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grès de la consommation sont marqués par une ligne droite, qui s'élève régulièrement d'année en année; elle part de 2 millions de tonnes en 1869 et, sans s'écarter, atteint 5,500,000 tonnes en 1891; à cette date, elle s'infléchit un peu, ne dépasse que faiblement le nombre précédent en 1893, puis brusquement monte à 6 millions de tonnes en 1894.

Longtemps, la marche de la production affecte la même allure que celle de la consommation; mais tout à coup, pendant les dernières années, elle s'en détache et la dépasse. En effet, nous avons vu plus haut que la production excède actuellement 7 millions de tonnes.

Il y a donc en ce moment un écart considérable entre la production et la consommation; la quantité de sucre produite dans le monde dépasse d'un million de tonnes celle qui est consommée et le stock qui s'accumule d'année en année dans les magasins, pèse sur les cours et les écrase. La baisse est formidable. Tous les grands producteurs de sucre sont exportateurs, ils se disputent les marchés et notamment le plus important de tous, celui de la Grande-Bretagne. Le sucre de betteraves y rencontre celui qui est extrait des cannes, ils sont offerts l'un et l'autre, leur abondance amène l'avilissement des prix; ceux-ci se nivellent partout.

En France, nous avons ressenti le contre-coup de cet encombrement du marché; en 1880, le

sucre de bonne sorte valait 60 francs les 100 kilogrammes, impôt non compris; en 1883-1884, il abandonnait le cours de 50 francs, en 1889-1890 celui de 40 francs, et aujourd'hui il est tombé audessous de 30 francs. Ses bonnes sortes ont valu en moyenne 28 fr. 60 pendant l'année 1895, 25 fr. 75 au mois de novembre 1896 et 25 fr. 50 en février 1897.

La situation est donc très difficile. L'exportation devient une nécessité et tous les États producteurs la favorisent. Récemment, l'Allemagne a établi une prime de sortie qui aurait mis nos sucres dans un état d'infériorité manifeste, si notre Parlement n'avait accordé à nos exportateurs une prime analogue. Ce n'est là, toutefois, qu'un palliatif, car on ne saurait continuer longtemps à faire payer au contribuable français une marchandise, destinée à la consommation étrangère.

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Nous sommes devant une industrie qui ne vit qu'en profitant d'une partie de l'impôt de consommation que perçoit le Trésor. La perception de cet impôt peut aussi bien porter sur des sucres coloniaux ou étrangers, que sur des sucres indigènes, et si l'État abandonne une fraction des sommes qu'il pourrait encaisser, il ne doit le faire qu'au profit de la population entière et non à celui de quelques privilégiés.

Il s'agirait donc de savoir comment cette fraction de l'impôt, accordée à la fabrication, produira

l'effet le plus utile. Si la culture de la betterave à sucre a fait la prospérité de quelques-uns de nos départements, c'est que, grâce aux pulpes qu'elle fournit, elle permet l'engraissement d'un nombreux bétail. C'est l'emploi de ces pulpes qui détermine l'accroissement de la fertilité. Il faudrait donc que la loi favorisât la production de ces pulpes. Or, actuellement, la loi de 1884 la restreint, au contraire. En faisant porter l'impôt sur la betterave mise en œuvre, elle a forcé les fabricants à demander aux cultivateurs des racines d'une grande richesse. Malgré les efforts répétés des producteurs de graines, ces betteraves sont encore peu prolifiques; un hectare produit 25 tonnes de racines, tandis qu'en semant d'autres variétés, on en récolterait 40 ou 45 et que, par suite, il arriverait à la ferme, pendant chaque campagne, une quantité de pulpes, bien supérieure à celle qu'on obtient aujourd'hui.

La loi de 1884 a eu le grand avantage d'introduire dans les fabriques, l'achat à prix variable avec la densité. L'habitude en est prise, elle se maintiendra. On conçoit alors que, si on ramenait l'impôt, de la betterave mise en œuvre, au sucre achevé (comme on l'a fait en Allemagne depuis 1891), on pourrait employer des variétés prolifiques donnant à l'hectare plus de sucre et plus de pulpes que celles qui sont actuellement semées, sans avoir à craindre l'envahissement des sucreries

par des betteraves de basse qualité, puisque le prix de ces mauvaises racines serait tellement faible qu'il n'y aurait aucun avantage à les produire. Les betteraves de moyenne richesse pourraient être livrées aux sucreries à des prix plus bas que celui qu'atteignent aujourd'hui les racines de médiocre rendement, et le surcroît de dépenses, occasionné par le traitement d'une plus grande quantité de betteraves, serait largement compensé par la diminution du prix d'acquisition. Les primes de l'État ne se présenteraient plus que sous forme de boni de fabrication.

En prenant cette mesure, on améliorerait certainement la situation, sans arriver cependant à résoudre cette difficulté inextricable, née d'une production qui, surexcitée par les primes de l'Etat, dépasse de beaucoup chaque année les quantités consommées. Celles-ci peuvent s'accroître, il est vrai, si on réduit dans une large mesure l'impôt qui actuellement triple le prix du sucre.

Mais, qui oserait proposer aujourd'hui d'enlever au budget une recette de cent millions?

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$3

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Le prix de revient de l'hectolitre de blé.

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Plantes sarclées.

Le blé pendant l'hiver.

Place du blé dans l'assolement. - Jachère.
Préparation du grain. Semailles.
Développement du blé. Influence des fumures. Expé-
riences exécutées à Rothamsted, par sir J. B. Lawes et sir
H. Gilbert.

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Abaissement des prix de revient. Choix des variétés.

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Emploi des engrais.

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$7 Nouveaux débouchés. Le blé dans l'alimentation des animaux.

Oscillations des prix dans le passé.
Conclusion. .

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Leurs causes.

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La Pomme de terre

Développement de la pomme de terre.

Culture de la pomme de terre industrielle, ou fourragère.

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Féculeries et distilleries.

Pommes de terre de primeur. .

La maladie de la pomme de terre.

Lenteur des progrès agricoles. Les professeurs départemen-

taux d'agriculture.

mentation du bétail.

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Emploi de la pomme de terre à l'ali-

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