foit d'un plus grand fecours, que cet ordre, pour connoître fi l'on ne fe trompe point en raifonnant, c'eft-à-dire en faifant fuivre une chofe d'une autre. C'eft ce que l'on appelle Methode.

IV.

Enfin on doit bien prendre garde à faire des dénombremens fi entiers, que l'on foit affuré de ne rien obmettre. Si l'on oublie une feule chofe, il eft impoffible qu'il n'y ait du défaut dans ce que l'on avance. C'eft en quoi confifte la justesse de l'Analyse.

1. Ne jugez de rien qui foit obfcur & fans évidence.

2. Divifez la chofe dont vous devez juger.

3. Ayez foin de garder de l'ordre dans vos penfées.

4. Que le dénombrement que vous faites, foit entier.

Avec cette préparation je vouC 4 drois

drois que l'éleve lût jufqu'à trois fois de fuite la Logique de PortRoyal. Pour cette premiere lecture je préférerois les premieres Editions. L'Auteur de cet ouvrage, fi nous en croyons l'avertiffement, l'entreprit pour faire voir qu'un jeune Ecolier peut apprendre la Logique en moins de huit jours; & cependant on a tellement groffi le Livre, qu'on peut à peine le lire utilement en deux mois. L'Auteur. fut attaqué, il juftifia sa Méthode & cela l'engagea dans des éclairciffemens dont les écoliers qui commencent, n'ont pas befoin. Je choifirois donc l'édition la plus fimple & la moins chargée de ces additions. Regis a auffi donné une Logique dans fon Cours de PhiloSophie. Il eft dans les nouveaux principes.

,

Après cela je lui mettrois en main le beau livre de la Recherche

de

de la Vérité par le P. Malebranche. Il eft vrai que ce livre eft rempli de bien des chofes qui appartiennent à la Physique, & qu'un jeune homme ne les comprendra pas à la premiere lecture; mais cela ne doit pas empêcher de le lire d'abord; car en récompense il lui remplira l'efprit d'un grand nombre de principes qui influent fur les autres Etudes qu'il fera enfuite, & comme ce n'eft pas un ouvrage qu'il ne faille lire qu'une fois; quand après les études que nous allons lui montrer, il reviendra à une feconde lecture de ce Livre, il comprendra tout & y trouvera une délicieufe fatisfaction.

Ce n'eft qu'après cette feconde lecture que je lui confeillerois de lire les Critiques que l'on a faites du fyftéme du P. Malebranche fur l'orrigine de nos Idées.

§. XVIII.

De la Métaphyfique.

OMME l'Ontologie & la Pneumatologie forment ensemble ce que l'on appelle la Métaphyfique, après le Livre de la Recherche de la Vérité, je lirois de fuite les Entretiens Métaphyfiques & les Conversations Chrétiennes du même auteur. M. le Clerc dans fon Cours de Philofophie a très- nettement traité ces matieres; comme nôtre Eleve ne fait point le latin, on peut recourir à l'extrait que l'auteur même en a donné dans une de fes Bibliothèques. Joignez à ces lectures celle des Méditations de Defcartes, & de la Metaphyfique de Regis. Le traité de l'Entendement humain par Mr. Locke doit être lû avec précaution.

S. XIX.

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§. XIX.

De la Phyfique génerale.

Ous fommes encore bien éloignez d'avoir une Physique génerale univerfellement approuvée, il faudroit pour cela un plus grand nombre d'Experiences que nous n'avons. Les Anciens avoient pris une route à ne favoir rien fur cette fcience. Satisfaits d'un petit nombre d'experiences, ils ont travaillé d'imagination & bâti divers fyftémes auxquels leurs écoles fe font attachées. L'Efprit de fyftéme ne leur manquoit pas, il s'en faut bien. Ils raifonnoient fur l'arrangement de ce fyftéme & lui donnoient un air de vrai-femblance pour quiconque s'y foumettoit fans autre examen. Refolus de rendre raifon de tout; les Qualitez occultes & les Formes

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