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lieu d'une couronne de roses, ayant un ruban tordu dix fois autour et portant gravé sur chacune de ses passes, ainsi que sur les deux bouts, les noms de leurs douze enfants, savoir: MARIE. AMÉDÉE. CAROLINE. ALEXIS. JULES. ERNEST. LOUIS. CHARLES. FREDERIC. HENRI. WUILLAM. PAULINE. Il en fut frappé une en or, six en argent et quinze en bronze. Mod.: 50 mill. (a). (Notre collection.)

WILLIAM TURRETTINI

99. Av. M. Turrettini, en costume de procureur général debout, la main gauche posée sur le code ouvert et dressé sur un socle portant les armes de Genève; dans le fond, le lac, la ville de Genève et les Alpes. Lég.: INDÉPENDANCE DU POUVOIR JUDICIAIRE. Ex.: JANVIER 1851. Rev. A WILLIAM TURRETTINI ANCIEN PROCUREUR GÉNÉRAL DE LA RÉPUBLIQUE ET CANTON DE GENÈVE EN FIDÈLE GARDIEN DE LA JUSTICE IL SUT RÉSISTER A L'ARBITRAIRE HOMMAGE RENDU PAR SES CONCITOYENS. JANVIER 1851; en dix lignes dans le champ au milieu d'une couronne de chêne et de laurier arrondie sous une torsade de rubans et très en relief. Gravée, par Aug. Bovet. Or. Mod. 63 mill., renfermée dans un écrin en écaille à double fond (b).

(a) Cette médaille, dont nous devons à l'obligeance de M. Fréd. De Stoutz de posséder un exemplaire, n'a été distribuée qu'à des parents; les coins ont été ensuite brisés.

(b) M. W. Turrettini conserve religieusement cette médaille comme souvenir de l'affection de ses concitoyens. Nous lui avons demandé, au risque de blesser sa modestie, de nous permettre d'en prendre la description, et il nous l'a accordé avec le plus gracieux empressement. (Note de l'auteur.)

TURIAN

JANELLUS TURIANUS Une femme, portant

100. Av. Son buste à droite. Lég. HORLOG. ARCHITECT. CREMONENSIS. Rev. sur sa tête une coupe d'où s'échappe de l'eau de chaque côté; au bas, des personnes reçoivent et puisent cette eau. Lég.: .. Sans date. Grand médaillon d'or au Musée de Tolède. Un exemplaire en bronze est entre les mains de M. le baron D'Auvillier (a).

ERRATUM

Les Nos 35 et 90 se trouvent déjà décrits dans Blavignac, nous nous sommes aperçus trop tard de cette erreur pour pouvoir les retrancher.

(a) Nous mentionnons ce médaillon parce qu'il a trait à une famille genevoise dont l'ancêtre, ainsi que le décrit la légende de l'avers, était horloger et architecte, natif de Crémone, et fut appelé à Tolède par CharlesQuint pour régler des clepsydres; il érigea des fontaines dans cette ville, ce qui est représenté au revers du médaillon; il fit des horloges à sujets qui lui attirèrent les mauvaises grâces de l'Inquisition, et il faillit être brûlé pour sorcellerie. Crainte de nouvelles persécutions, il s'enfuit à Genève, où il devint la souche de cette famille encore vivante. Nous tenons cette note de M. Picard, qui la tient lui-même de M. le baron d'Auvillier, acquéreur de ce médaillon.

ÉTUDE CRITIQUE

DU

TABLEAU ÉCONOMIQUE DE QUESNAY

Par M. Charles SOLDAN.

INTRODUCTION

Origines de l'économie politique.

Quesnay. fique.

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Sa conception des sciences sociales. Son activité scientiL'école des physiocrates. Le Tableau économique. L'intérêt et les difficultés qu'en présente l'étude. Division du présent

travail.

