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plufieurs raifons de vous en demander toujours le fecret pour tout autre, outre que je ne défefpere point de vous convertir. Vous jugerez aifément que la connoiffance qu'on en auroit, donneroit lieu à des mouvemens qui n'auroient peut-être pas pour objet le bien public. Vous connoiffez, Monfieur, tous les fentimens que j'ai pour vous; il ne me refte qu'à vous prier d'y faire honneur, & d'être perfuadé qu'on ne peut vous être abfolument plus dévoué que je le fuis. MAUREPAS.

LETTRE XXXVIII,

JE

DU MÉM E.

Verfailles, 11 Juillet 1737.

E me fouviens fort bien, Monfieur, de ce qui se passa il y a sept ans ; & c'eft parce que les mêmes raifons fubfiftent, & qu'il s'en faut bien qu'il en foit furvenu de nouvelles, que je voudrois fort qu'il ne fût pas queftion aujourd'hui de la même affaire. Je vous demande donc le secret jusqu'à ce que

les couches de la Reine me permettent d'aller à Paris ; vous en ferez averti, & vous ferez le maître de venir à l'heure & au jour qu'il vous plaira. Je défirerois avoir affez d'éloquence pour vous faire changer d'avis ; mais je me flatte au moins que vous voudrez bien me donner vos confeils, & que vous êtes perfuadé des fentimens diftingués avec lefquels je vous honore, Monfieur, plus que perfonne du monde.

MAUREPAS.

LETTRE

XXXIX,

JE

DU MÊM E.

Verfailles, 18 Avril 1740.

E ne réponds qu'avec peine, Monfieur, à une Lettre qui me renouvelle les idées de votre retraite ; & ce fera toujours avec répugnance que je prendrai des arrangemens, dont la gloire de l'Académie ne peut manquer de fouffrir. Je compte pouvoir me trouver à fon affemblée dans la femaine prochaine, & c'eft à ce moment que je

remets la réponse que vous me pressez de vous faire, ou plutôt de nouvelles inftances auxquelles je défirerois fort que vous vouluffiez vous rendre.

Je fuis plus fincerement que perfonne, Monfieur, très-parfaitement à vous. MAUREPAS.

LETTRE

X L.

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CR

DU MEM E.

Versailles, 3 Mai 1740.

ROYEZ-VOUS, Monfieur, qu'il foit facile à dire qu'on vous permet de quitter un emploi dont vous Vous acquittez avec autant de fuccès, & où vous vous êtes rendu vous-même fi difficile à remplacer? Cependant, puifqu'il eft impoffible de vous y arrêter, il faut donc céder à regret. Voyez à cet effet, je vous prie, M. d'Argenfon, & prenez avec lui tous les arrangemens les plus convenables au bien de l'Académie & à votre tranquillité. Je fuis plus fincerement que perfonne, Monfieur, très-parfaitement à vous. MAURepas.

LETTRE XLI.

DE M. JACQUES SERCES (g). Londres, Juin 1727.

MONSIEUR,

Les marques de bonté dont vous mavez honoré pendant mon dernier féjour à Paris, ont fait fur moi une impreffion fi vive, que je fouhaiterois avec ardeur trouver des occafions de vous en témoigner ma jufte reconnoiffance. Je profiterai avec empreffement de toutes celles qui fe pourront présenter; mais fi je ne fuis pas affez heureux pour en découvrir par moi-même, faites-moi la grace, Monfieur, de m'en procurer, perfuadé que je les embrasserai avec toute la joie imaginable.

J'efpere que M. Vernet aura eu la bonté de vous informer du résultat de la commiffion que vous m'aviez don

(g) Proteftant réfugié, Auteur de divers Ou vrages estimés.

née auprès de M. Conduitt (h). Il n'a pas tenu à moi que je ne vous paruffe plus diligent, car je fus plufieurs fois chez lui avant de le pouvoir rencontrer; à peine même en aurois-je pu venir à bout, fi un de mes amis, le Docteur Woodward, ne m'avoit fait le plaifir de lui apprendre, par lettre, le fujet de mes vifites. Enfin, Monfieur, j'eus le bonheur de le trouver, & d'en obtenir une promeffe pofitive, qu'il vous enverroit inceffamment des mémoires fur les principales circonftances de la vie de l'illuftre Newton. J'ai quelque lieu de croire qu'il l'aura déja accomplie. Si cela n'eft pas, je vous prie de me le mander; je renouvellerai mes inftances, & je ne doute pas que vous n'en obteniez dans peu ce que vous défirez.

Oferois-je, Monfieur, vous demander à mon tour une faveur? Ce qui m'en fait prendre la liberté, c'est uniquement ce fonds de bonté qui vous eft naturel, votre zèle à favorifer les

(h) Maître de la Monnoie en Angleterre, après la mort de M. Newton. Il avoit épousé une de fes niéces. Voyez l'Eloge de M. Newton par M. de Fontenelle.

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