DU DAUPHINÉ PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE M. OLLIVIER JULES. TOME PREMIER. VALENCE, L. BOREL, IMPRIMEUR-ÉDITEUR, RUE SAINTE-MARIE, N.° 1. M DCCC XXXVII. Dunning Nijhoff 5-1127 13603 REVUE DU DAUPHINÉ. Introduction. DESTINÉE à réveiller les souvenirs nationaux du Dauphiné, à fomenter le mouvement intellectuel de ses enfans, à favoriser leur essor littéraire, en livrant leurs productions à la publicité, la Revue du Dauphiné devait, ce semble, avant d'entrer dans la carrière, tracer rapidement le tableau des événemens historiques du pays dont elle évoquera la mémoire, et dire la pensée sous l'influence de laquelle s'accomplira son œuvre. Le vieil et naïf historien du Dauphiné, Aimar du Rivail, racontant les fastes de sa patrie, ne craint pas de remonter à l'origine du monde. « Après la création du ciel et de la terre, les hommes » se dispersèrent, et parmi eux s'éleva une race farouche de » géants. Cursolius, un de ces géants, régnait sur des peuples qui, après le déluge, eurent nom Allobroges. Quinze cent » vingt-six ans avant l'incarnation du Christ, Allobrox fut roi » des Allobroges, qui aujourd'hui sont appelés Dauphinois. » Ainsi récite le bon Aimar du Rivail, dont l'érudite simplicité ne crut point trop illustrer la terre natale, en faisant remonter son origine au berceau du monde et en déroulant ses titres généalogiques parmi les fables des âges héroïques. Ce qui était bon de son temps, alors que l'amour-propre national s'enorgueillisait de retrouver dans les annales du pays les récits merveilleux du roi |