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fit dessiner sur un des panneaux de l'autel de Saint-Yves, dans l'église paroissiale, un médaillon représentant Sainte-Catherine sur sa roue brisée. Cette miniature est appréciée par les artistes.

Si la réforme broya la statue de Sainte-Catherine, dans la chapelle du Breuil, elle se contenta de mutiler celle de la Sainte Vierge. A part l'enfant Jésus, dont la partie supérieure du corps a disparu, la statue en pierre de Notre-Dame est demeurée à peu près intacte sur son piédestal, qui se trouve engagé dans la muraille de l'est, du côté de l'épître. La chapelle a eu son toit brûlé, il y a eu des reprises dans ses murs, elle n'a guère conservé que ses anciennes fenestrelles avec leurs petites baies; malgré cela, la statue est demeurée à sa place. Aujourd'hui encore, bien que la chapelle soit convertie en bergerie, les colons la respectent et n'oseraient pas porter sur elle une main sacrilége. Les bras de la Vierge sont largement drapés, et elle porte sur la tête un diadême autour duquel court un ruban à dent de scie. La hauteur totale de la statue est de 80 centimètres environ. M. Léon Ballereau l'a dessinée avec le talent qu'on lui connaît. (Pl. 1, fig. 1).

En fouillant aux abords de la chapelle, nous avons trouvé un magnifique sceau de la fin du xine sciècle, dont la légende est : S. (sigillum) capellani de Bello Loco, sceau du chapelain de Beaulieu. En pointe, tête de Saint-Jean-Baptiste dans un plat (Saint-Jean-Baptiste est le patron de Beaulieu-sous-Napoléon); en chef, deux oiseaux qui se becquètent, symbole de l'Eucharistie. (Pl. 1, fig. 2).

Ce qui expliquerait peut-être la présence de ce sceau au Breuil, c'est qu'au XIIIe siècle, le prieuré de Beaulieu dépendait, comme la chapelle du Breuil, de l'abbaye de Talmond, et que les religieux de Beaulieu pouvaient, à la volonté de l'abbé, remplacer les religieux du Breuil. Un autre lien unissait, à cette époque, le Bernard et Beaulieu. L'écuyer Hervé Rattier avait fondé une chapelle, dont il était le patron, dans chacune des deux paroisses, comme on le voit dans le Pouillé du GrandGauthier. Celle du Bernard s'appelle encore Chapelle-Rattier.

Le chapelain de Beaulieu a pu mourir chapelain du Breuil et être enterré avec son sceau de Beaulieu.

Nous terminerons l'histoire de la chapelle du Breuil par une légende du commencement de ce siècle, dont le souvenir est vivant au Bernard.

Le fermier du Breuil et son grand valet emmenaient, un soir, au logis du maître, la pierre d'autel de la chapelle de Notre-Dame, vendue par la Nation, en 1791. La charette était traînée par huit bœufs, et roulait à merveille jusqu'au terrier des Dames, ou des Fées, qui est l'un des trois mamelons de Troussepoil; arrivé là, l'attelage s'arrête, les bœufs sont immobiles, malgré les coups d'aiguillon qui déchirent leurs flancs. C'était l'heure où les esprits font la guerre aux gens altardés, surtout aux sacriléges et aux profanateurs de choses. saintes. Le fermier dut se résigner à son sort, et attendre patiemment le premier chant du coq pour continuer sa route. < Loups-garoux, s'écria-t-il, quand l'écho l'eut répété, sorciers <et malins esprits, la retraite sonne pour vous, partez et

laissez-moi passer. » Le chant du coq est, en effet, dans la pensée du peuple, le moment où les lutins, qui tourmentent les hommes, disparaissent, et, où les pierres qui virent, tournent sur elles-mêmes, et font leurs adieux aux bandes joyeuses qui les fréquentent pendant la nuit. A cette apostrophe du fermier, un lutin répond: « Oui, mais le coq qui vient de chanter n'est pas un bon coq, c'est un coq rayé. On appelle coq rayé le coq sorti tardivement d'un œuf que la ménagère, pour s'assurer s'il n'était pas clair, a placé au soleil sur un tamis. Un autre coq chanta quelques temps après, celui-là était un vrai coq; les fantômes disparurent et la charette franchit, sans difficulté, le ravin mystérieux.

L'ABBÉ FERD. BAUDRY,

Curé du Bernard.

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

Charles extraites du Cartulaire de l'abbaye de Talmond.

I.

DONNUM CHAUFAGII BEATÆ MARIÆ De Brolio.

