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De M. DE FONTENELLE à M. le Cardinal DE FLEURY, en lui envoyant le Difcours qu'il prononça dans l'Assemblée publique de l'Académie Françoife le jour de Saint Louis 1741.

MONSEIC

4 Septembre 1741.

SEIGNEUR,

Le perfonnage de Neftor, que j'ai fait dans cet Ouvrage, m'auroit encore mieux convenu, fi ma réception à l'Académie Françoife étoit aussi ancienne, que l'honneur que j'ai d'être connu de vous, & le profond respect avec lequel je fuis, &c.

RÉPONSE.

SI j'avois pu affifter, comme je l'aurois défiré, à votre réception, j'aurois opiné qu'on vous eût donné une difpenfe d'âge pour un brevet d'immortalité; je ne dis pas l'académique, car vous en jouiffez de votre vivant. Fama tui frueris.

A U MÉ ME.

31 Décembre 1741.

MONSEIGNEUR,

Les heureuses nouvelles qui viennent de tous côtés en ces temps-ci, font les feules étrennes dignes de Votre Eminence. Ce ne font point des fouhaits, mais de bons faits bien conditionnés, dont vous aurez le plaifir de nous voir jouir. Je fuis, &c.

RÉPONSE.

JE n'y ai aucun mérite; & je puis dire tout au plus que je n'y ai pas nui, en ne faifant ni bien ni mal; fed nondum ftatim finis, dont moult me fâche pour nous & pour toute l'Europe. Vive Felix dans lapathie & l'oifiveté, mais occupée, dont vous jouiffez.

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AU MEM E.

MONSEIGNEUR,

9 Juillet.

N'eft-il pas vrai en confcience, qu'il eft impoffible de refufer la ligne aux nouvelles que j'apprends? Je fuis, &c.

RÉPONSE.

Vous réduifez vos complimens au cinquantiéme de ce qu'ils font d'ordinaire; & cela n'eft guère moins utile dans la fociété, que la fuppreffion d'un autre cinquantiéme.

LETTRES

LETTRES

DE M. DE FONTENELLE

A MADEMOISELLE

DE RAYMOND DE FARCEAUX,

DEPUIS

MADAME DE FORGEVILLE.

AVIS DE L'ÉDITEUR.

N fait l'intime & conftante liaifon de feu Madame de Forgeville (1) avec M. de Fontenelle, & cela fuffiroit pour fon éloge; mais plufieurs gens de Lettres l'ont connue perfonnellement, & l'ont fait connoître. J'ai fouvent parlé d'elle dans mes Mémoires pour fervir à

(1) Elle mourut à Paris le 6 Octobre 1763; agée de foixante-quatorze ans, de la petite vérole qu'e 'elle n'avoit jamais eue.

Tome XI.

R

l'Hiftoire de la Vie & des Ouvrages de M. de Fontenell; on peut les confulter. Je n'en citerai que ce mot. C'est, difois-je, après l'avoir nommée pour la premiere fois, page 44, c'eft cette femme refpectable à qui M. de Fontenelle a dû la douceur de fes dernieres années, & l'avantage d'être encore heureux à cent ans. Lui-même difoit alors fouvent, qu'il lui devoit fon existence. Lorfque fa vue fe fut affoiblie en 1751, & qu'il ne put plus lire, elle voulut bien être fon Lecteur, quoiqu'il fût très-fourd. Elle fe rendoit chez lui tous les matins.

Madame de Forgeville avoit paffé la plus grande partie de fa vie à Paris, & le refte à Rouen ou à Vernon. Elle étoit née auprès de cette derniere ville, & dans une famille diftinguée par une ancienne nobleffe. M. de Fontenelle lui écrivoit fouvent, lorsqu'elle étoit en Province. Elle avoit gardé quelques-unes de fes Lettres, & elle voulut bien me les donner, à la mort de fon illuftre ami. Elles m'ont paru mériter d'être confervées. On y verra (& c'eft le principal motif qui m'engage à les publier, car je ne les donne point comme des pièces d'efprit ); on y

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