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ceux de M. le docteur Bouchet, ont été classées et nous en possédons le catalogue complet dû aux travaux de MM. Humbert et Marichal.

Grâce aux soins de M. Audé, président de cette section et du regrettable M. Debrun, qui nous a rendu tant de services pendant la durée de son secrétariat, nos médailles ont été soigneusement inventoriées: MM. Filaudeau et Marichal ont mis en ordre notre collection d'histoire naturelle.

M. Gaudineau, conservateur de la bibliothèque et du musée, a enregistré avec soins les dons faits à notre société. Réunis à ceux de la ville de Napoléon, nos livres et nos tableaux n'en demeurent pas moins notre propriété, portent notre estampille et sont catalogués à part, de telle façon qu'aucune confusion ne peut avoir lieu.

Enfin, et c'est là notre œuvre capitale, nous avons publié régulièrement notre Annuaire qui forme aujourd'hui huit volumes. Notre département avait été, jusqu'à nos jours, peu étudié, au point de vue de l'histoire et de l'archéologie; la Société d'émulation, et c'est là peut-être son plus beau titre, est venue donner une impulsion nouvelle et nécessaire aux études historiques. Faire connaître l'histoire de son pays, c'est le plus sûr moyen de le faire aimer, aussi nous avons accueilli avec joie et salué comme bienvenues toutes les œuvres qui avaient pour but de mettre en relief les hommes et les choses que le temps et l'indifférence plus cruelle encore, menaçaient de faire disparaître pour toujours. On ne saurait d'ailleurs méconnaître tout ce que l'histoire générale doit à ces travaux particuliers, qui semblent n'intéresser qu'une localité et qui pourtant, par eux-mêmes ou par les horizons qu'ils ouvrent, éclairent fant de points obscurs et expliquent tant de faits mal interprêtés ou imparfaitement connus.

Notre Annuaire est riche en œuvres de cette sorte; les études de M. Audé présentent au point de vue administratif, historique et archéologique, le travail le plus complet et le plus

intéressant; on ne saurait leur faire qu'un seul reproche, celui de devenir trop rares. Peut-on trouver un chercheur plus infatigable et plus zélé que M. l'abbé Baudry? Toujours sur la brèche la pioche ou la plume à la main, un esprit plus sagace que M. Mourain de Sourdeval, des collaborateurs plus érudits que MM. Machegay et Fillon dont les noms font autorité.

Dans le domaine de l'imagination pure, nos travaux ont été plus bornés; c'est en vain que nous aurions voulu réserver une petite place à la littérature et à la poésie entre l'agriculture et la science, notre appel n'a guère été entendu et nous n'avons à citer que les noms de MM. Grimaud, Moreau et celui de Mlle Dubreuil.

En voilà assez, pour vous faire comprendre de combien de ressources nous pouvons disposer et quel avenir est réservé à notre œuvre, aussi nous avons vu nos efforts encouragés par le ministère de l'instruction publique dont les subventions ont toujours été en s'augmentant et nous avons su mériter la protection et les éloges des maîtres de la science, de MM. de Caumont, Amédée Thierry, Quicherat, de la Villegille. Au début, nous comptions à peine trois cents membres, voici quel est l'état actuel de la Société. Les sociétaires sont au nombre de trois cent soixante-el-onze, qui se répartissent ainsi :

Arrondissement de Napoléon...

155

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Les recettes faites par la Société du 11 août 1854 au 10

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Les dépenses prévues sont :

Impressions de l'Annuaire pour 1863....

Primes aux bestiaux.....

1,700

à l'horticulture..

Dépenses diverses..

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TOTAL....... 2,600 »

Si nous retranchons cette somme de notre avoir, il reste disponible 1,068 fr., 75 c.

Sur les ressources de la Société, il a été payé, tant en argent qu'en primes d'encouragement à l'agriculture et à l'horticulture, une somme de 9,416 fr., 45 c., et nous avons fait imprimer quatre mille cinq cents volumes d'annuaires; était-il possible de faire plus avec notre modique cotisation?

Notre Société ne peut prétendre à un éclat ni à une renommée qui attirent sur elle les regards; elle n'a jamais eu d'autre ambition que celle d'être utile et de travailler dans une sphère restreinte, mais qui lui est chère, au bien-être moral, intellectuel et matériel de nos concitoyens.

