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PROCESTY OF THE
CLAY OF NEW YORK.

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INTRODUCTION

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On a dit, sans trop d'exagération, du philosophe illustre auquel nous devons les portraits de Mesdames de Longueville, de Sablé, de Chevreuse et autres femmes célèbres de la société du XVIIe siècle, qu'il avait fini par se rendre amoureux de ses modèles.

La science et l'art sans pareil que l'auteur du Vrai, du Beau et du Bien, a déployés dans la reproduction de ces figures favorites, a pu faire croire à une sorte de fascination de leur part sur son esprit, et, rappelant de vieux souvenirs mythologiques, représenter le peintre comme dupe lui-même de l'illusion qu'il avait créée.

Il aurait été plus que téméraire à nous de chercher à imiter d'aussi inimitables exemples. Nous

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avons mieux mesuré nos forces, et nous venons, dans le même genre d'études, esquisser simplement quelques traits au crayon, au-dessous, bien au-dessous de ces grands tableaux de maître.

Le XVIIe siècle, dans ce qu'il avait de plus digne d'être offert aux regards, avait posé devant M. Cousin. C'est au siècle suivant que nous avons demandé le sujet de notre dessin.

En parcourant la longue galerie de portraits des femmes remarquables de la haute société du XVIII siècle, nous nous sommes arrêté devant une figure privilégiée, qui, de l'opinion unanime de ses contemporains et de tous les historiens qui ont eu à la juger, est restée comme le type le plus pur du grand monde de cette époque: nous voulons parler de la duchesse de Choiseul.

Une autre raison, d'un caractère plus général, est venue fixer notre choix : c'est que la vie de Mme de Choiseul, commencée en 1740 et finissant en 1801, s'était écoulée tout entière durant la seconde partie · du XVIIIe siècle, et permettait par là de faire mieux connaître et apprécier la situation sociale, la moins bien observée jusqu'ici, qui avait immédiatement précédé la grande date de 1789.

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C'est principalement dans les lettres de Mme de Choiseul elle-même, rapprochées de celles de ses amis et des autres témoignages écrits de son époque, que nous avons cherché à découvrir les aspects de cette noble existence les plus dignes d'être mis en lumière.

On ne s'étonnera pas de la large part que nous avons faite dans notre travail à la Correspondance.

A la différence des Chroniques et des Mémoires, généralement écrits après coup, de parti pris et en vue de l'histoire, les Lettres offrent cet avantage de retracer à cœur ouvert, sans arrière-pensée et sans apprêt, l'impression des événements à mesure qu'ils se produisent. C'est la vérité prise sur le fait, n'ayant pas eu le temps d'être obscurcie ou altérée.

Les lettres de Mme de Choiseul se trouvent comprises dans le Recueil de la correspondance d'une femme célèbre, Mme la marquise du Deffand.

La Correspondance de celle-ci avec Me de Choiseul, l'abbé Barthélemy et M. Craufurt, a fait l'objet d'une publication spéciale, due à M. le marquis de Sainte-Aulaire, dont la première édition a paru en 1859, et a été suivie d'une seconde en 1867, formée de trois gros vol. in-8°, et précédée d'une

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Notice des plus intéressantes de M. de Sainte-Aulaire sur Mme du Deffand.

Indépendamment de ce Recueil particulier, le seul qui contienne les lettres de Mme de Choiseul, il en est deux autres qui s'y rattachent d'une manière directe et lui servent, pour ainsi dire, de complément.

C'est, d'une part, la Correspondance de Mm du Deffand avec le président Hénault, Montesquieu, Dalembert, Voltaire, Horace Walpole et le chevalier de l'Isle, publiée en deux forts vol. in-8°, chez Henri Plon, en 1865, par M. de Lescure; ouvrage éclairé aussi par de nombreuses notes et par une savante et spirituelle introduction.

Ce sont, d'autre part, les Lettres de la marquise du Deffand à Horace Walpole, de 1766 à 1780, et celles de la même à Voltaire, de 1759 à 1775, publiées en 1864, en deux volumes in-12, par MM. Didot frères, et portant en tête une Notice sur Mme du Deffand, par M. A. Thiers.

Cette dernière édition avait été précédée d'une autre que nous avons eue également sous les yeux, qui avait paru en 1827, en quatre volumes in-8°, chez Ponthieu, libraire, et qui contenait, à quelques va

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