendant, je garde votre réponse pour en faire ufage auffi-tôt qu'il fe pourra, à moins que vous ne jugeaffiez à propos de la retirer, auquel cas vous m'indiqueriez quelque occafion pour vous la renvoyer; car par la pofte ordinaire cela feroit un trop gros paquet.

Puifque vous avez pris la peine de lire la Préface de mes Elémens de la Géo métrie de l'Infini, je n'ai plus rien à vous dire fur les infinis de différens ordres. J'ai dit tout ce que je favois. J'ai vu plufieurs gens d'efprit que ma diftinction d'infini métaphyfique & d'infini géométrique a contentés. Vous dites fort bien que Dieu eft le feul infini abfolu; il l'eft felon l'idée métaphyfique, & certainement il ne l'eft pas comme un nombre le feroit, ou felon l'idée géométrique. Un nombre infinine pourroit être quarré, fans devenir infini

ment plus grand. Méditez un peu, je vous prie, Monfieur, fur cette extrême différence, & j'efpere que vous vous rapprocherez un peu de moi.

Je crois avoir fenti que votre fecon'de édition, quoiqu'au-deffus de la premiere, s'eft moins répandue ici. N'y auroit-il point de la faute des Libraires? J'apperçois un temps de loifir que j'aurai bientôt, & je me fais d'avance un grand plaifir de me livrer entierement à cette agréable & utile lecture; je dois ajouter auffi honorable pour moi; & je vous renouvelle encore mes très-humbles remercîmens de l'honneur infini que vous m'avez fait. Je fuis avec refpect, Monfieur, Votre, &c.

V

LETTRE X.

AU MÊME.

París, 22 Septembre 1739.

Otre réponse, Monfieur, a été examinée dans une affemblée du nouveau Journal, à laquelle préfidoit

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M. le Chancelier (r) qui en est le Pro-
tecteur; & il a été réfolu, avec éloge,
qu'on l'imprimeroit au plutôt. C'eft en-
core là un temps indéterminé, mais sû-
rement cela n'ira pas loin; & comme
ce Journal ira auffi-tôt en Hollande
Vous vous y trouverez au premier jour.

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Je reprendrai votre Livre à mon premier loifir. J'en ai entendu dire beaucoup de bien à un très-bon Juge, qui eft M. de Mairan, de notre Académie des Sciences; & fon jugement m'a fait un fenfible plaifir (s). Je ne doute pas qu'il ne foit ratifié par le Public; mais ces fortes de Livres-là ne font pas fitôt jugés qu'un grand nombre d'autres qui fouvent ne les valent pas.

Je n'ai pas le temps d'entrer avec vous dans la question de l'infini. Je n'ai que celui qu'il faut pour vous apprendre que j'ai fait votre commiffion. Mais d'ailleurs, que vous dirois-je fur l'in

(r) M. Dagueffeau.

(s) M. Boullier a dédié à M. de Mairan le dernier de fes Ouvrages qui parut à Paris en 1759, chez Guillyn. C'eft un volume in-12, contenant trois Difcours philofophiques fur les caufes finales, l'inertie de la matiere, & la liv berté des actions humaines.

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