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397.

On doit fe confoler de fes fautes, quand on a la force de les avouer.

398.

L'envie eft détruite par la véritable amitié, & la coquetterie par le véritable amour.

399.

Le plus grand défaut de la pénétration n'eft pas de n'aller point jufqu'au but, c'eft de le paffer.

400.

On donne des confeils, mais on

n'inspire point de conduite.

401.

Quand notre mérite baiffe, notre

goût baiffe auffi.

402.

La fortune fait paroître nos vertus & nos vices, comme la lumière fait paroître les objets.

403.

La violence qu'on fe fait pour demeurer fidèle à ce qu'on aime, ne vaut guère mieux qu'une infidélité.

404.

Nos actions font comme les boutsrimés, que chacun fait rapporter à ce qui lui plaît.

405.

L'envie de parler de nous & de faire voir nos défauts du côté que nous voulons bien les montrer, fait une grande partie de notre fincérité.

406.

On ne devroit s'étonner que de pouvoir encore s'étonner.

407.

On eft prefque également difficile à contenter quand on a beaucoup d'amour & quand on n'en a plus guère.

408.

Il n'y a point de gens qui aient plus fouvent tort que ceux qui ne peuvent fouffrir d'en avoir.

409.

Un fet n'a pas affez d'étoffe pour

être bon.

410.

Si la vanité ne renverse pas entièrement les vertus, du moins elle les ébranle toutes.

411.

Ce qui nous rend la vanité des autres infupportable, c'eft qu'elle bleffe la nôtre.

412.

On renonce plus aifément à fon intérêt qu'à fon goût."

413.

La fortune ne paroît jamais fi

Morale. Tome XIII.

H

aveugle qu'à ceux à qui elle ne fait

pas de bien.

414.

Il faut gouverner la fortune comme la fanté; en jouir quand elle eft bonne, prendre patience quand elle eft mauvaise, & ne faire jamais de grands remèdes fans un extrême befoin..

415.

L'air bourgeois fe perd quelquefois à l'armée; mais il ne fe perd jamais à la Cour.

416.

On peut être plus fin qu'un autre,

mais non pas plus fin que tous les

autres.

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