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Soyez à jamais confondus, Adorateurs impurs des profanes Idoles, Vous qui par des vœux deffendus

Invoquez de vos mains des ouvrages frivoles.

Miniftres de mes volontés,

Anges fervez contr'eux ma fureur vengereffe:
Vous Mortels que j'ai rachetés

Redoublez à ma voix vos concerts d'allégreffe. *

C'est moi qui du plus haut des Cieux
Du Monde que j'ai fait régle les destinées
C'est moi qui brise ces faux Dieux,
Miférables jouets des vents & des années.

*

Par ma préfence raffermis,

Méprifez du méchant la haine & l'artifice;

L'ennemi de vos ennemis

A détourné fur eux les traits de leur malice.

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Venez donc, venez en ce jour

Signaler de vos cœurs l'humble reconnoiffance, Et par un refpect plein d'amour

Sanctifiez en moi votre réjouiffance.

Rouffeau

Gémissemens

Gémissemens des Filles de Jérusalem pendant la captivité de Babylone.

Déplorable Sion! Qu'as-tu fait de ta gloire ?
Tout l'Univers admiroit ta splendeur,

Tu n'es plus que pouffiere, & de cette gran

deur

Il ne nous reste plus que la trifte mémoire.
Sion jufques au Ciel élevée autrefois,
Jufqu'aux Enfers maintenant abaiffée,
Puiffai je demeurer fans voix,

Si dans mes chants ta douleur retracée
Jufqu'au dernier soupir n'occupe ma pensée.

O rives du Jourdain! O champs aimés des
Cieux !

Sacrés Monts, fertiles Vallées ?
Par cent Miracles signalées,

Du doux Pays de nos Ayeux

Serons-nous toujours exilées ?

Racine, Trag. d'Efther'

Le même Poëte, dans les Vers fuivans, a rendu le fens de la Prophétie d'Ifaïe fur la grandeur future de l'Eglife & la propaga tion du Chriftianisme.

Quelle Jérufalem nouvelle

D

Sort du fonds du défert brillante de clartés (a)
Et porte fur le front une marque immortelle ?
Peuples de la Terre chantez.

Jérufalem renaît plus charmeate & plus belle,
D'où lui viennent de tous côtés

Ces Enfans qu'en fon sein elle n'a point portés ;
Leve, Jérufalem, leve ta tête altiere,
Regarde tous ces Rois de ta gloire étonnés,
Les Rois des Nations devant toi profternés,
De tes pieds baisent la pouffiere,

Les Peuples à l'envi marchent à ta lumiere.
Heureux qui pour Sion, d'une fainte ferveur;
Sentira fon ame embrasée.

Cieux, répandez votre rofée,

Et que la Terre enfante fon Sauveur.

(a) Surge, illuminare Jerufalem quia venit lumen tuum & gloria Domini fuper te orta eft.... Leva in circuitu oculos tuos & vide Filii tui de longè venient. ... Ambula bunt Gentes in lumine tuo, & Reges in fplendore ortús tui. If. Chap. 60.... Et inimici ejus terram lingent. Pf. 71... ` Rorate Cali defuper & nubes pluant justum. Il. 45•

SUR LA FOI CATHOLIQUE,

A l'occafion de l'abjuration que fit Henri IV. Roi de France, lorsqu'il embrassa la Foi de l'Eglife Catholique. Mr. de Voltaire parle en ces termes dans un Poëme où il raconte cet événement.

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Il abjure avec Foi ces Dogmes féducteurs,
Ingénieux enfans de cent nouveaux Docteurs.

Il reconnoît l'Eglise ici bas combattue ;
L'Eglife toujours une & par-tout étendue,
Libre, mais fous un Chef adorant en tout lieu
Dans le bonheur des Saints la grandeur de fon
Dieu.

Le Chrift de nos péchés victime renaissante,
De fes Elus chéris nourriture vivante,
Defcend fur les Autels à fes yeux éperdus

Et lui découvre un Dieu fous un pain qui n'eft plus.

Son cœur obéiffant fe foumet, s'abandonne..... Les remparts ébranlés s'entr'ouvrent à fa voix.

(a) L'Eglife.

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Il entre au nom du Dieu qui fait régner les Rois.

Henriade de Voltaire.

REMARQUES.

On peut dire que cette définition dẹ l'Eglife eft exacte, & que ce qui en fait le prix, c'eft de renfermer beaucoup de chofes dans l'efpace de huit Vers. On voit que l'Eglife ici bas effuye des combats; on y apprend fon unité & la réunion de fes membres fous un feul Chef. Peut-on mieux exprimer l'adorable Sacrifice de nos Autels, Le Chrift de nos péchés victime ronaissante ; & le Sacrement de l'Euchariftie, De fes Elus chéris nourriture vivante. Que cette idée eft noble ! I entre au nom du Dien qui fait regner les Rois. Per me Reges regnant, dit la Sageffe dans les Livres Saints.

Profeffion de Foi de Poliencte.

Je n'adore qu'un Dieu Maître de l'Univers

Sous qui tremblent le Ciel, la Terre & les En

fers:

Un Dieu qui nous aimant d'un amour infinie,
Voulut mourir pour nous avec ignominie;
Et qui par un effort de cet excès d'amour

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