Si l'on examine quels sont les problèmes dont l'ensemble forme l'objet de l'économie politique, et qu'on se pénètre de la haute importance qu'en présente, pour l'individu comme pour l'État, une étude scientifique et approfondie; si, d'ailleurs, on remarque avec quel intérêt sans cesse croissant toutes les nations civilisées et toutes les classes de la société suivent aujourd'hui les progrès de cette branche du savoir humain (ce dont on se convaincra aisément en parcourant la liste des ouvrages publiés chaque année sur les questions de

ce genre), l'on ne se douterait pas qu'il n'y a guère plus d'un siècle qu'ont été jetés les fondements proprement dits d'une science dont l'utilité ne peut être contestée et dont le besoin, semble-t-il, doit s'être fait sentir dans tous les âges. Tel est pourtant le cas: l'économie politique est l'œuvre du siècle passé, comme l'astronomie et la mécanique sont filles de l'époque de Képler et de Newton. Sans doute une histoire complète de la science économique ne devrait pas passer sous silence les opinions plus ou moins justes qu'ont émises sur l'économie sociale et la répartition des richesses Platon et Aristote, entre autres philosophes de l'antiquité; assurément elle devrait encore rappeler à la mémoire la belle maxime de Sully sur l'agriculture, et attirer l'attention sur les efforts généreux qu'ont faits Vauban et Boisguillebert pour montrer les effets bienfaisants de la liberté du commerce et de l'échange; mais elle dirait aussi que tous ces hommes, choisis entre beaucoup pour servir d'exemple, n'ont pas fondé la science dans le vrai sens du mot. Celle-ci, en effet, ne consiste pas dans l'assemblage d'un certain nombre de règles essentiellement pratiques, n'ayant pas de connexion entre elles et dépourvues d'une démonstration rigoureuse; elle suppose, bien au contraire, un ensemble de faits de même nature observés avec soin, décrits avec exactitude et rattachés à des lois communes. Si l'on applique ces principes à l'étude des faits économiques et qu'on entende par ce terme les divers phénomènes dont la richesse sociale est le théâtre, l'on est en droit de dire que l'économie politique n'a pas existé comme science avant le milieu du XVIIIe siècle.

Essayons maintenant de nous rendre compte des causes auxquelles elle a dû sa naissance et des circonstances qui ont présidé à son premier développement.

Après le règne de Louis XIV, une violente réaction se mani

festa en France contre le système autoritaire de l'époque précédente. Dans les domaines les plus divers, le xvme siècle fut l'antithèse la plus absolue de son prédécesseur. En politique, ce que l'on demandait, c'était, entre autres réformes, la suppression des entraves mises au commerce, l'allégement, de la position du cultivateur, en un mot le retour à un système rationnel d'administration. L'on se rappelle, en effet, dans quelle triste position économique se trouvait la France, surtout la France agricole, après les dernières guerres malheureuses du Grand Roi. Quelques esprits éminents, frappés de cette misère générale, se demandèrent quelle pouvait en être la cause, et ils la trouvèrent bientôt dans les prohibitions et les règlements de toute sorte qu'avait adoptés Colbert comme des moyens très-efficaces de le seconder dans son but, celui d'encourager l'industrie des villes et d'abaisser celle des campagnes. Leurs attaques se dirigèrent donc d'abord contre ce système, connu sous le nom de système mercantile, dont ils n'eurent pas de peine à démontrer les erreurs et les effets pernicieux, attestés malheureusement par l'expérience même. Mais l'on ne se borna pas à détruire. Comprenant combien il est faux et dangereux de conclure de l'erreur démontrée d'une théorie à la justesse de la théorie opposée, les hommes qui voulaient le bien de la nation se mirent à chercher un système d'administration meilleur que le précédent, et ils furent ainsi conduits à explorer un domaine où avant eux on n'avait guère osé pénétrer, la science de l'homme et de la société. Il leur sembla que le meilleur gouvernement était celui qui laissât chacun libre de rechercher, dans la limite de son droit, son propre intérêt comme il l'entendait, et ils appuyaient cette opinion sur le raisonnement que voici : « Ce n'est pas par hasard, se disaient-ils, que les hommes se sont réunis en sociétés; ils ont, pour agir ainsi, un but essentiellement marqué

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