“Le” spinozisme: cours professé à la Sorbonne en 1912-1913

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Vrin, 1926 - 214 pages
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 29 - Lorsque nous concevons la substance , nous concevons seulement une chose qui existe en telle façon qu'elle n'a besoin que de soi-même pour exister. En quoi il peut y avoir de l'obscurité touchant l'explication de ce mot : N'avoir besoin que de soi-même ; car, à proprement parler, il n'ya que Dieu qui soit tel...
Page 30 - En quoi il peut y avoir de l'obscurité touchant l'explication de ce mot : n'avoir besoin que de soi-même; car, à proprement parler, il n'ya que Dieu qui soit tel, et il n'ya aucune chose créée qui puisse exister un seul moment sans être soutenue et conservée par sa puissance. C'est pourquoi on a raison dans l'École de dire que le nom de substance n'est pas univoque...
Page 27 - J'entends par Dieu un être absolument infini, c'est-à-dire une substance constituée par une infinité d'attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.
Page 107 - L'erreur a son origine dans les idées inadéquates, ou plutôt dans le caractère inadéquat de certaines idées ; car les idées inadéquates ne sont pas fausses en tant qu'idées ; elles ne peuvent le devenir qu'à l'occasion du défaut de connaissance qu'elles enveloppent, et qui les privent de connexion rationnelle avec les autres idées prises dans leur ensemble. Elles ne deviennent effectivement fausses qu'en s'attribuant la valeur d'idées adéquates. Quand nous contemplons le soleil, nous...
Page 36 - Spinoza, c'est la signification substaniive, non qualificative, de l'attribut ; et c'est par là que cette définition diffère profondément, malgré des analogies extérieures et des ressemblances •verbales, des définitions ordinaires qui rapportent à Dieu réellement ou éminemment toutes les perfections et qualités. Pour Spinoza, l'essence éternelle et infinie qu'exprime chaque attribut de Dieu est une essence de substance. Cum Deus sit ens absolute infinitum, de quo nullum attributum,...
Page 77 - Par conséquent les modes de quelque attribut que ce soit n'enveloppent que le concept de l'attribut dont ils sont les modes, non celui d'autres attributs. Par conséquent les modes de quelque attribut que ce soit ont pour cause Dieu, en tant que Dieu est considéré sous le point de vue de l'attribut dont ils sont les modes, non sous le point de vue d'aucun autre attribut. Ainsi les objets des idées résultent des attributs dont ils dépendent et s'en déduisent de la même façon et avec la même...
Page 65 - Alais les déterminations et les distinctions modales ne sont imaginaires que tout autant qu'elles isolent les modes finis les uns des autres ou qu'elles isolent en chacun d'eux l'existence de l'essence ; du moment qu'elles expriment, avec l'individualité des essences, l'ordre régulier dans lequel les essences sont comprises et manifestent leur puissance, elles sont réellement aussi bien que rationnellement fondées : Rerum, ut in se sunt, Deus rêvera est causa, quatenus infinitis constat attributis.
Page 207 - Spinosa nous saisit comme l'aspect de la plus grande nature dans son calme vivant, c'est une forêt de pensées hautes comme le ciel, dont les cimes fleuries s'agitent en mouvements onduleux, tandis que les troncs inébranlables plongent leurs racines dans la terre éternelle. On sent dans ses écrits flotter un certain souffle qui vous émeut d'une manière indéfinissable.
Page 60 - Qu'est-ce que cette faciès totius universi quœ eadem manet, dont il est question dans la lettre à Schuller ? Dans le passage de l'Éthique auquel la lettre nous renvoie, on trouve brièvement, mais fortement exposée, l'idée d'après laquelle la nature est un individu un, dont les parties, c'est-à-dire tous les corps, varient d'une infinité de façons sans qu'il y ait aucun changement de l'individu total. (Cf. Ep. xxxn, t. II, p. 129.) On serait par là assez porté à admettre que la faciès...
Page 35 - Par le nom de Dieu j'entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute puissante, et par laquelle moi-même et toutes les autres choses qui sont (s'il est vrai qu'il y en ait qui existent) ont été créées et produites.

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