Si nous avons atteint en partie le but que nous nous proposions, nous devons nous hâter d'en reporter tout l'honneur à ceux qui ont soutenu nos efforts; envoyons donc un souvenir de reconnaissance et d'affection à celui qui avait conçu le premier l'idée de notre œuvre, à M. de la Chapelle; remercions son successeur de nous avoir continué sa bienveillance et ses utiles conseils; remercions le conseil général du concours si constant qu'il a bien voulu nous prêter. Vous avez compris, Messieurs, que notre association, quelque modeste qu'elle soit, avait un but d'utilité publique et une haute mission, aussi soyez certains qu'avec votre appui elle marchera dans la voie qu'elle s'est tracée, vers des progrès nouveaux, car aujourd'hui qui n'avance pas recule et quel est celui d'entre nous qui voudrait reculer, quand tout semble se réunir pour nous exciter à un redoublement d'activité, de zèle et de courage.

CH. MERLAND, Secrétaire adjoint.

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Deux Mémoires distincts de M. l'abbé Baudry sur les antiquités celtiques et sur les antiquités gallo-romaines du Bernard, un Mémoire de M. Audé sur le souterrain-refuge de Réaumur, tels sont les travaux d'archéologie contenus dans ce volume.

Les monuments celtiques (tumulus, dolmens ou menhirs), disséminés sur la commune du Bernard, sont au nombre de onze. Je ne m'arrêterai qu'aux plus saillants.

L'auteur met avec raison en première ligne la tombelle dite du Pé ou de l'Anguillé. Sous ces noms de Pé et d'Anguillé on désigne une éminence entourée de bourrelets artificiels en terre. Cela forme une enceinte assez spacieuse, que quelquesuns prennent pour un oppidum. C'est plutôt un cimetière. gaulois. Il y a dedans beaucoup de tumulus de petite dimension, dominés par celui que signale M. Baudry. Ce dernier est un des plus grands qu'on puisse voir; malheureusement il fut bouleversé, il y a une trentaine d'années, par des chercheurs d'or qui n'y trouvèrent que des tessons de pots, des os de

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volaille et des armes de pierre. Ces objets étaient au fond d'une allée couverte construite en gros blocs de granit et de grès. Un entassement de pierraille formait le tertre par-dessus la grotte factice. Dans l'état actuel, il reste encore quatorze pierres debout entre les talus provenant de la démolition. L'ensemble couvre une superficie de 30 mètres sur 16. De nouvelles fouilles ont été pratiquées pour le compte de la Société vendéenne. Elles ont fait reconnaître l'existence d'un mur en pierres sèches au fond de la galerie; elles ont fourni en même temps une dent d'homme, une tête de chien, des os de chèvre, un coulant en grès et des morceaux de poterie celtique.

Une autre tombelle de dimension considérable, dite du Pé-Rocher, a été fouillée, mais seulement à son sommet. On y a trouvé un dolmen de 3 mètres de long qui portait sur quatre pieds. Les recherches n'ont pas été poussées plus loin.

Le dolmen de la Frébouchère, situé dans un pré à 1 kilomètre du Bernard, est remarquable par ses dimensions, qui sont de 8,80 sur 5m,20. Son poids est évalué à 95,965 kilogr. Fendu par la foudre, il s'est effondré sur ses supports, qui sont au nombre de sept. Il y a dans le voisinage plusieurs pierres debout qui paraissent s'être raccordées avec cette construction gigantesque. Les mariés allaient autrefois, le jour de leurs noces, danser un branle sur la table.

Un dolmen situé au point central de la commune s'appelle la Pierre folle du Plessis, et la tradition rapporte que le seigneur du lieu, ayant voulu déplacer l'église paroissiale en la reconstruisant sur ce terrain, les matériaux qu'on essayait de poser près de la pierre folle retournaient toutes les nuits au Bernard. Après une lutte prolongée, il fallut céder. L'église fut rebâtie au lieu qu'elle occupait d'abord.

Les fouilles entreprises à la recherche des antiquités galloromaines ont été la continuation de celles dont j'ai eu l'honneur d'entretenir la section dans l'un de mes précédents rapports (1).

(1) Revue des Sociétés savantes, 2o série, tome v1, p. 253.

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