De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, suivi de l'influence des passions sur le bonheur des individus et des nations

Front Cover
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 212 - L'homme n'est qu'un roseau le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue , parce qu'il sait qu'il meurt ; et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.
Page 418 - Grande reine, je satisfais à vos plus tendres désirs, quand je célèbre ce monarque ; et ce cœur, qui n'a jamais vécu que pour lui, se réveille, tout poudre qu'il est, et devient sensible, même sous ce drap mortuaire, au nom d'un époux si cher...
Page 173 - Je me lèverai, et je m'en irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel, et contre toi ; Et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils : traite-moi comme l'un de tes domestiques.
Page 340 - La poésie mélancolique est la poésie la plus d'accord avec la philosophie. La tristesse fait pénétrer bien plus avant dans le caractère et la destinée de l'homme que toute autre disposition de l'âme.
Page 220 - Il me semble que l'on n'a pas encore considéré comment les facultés humaines se sont graduellement développées par les ouvrages illustres en tout genre, qui ont été composés depuis Homère jusqu'à nos jours.
Page 343 - Ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. Les esprits médiocres sont, eu général, assez satisfaits de la vie commune; ils arrondissent, pour ainsi dire, leur existence, et suppléent à ce qui peut leur manquer encore, par les illusions de la vanité; mais le sublime...
Page 341 - Les peuples du Nord sont moins occupés des plaisirs que de la douleur, et leur imagination n'en est que plus féconde. Le spectacle de la nature agit fortement sur eux ; .elle agit comme elle, se montre dans leurs climats, toujours sombre et nébuleuse.
Page 497 - ... philosophique ; et l'on éprouve, en lisant les belles pages de Montesquieu, non l'attendrissement ou l'ivresse que l'éloquence passionnée doit faire naître, mais l'émotion que cause ce qui est admirable en tout genre, l'émotion que les étrangers ressentent lorsqu'ils entrent pour la première fois dans Saint-Pierre de Rome, et qu'ils découvrent à chaque instant une nouvelle beauté qu'absorbaient, pour ainsi dire, la perfection et l'effet imposant de l'ensemble.
Page 233 - La force se passe du temps, et brise la volonté ; mais par cela même elle ne peut rien fonder parmi les hommes. L'on a souvent répété dans la révolution de France, qu'il fallait du despotisme pour établir la liberté. On a lié par des mots un contresens dont on a fait une phrase ; mais cette phrase ne change rien à la vérité des choses.
Page 53 - La ligure d'une femme, quelle que soit la force ou l'étendue de son esprit, quelle que soit l'importance des objets dont elle s'occupe, est toujours un obstacle ou une raison dans l'histoire de sa vie : les hommes l'ont voulu ainsi.

Bibliographic information