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que,

dans laquelle il n'entroit pas beaucoup d'articles de Foi; auffi n'en at'il pas fort chargé ce chapitre. Le Gouvernement Britanique eft mixte, compofé du Monarchide l'Ariftocratique, & du Democratique, parce que l'Etat eft gouverné par le Roi & par le Parlement qui comprend les Seigneurs & les Communes. Ce partage de l'Autorité Souveraine entre le Roi & le Peuple a donné lieu aux Anglois de s'appliquer beaucoup aux principes du Droit de la Nature & des Gens, & ils ont en leur Langue de grands ouvrages fur cette matiere. Quelques-uns font traduits en François.

Un Gentil-homme qui a des terres eft toûjours vaffal de quelque Prince. Cela l'oblige à des devoirs attachez à la Nature des FIEFS qu'il poffede, de là vient l'obligation de ne pas ignorer entierement le

Droit Féodal. Après quelque court traité des fiefs, je confeillerois la lecture de ces trois livres: Traité de la connoiffance des Droits & des Domaines du Roi, de ceux des feigneurs particuliers qui relèvent médiatement ou immédiatement de SA MAJESTE par du Ferrier. Traité des Seigneuries par Charles Loifeau. L'Ufage des Fiefs & autres droits Seigneuriaux par Denis Salvaing. Ce dernier eft imprimé à Grenoble.

Pour le Droit Civil on fera bien d'étudier les Loix Civiles dans leur ordre naturel, par Domat; mais à condition qu'on y joindra toûjours le Droit Coutumier du Royaume, de la Province, où de la Ville dont on eft Citoyen.

Pour le Droit Ecclefiaftique on a l'Inflitution au Droit Canonique par l'Abbé Fleury & les Loix Ecclefiaf tiques dans leur ordre naturel, par M. d'Hericourt.

§. XXIV.

Q

§. XXIV.

De la Politique.

UOIQUE la Politique foit ellemême une partie de la Morale, elle ne laiffe pas d'être divifée de nouveau en plufieurs parties par rapport à fes fonctions. La POLITIQUE AULIQUE a fes régles. LesOeuvres deGratian en contiennent de très-bonnes, fur tout fon Homme de Cour:mais je ne fais fi elles doivent s'apprendre autrement que par un grand ufage de la Cour & avec l'affiftance de quelque Ami éclairé, qui fauve un jeune-homme des faux-pas qu'il pourroit faire,s'il fe livroit à toute la vivacité de fon âge. Je ne veux donc parler que de la Politique occupée à gouverner. Si elle gouverne un Etat, on la nomme POLITIQUE ; Part. I.

F

fi elle gou

ver

verne une Ville ou un Bourg, ou une autre communauté fubordonnée à l'Etat, on là nomme POLICE. Si elle gouverne une Maifon, ou une Famille; on la nomme ОECONOMIE. Commençons par la Politique.

Un Miniftre doit à fon Maître, aux Etats voifins & aux Peuples qui lui font confiez, 'la juftice, la fureté, le repos, & géneralement tous les biens qu'il eft capable de leur procurer.

Plein de la Grandeur de fon Maître, il ne doit pas lui facrifier le bonheur du Peuple en l'opprimant. Il ne doit pas non plus, par tendreffe pour le Peuple, affoiblir les droits de la Couronne qu'il fert.

On fe trompe, fil'on croit que la droiture du cœur & l'exacte probité foient incompatibles avec la véritable politique. On fe défabufera de cette erreur en lifant la

Po

Politique tirée de l'Ecriture Sainte par M. Boffuet. L'Etude d'un Miniftre d'Etat c'eft l'Hiftoire. Quand elle feroit inutile à tout le refte des hommes, elle lui feroit toûjours d'un grand fecours. Il y a beau coup à profiter pour lui, fur-tout par rapport aux maximes d'ufage, dans le Tacite d'Amelot de la Houf faye, à caufe des notes, & dans Com

mines.

Une autre Etude d'un Miniftre d'Etat, ce font les vrais intérêts de fon Maître par rapport à fes Voifins. Il doit favoir quelles en font les Forces Militaires, & celles des Finances. Il eft important qu'il connoiffe les diverfes branches du Commerce; Il en peut prendre une teinture dans les Ouvrages de Savary, & y ajouter les inftructions qu'il demandera aux Négocians du Pays, & même aux Négocians

- étrangers.

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Sou

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