Barnave, Volume 1

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Librairie des Bibliophiles, 1878 - France
 

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Page 8 - Sous l'air pesant d'une bastille, Dans les flancs d'un donjon armé, Malgré la geôle avec sa grille, Malgré mon cachot enfumé, Malgré ma paillasse elle-même, Malgré le froid de mes carreaux, Je suis toujours libre, et je t'aime A la barbe de mes bourreaux...
Page 10 - Le songe a fui rapidement, Mon âme retombe à la terre, Tout n'est qu'erreur, isolement! Maintenant morne et taciturne, Loin de mes rêves étouffants, Je suis triste comme Saturne Qui vient d'immoler ses enfants.
Page 167 - Le Seigneur a détruit la reine des cités, Ses prêtres sont captifs, ses rois sont rejetés ; Dieu ne veut plus qu'on vienne à ses solennités : Temple, renverse-toi ; cèdres, jetez des flammes. Jérusalem, objet de ma douleur, Quelle main en un jour t'a ravi tous tes charmes ? Qui changera mes yeux en deux sources de larmes, Pour pleurer ton malheur...
Page 8 - Oh ! va, ma grande pervertie, Sophie, ô sublime Catin ! Sous l'air pesant d'une bastille, Dans les flancs d'un donjon armé, Malgré la geôle avec sa grille, Malgré mon cachot enfumé, Malgré ma paillasse elle-même, Malgré le froid de mes carreaux, Je suis toujours libre, et je t'aime A la barbe...
Page 9 - C'est sa cuisse au contour nerveux, C'est sa peau, c'est l'odeur divine Qui coule de ses bruns cheveux. C'est toi tout entière, ô Sophie ! Quand ton corps souple et musculeux, Sous ma grosse face bouffie, Sous mon front large et pustuleux Se débat et roule en délire , Comme, dans le creux d'un ravin, La nymphe sous son vieux satyre Tout gonflé d'amour et de vin.
Page 317 - Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, il étaient nus! Le sang coulait rouge et fumant sur leur poitrine A votre sens, ces soupirs et ces larmes répandues sur du vrai sang et sur de vrais cadavres sont-ils à comparer à ce que nous savons en fait de tragédie? Non, regardez le cirque sanglant, voilà le drame vrai, terrible, palpitant, effroyable; fi de vos vers, de votre prose, de vos tréteaux, de vos poignards à ressort, du sang de vos acteurs acheté à la boucherie, de vos tragédies royales...
Page 9 - Sur mes yeux troublés et couverts ! Hors de ses gonds ma porte roule. Bondit et tombe avec fracas, Murs épais, donjon, tout s'écroule, Et ma Sophie est dans mes bras ! Allons, que de nard on m'arrose, Foin de la tristesse et des pleurs ! Enfants, des couronnes de rosé.
Page 61 - Hélas ! dirai-je, il pleut Mon frère at-il tout ce qu'il veut, Bon souper, bon gîte et le reste ? » Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur : Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin.
Page 10 - Comme dans le creux du ravin. La nymphe, sous son vieux satyre, Tout gonflé d'amour et de vin. Va, tu n'es pas une Française Qui n'aime que du bout des dents, Ton corps en prend tout à son aise. Et tes baisers sont bien mordants ! Oh ! viens, ma bacchante romaine, Laisse mon bras te dérouler, Laisse-moi boire ton haleine, Laisse-moi te décheveler...
Page 120 - Les femmes de ce temps-là ne voyaient que l'amour : pour les femmes, l'amour c'est la grande affaire ; et comme elles sentaient, elles aussi, que la fin des temps était proche, elles se hâtaient d'aimer. De même que la cour se hâtait de commander, le mousquetaire de se battre, le jeune homme de s'enivrer, le poete de faire des vers.

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