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IMPRIMERIE DE DUVAL ET HERMENT, PLACE PÉRIGORD, 3

PARIS,

LIBRAIRIE DE J.-B. DUMOULIN, 13, QUAI DES AUGUSTINS.

1853.

DC 611
P581564

V.12

DISCOURS

SUR LA NÉCESSITÉ DE L'ÉTUDE DE L'HISTOIRE
RELIGIEUSE CONSIDÉRÉE DANS SES RAPPORTS
AVEC L'HISTOIRE CIVILE.

PAR M. GUERARD, PRÉSIDENT.

(SÉANCE PUBLIQUE DU 18 JUILLET 1852.)

MESSIEURS,

Il n'est peut-être pas de pays sur lequel on ait autant écrit que la France. Sans parler des documents qui nous ont été laissés sur l'état des Gaules par Jules César, à l'époque où ce prince en fit la conquête; sans rappeler les renseignements qui nous ont été transmis sur les mœurs, sur les usages de nos pères par ces auteurs qui, comme Pline, Pomponius Mela, Denis d'Halycarnasse, Ammien Marcellin, étaient venus s'en instruire au foyer domestique; on peut affirmer sans

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crainte d'être démenti, que, depuis le commencement de la monarchie franque jusqu'à nos jours, il n'est point une époque mémorable, un siècle, un règne, une province, une ville même, qui n'ait eu tour à tour ses poètes, ses annalistes ou ses chroniqueurs.

Depuis 1476, époque à laquelle parurent pour la première fois, par la voie de l'impression, les grandes chroniques du monastère de Saint-Denis, plusieurs auteurs ont aussi essayé de nous donner des histoires générales de la France, et trois écoles historiques ont successivement fleuri parmi nous. Que chacune d'elles ait satisfait aux besoins, aux idées des siècles où elles ont pris naissance, c'est un fait qu'on ne saurait révoquer en doute; mais, qu'après les commotions politiques éprouvées en France à diverses époques, et plus particulièrement depuis la fin du dernier siècle; qu'en présence de la marche rapide et des progrès incessants de l'esprit humain, ces mêmes histoires puissent encore répondre aux besoins des temps où nous vivons, c'est ce qu'il est impossible d'admettre et les changements opérés dans nos mœurs, la différence qui existe entre le point de vue où nous nous plaçons et celui où s'étaient placés nos devanciers, viennent suffisamment justifier ce que l'on répète si souvent, que nous ne possédons pas une bonne histoire de la France.

Il ne pouvait en être autrement, Messieurs. Au sortir d'une révolution qui n'avait laissé que des ruines, tout était à recréer : et la connaissance de l'histoire de nos pères était pour nous un besoin d'autant plus urgent que celle de leurs institutions nous était devenue plus

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