fion que l'on a que par celle que

l'on donne.

268.

La civilité eft un defir d'en recevoir & d'être eftimé poli.

269.

L'éducation que l'on donne d'ordinaire aux jeunes gens eft un fecond amour-propre qu'on leur infpire.

270.

Il n'y a point de paffion où l'amour de foi-même regne fi puiffamment que dans l'amour, & l'on eft fouvent plus difpofé à facrifier le repos de ce qu'on aime qu'à perdre le fien.

271.

Ce qu'on nomme libéralité n'eft le plus fouvent que la vanité de donner, que nous aimons mieux que ce que nous donnons.

2725

La pitié eft fouvent un fentiment de nos propres maux dans les maux d'autrui. C'eft une habile prévoyance des malheurs où nous pouvons tomber. Nous donnons du fecours aux autres pour les engager à nous en donner en de femblables occafions, & ces fervices que nous leur rendons font, à proprement parler, un bien que nous nous faifons à nous-mêmes par avance.

273•

La petiteffe de l'efprit fait l'opi niâtreté : nous ne croyons pas aifément ce qui eft au-delà de ce que

nous voyons.

274.

C'eft fe tromper que de croire qu'il n'y ait que les violentes paffions, comme l'ambition & l'amour, qui puiffent triompher des autres. La pareffe, toute languiffante qu'elle eft, ne laiffe pas d'en être fouvent la maîtreffe; elle ufurpe fur tous les deffeins & fur toutes les actions de la vie; elle y détruit & y confume infenfiblement les paffions & les vertus..