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fans doute, au nombre de fes premiers Membres, fi votre mérite ne vous eût Ouvert une carriere plus digne de vos - talens, & plus propre à remplir vos hautes deftinées. Cette espéce d'apothéose la confole. Il lui femble qu'elle en partage l'honneur : elle fe fait gloire de vous invoquer comme fon Patrón. M. Morand a bien voulu être le dépofitaire de fes fentimens; il vous en a fait la confidence, & il nous a assuré, Monfieur, que vous receviez favorablement notre priere. Cette nouvelle a répandu la joie parmi nous; elle y a augmenté l'émulation; & l'Académie, à fa rentrée, a commencé par me charger de vous en témoigner fa très-vive reconnoiffance. Cette rentrée, Monfieur, n'a pas encore été publique. Nous avons différé celle-ci au Jeudi d'après les Rois par deux raifons. La premiere eft, qu'après les Rois, illy a plus de monde dans les villes, & que nous pourrons débuter dans une af femblée plus nombreuse, plus choisie, plus capable de nous établir. La feconde & l'effentielle eft, que nous voudrions, avant de débuter, y être autorifés par le Roi. Notre Compagnie,

Monfieur, a recours là-deffus à vos avis & à votre protection ; & elle en attend les effets avec la confiance que lui donnent fes droits fur vous, & votre dévouement pour toutes les Compagnies Littéraires.

J'ai l'honneur d'être avec l'attachement le plus refpectueux,

MONSIEUR,

Votre, &c. LE CAT.

LETTRE XLVII.

DU MÊME AÚ MÊME.

Rouen, 15 Août 1743.

MONSIEUR

Notre Société va enfin recueillir le fruit des follicitations que vous avez bien voulu faire pour elle. M. Nepveu, Monfieur, m'a annoncé cette nouvelle de votre part, & j'ai communiqué fa Lettre Mercredi dernier à notre future Académie. Ce fuccès lui a causé une joie d'autant plus grande, qu'elle vous

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Te doit tout entier ; & elle fent combien cette circonftance honore l'époque de fa fondation. Elle m'a chargé, en l'absence de M. de Ciddeville & de M. de Bettencourt, de vous affurer, Monfieur, de fa très-vive reconnoiffance, & de vous supplier de vouloir bien achever votre ouvrage. On nous demande un projet de Patentes; personne au monde n'eft plus capable que vous, Monfieur, de donner un femblable projet : nous nous flattons que vous voudrez bien le faire, & nous nous en rapportons entierement à vous sur la forme de cet établissement. Quant aux dépenfes qui feront néceffaires pour l'expédition des Patentes, nous vous prions, Monfieur, d'avoir la bonté de nous indiquer quelqu'un à qui nous puiffions faire tenir des fonds.

L'honneur que j'ai, Monfieur, de vous adreffer les remercîmens de notre Société pour fon établiffement, me rappelle que j'ai eu auffi celui d'entamer avec vous cette glorieufe affaire. Je compte ces anecdotes entre les plus flatteufes de ma vie, fur-tout parce qu'elles m'ont valu le privilége de vous affurer des fentimens pleins de refpect

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& de vénération avec lefquels j'ai l'hone

neur d'être,

MONSIEUR,

Votre, &c. LE CAT.

LETTRE XLVIII.

De M. DE BETTENCOURT à M. DE FONTENELLE (P).

Rouen, 23 Août 1743.

MONSIEUR,

L'intérêt de la Patrie m'oblige de recourir à vous. La Société Académique m'a chargé de vous confulter fur fes Réglemens: c'eft une compofition que j'ai faite avec elle; car elle vouloit vous prier de les rédiger. Pour vous épargner une partie de l'ouvrage, j'en ai fait une efquiffe, dans laquelle j'ai fuivi le Réglement que vous avez fait

(p) M. de Bettencourt, mort depuis, étoit Avocat au Parlement de Rouen.

pour l'Académie des Sciences, dans ce qui m'a paru convenir à notre établiffement. Nous vous fupplions, Monfieur, d'y donner la derniere forme, & pour cela d'ajouter & de retrancher comme vous le jugerez à propos, après avoir pefé les difficultés que je vais vous expofer.

Le premier article met l'Académie fous la protection du Gouverneur de la Province. Nous fuivons en cela l'exemple des autres Académies de Province; mais je ne fais s'il en eft de même de la direction que nous donnons à l'Archevêque, aux deux Premiers Préfidens & à l'Intendant. Nous avons déguifé fous ce nom l'admiffion que nous ferons de ces Messieurs aux Affemblées académiques, dont nous ne faurions en bonne regle leur contester l'entrée; & pour ne pas bleffer les autres Préfidens, qui n'entendent pas le céder aux Intendans, nous n'accordons qu'aux places la diftinction qui, à le vrai dire, devroit être fondée sur le mérite des perfonnes. Nous avons penfé encore que cette diftinction étant faite par le Réglement qui émanera du Roi, on ne peut rien nous im