Mes mémoires, Volumes 11-12

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Alexandre Cadot, éditeur, 37, rue Serpente, 1852 - Authors, French - 96 pages

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Popular passages

Page 20 - Ne révèle point tes secrets : D'espoir, de jeunesse, d'attraits, Aujourd'hui tu parais brillante ; Et ta course, insensible et lente, Peut-être amène les regrets ! Ainsi chaque soleil se lève Témoin de nos vœux insensés ; Ainsi toujours son cours s'achève En entraînant, comme un vain rêve, Nos vœux déçus et dispersés. Mais l'espérance fantastique, Répandant sa clarté magique Dans la nuit du sombre avenir, Nous guide d'année en année, Jusqu'à l'aurore fortunée Du jour qui ne...
Page 86 - J'aurais désiré qu'il fût possible de ne pas s'occuper de la presse ; mais à mesure que la faculté de publier les écrits s'est développée, elle a produit de nouveaux abus qui exigent des moyens de répression plus étendus et plus efficaces. Il...
Page 292 - Monsieur le baron, repris-je, si vous voulez que je revienne un autre jour? — Non, non; pendant que j'y suis, j'aime autant... — Eh bien, je vais vous lire un acte seulement, et, si cela vous fatigue ou vous ennuie, vous m'arrêterez. — Vous avez plus de compassion que vos confrères; c'est déjà bon signe... Allez, je vous écoute. Je tirai, tremblant, ma pièce de ma poche : elle formait un volume effrayant; Taylor jeta les yeux dessus avec une espèce d'effroi instinctif.
Page 271 - ... et, soit que Nodier eût entamé le récit d'une histoire d'amour, d'une bataille dans les plaines de la Vendée, d'un drame sur la place de la Révolution, d'une conspiration de Cadoudal ou d'Oudet, il fallait écouter presque sans souffle, tant l'art admirable du conteur savait tirer le suc de chaque chose ; ceux qui entraient...
Page 135 - Allons , prince , un peu de courage : il reste dans notre monarchie une belle place à prendre , la place qu'occuperait La Fayette dans une république , celle de premier citoyen de France ; votre principauté n'est qu'un chétif canonicat auprès de cette royauté morale.
Page 16 - A vingt ans, des peines profondes m'obligèrent de renoncer au chant, parce que ma voix me faisait pleurer; mais la musique roulait dans ma tête malade, et une mesure toujours égale arrangeait mes idées, à l'insu de ma réflexion. « Je fus forcée de les écrire pour me délivrer de ce frappement fiévreux, et l'on me dit que c'était une élégie (le Pressentiment).
Page 214 - J'étais déjà avancé dans mon drame de Christine; je lui en dis deux ou trois cents vers peut-être, et il m'encouragea fort. J'avais grand besoin de cet encouragement. Je venais de subir une mutation. Me voyant incorrigible, et ayant appris que j'achevais un grand drame, Oudard m'avait fait passer du secrétariat aux archives. C'était une disgrâce. J'étais là avec un bon petit vieillard de quatre-vingts ans, 'nommé M. Bichet, toujours vêtu comme en 1788, c'està-dire d'une culotte de satin,...
Page 273 - C'était le signal de la contre-danse ; on rangeait chaises et fauteuils; les joueurs se retranchaient dans les angles, et ceux qui, au lieu de danser, préféraient causer avec Marie, se glissaient dans l'alcôve.
Page 18 - Ma vue, au hasard arrêtée, Longtemps de la flamme agitée Suit les caprices éclatants, Ou s'attache à l'acier mobile Qui compte sur l'émail fragile Les pas silencieux du temps. Un pas encore, encore une heure, Et l'année aura, sans retour, Atteint sa dernière demeure ; L'aiguille aura fini son tour. Pourquoi, de mon regard avide, La poursuivre ainsi tristement, Quand je ne puis d'un seul moment Retarder...
Page 256 - Schiller; j'étendis leurs œuvres comme des cadavres sur la pierre d'un amphithéâtre, et, le scalpel à la main, pendant des nuits entières, j'allai, jusqu'au cœur, chercher les sources de la vie et le secret de la circulation du sang. Je devinai...

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