Notum sit omnibus presentibus et futuris, quod ego Villelmus de Malleone, Talemondi princeps et dominus, ob remedium animæ meæ et parentum meorum, do et concedo Deo et monachis Sanctæ Crucis de Talemondo et capella de Brollio quæ fundata est ad honorem Beatæ Mariæ genitricis ejusdem, in quâ ego Villelmus primum lapidem posui, chaufagium in silva Orbisterii, ad usum monachorum ibidem Deo servientium, in manu et protectione Domini R. de Peyratâ, tunc abbatis de Talemondo. Actum publicè apud Talemondum, videntibus et audientibus istis, R. de Peyratâ, prædicto abbate, clerico meo magistro Joanne Savarico, capitulo sancti Benedicti magistro de sancto Albino, dominâ Beatrice uxore meå, anno ab Incarnatione Domini millesimo ducentesimo decimo tertio. Ut autem donatio ista firmitatem inconcussam et robur obtineat, presentem cartulam sigili mei munimine roboravi.

II.

DONUM BEATE MARIE DE BROLLIO DE VIGENTI QUINQUE SOLIDIS,

AD CEREOS.

Notum fiat præsentibus et futuris, quod ego Villelmus de Malleone, Talemondi princeps et dominus, ob remedium animæ meæ et parentum meorum, dedi et concessi Deo et cappella Beatæ Mariæ de Brollio, vigenti

quinque solidos cursorie monete, ad luminare ipsius capellæ, in meis sensibus de Burgo-Novo, tempore meo in Olona facto, in Assumptione Beatæ Mariæ, annis singulis, persolvendos, hoc actum est publice anno ab Incarnatione domini millesimo ducentesimo decimo tertio, hujus autem donationis et concessionis testes sunt hii quorum nomina subscribuntur: R. de Peyratâ, tunc temporis abbas Talem.., in cujus manu dicta elemosina facta fuit, Villelmus Girardi seneschallus Talemonensis, Thomas clericus et prior de Olona, et multi alii. Ut autem ista donatio firma fiat et stabilis in perpetuum, ego Villelmus de Maleone feci et volui presentem cartulam sigili mei munimine roboravi.

III.

CONCORDIA PACIS INTER NOS ET L. PINE.

Notum sit presentibus et futuris quod cum controversia esset inter dominum R. de Peyrata tunc temporis abbatem de Thalemondo ex una parte et L. Pine ex altera super quadam donatione illius partis feodi quam habebat P. Barre in feodo de Barroteria quam dederat abbatie Sancte Crucis de Thalemondo antequam moreretur in manu domini R. de Perata. Tandem amicabiliter pacificatum est inter eos ita videlicet quod L. Pine incontinenter dimisit abbatie Sancte Crucis duo quarteria vinearum que habebat in feodo Guillermi Roberte et abbas dimisit filio L. Pine, scilicet Ebloni idem feodum super quo erat controversia tali puncto quod dominus Eblo habebit ab abbate illud feodum reddendo ei decem solidos pro equo servitii in festo sancti Johannis Baptiste et faciet hommagium planum abbati de Thalemondo, fide sua interposita, et si predictus Eblo moriatur antequam mater sua moriatur, feodum remanebit matri sue et mater sua faciet placitum de mortua manu cum jam dicto abbate secundum vallorem feodi et reddet servitium predictum quandiu vixerit. Post mortem vero matris feodum revertetur ad abbatem, ita quod cappella Beate Marie de Brollio habebit illud. Si vero Eblo plus vixerit quam mater sua, habebit feodum in vita sua sicut dictum est, ita tamen quod si moriatur sine filiis vel filiabus feodum predictum remanebit supra dicte abbatie et cappella Beate Marie habebit illud et preterea de hiis que habent prefatus L. et uxor sua et Eblo filius suus eis mortuis remanebit dicte abbatie illud maresium in quo sunt ccte et lxta areæ salinarum in loco qui vocatur Lestremiere et IIIer quarteria vinearum et dimidium in mesteria quorum unum est sine complanto liberum, et preterea illud quarterium quod supra dictus abbas dimisit ei in pace sua quod est in carroferia liberum. Si vero moriatur dictus Eblo et habebit filios vel filias nihil ominus predictum feodum remanebit supradicte abbatie de Thalemondo et capella Beate Marie de Brollio habebit illud et hoc verum est nisi abbas qui tunc esset et Conventus Sancte Crucis de voluntate sua vellet dimittere filiis vel filiabus dicti Eblonis. Alia vero que superius nominata sunt sicut sunt area-salinarum et vinee remanebunt filiis predicti

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