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font une eftime toute particulière, les préférant à marque: le poil ras, mal uni & rude, en eft au
ceux d'Allemagne.
contraire une mauvaife.

BOESTIER. Efpèce de petite boëte, ordinairement de chagrin ou de maroquin, doublée de velours, dans laquelle les marchands joyailliers mettent leurs bagues & leurs bijoux. Il fe dit auffi d'une petite boete ovale, d'argent ou de fer blanc, féparée en plufieurs petites cellules, dans laquelle les maîtres chirurgiens mettent plufieurs fortes d'onguens les plus d'ufage, pour les porter fur eux, & les avoir à la main dans les occafions.

BŒUF. Taureau qu'on a châtré pour l'engraiffer, ou pour le rendre plus docile à porter le joug pour le labourage, ou pour le charroi.

Quoique le bœuf, fi utile à l'homme, foit affez connu dans toutes les parties du monde, & furtout en Europe, pour ne pas s'arrêter à en faire la defcription; on a cru cependant à propos de net pas l'oublier dans un Dictionnaire de commerce, તે caufe de la quantité de diverfes marchandifes qu'on en tire, & dont il fe fait un très-grand négoce.

Il y a en France des marchands for riches, qui ne font d'autre commerce que de bœufs, foit pour le tirage, foit pour la boucherie. Les premiers les achetent tout jeunes, & les vendent aux laboureurs & aux voituriers. Les autres les vont chercher dans

les provinces où ils font engraiffés, pour les faire conduire enfuite dans les foires & marchés des villes & bourgs du royaume, où ils les vendent aux bouchers, qui les tuent, pout pour en débiter la chair à la livre ou à la main, dans leurs étaux particuliers, ou dans les boucheries publiques.

Avant que de paffer aux diverfes marchandifes qu'on tire du bœuf, on va donner ici quelques avis, dont les marchands de bœufs peuvent avoir befoin pour leur commerce.

Les boufs ne vivent ordinairement que jufqu'à quatorze ans. A trois, il font propres à tirer, & à dix il faut les retirer du chariot ou de la charue, pour les mettre à l'engrais.

L'âge des bœufs, auffi-bien que l'âge des chevaux, fe connoît aux dents. A dix mois, ils jettent leurs premières dents de devant, & en pouffent d'autres plus larges & moins blanches. A dix-huit mois, une autre partie de leurs dents de lait tombe encore, & le refte dans les dix-huit mois qui fuivent; en forte qu'à trois ans toutes leurs dents font égales, & qu'ils ne marquent plus. Quelques-uns croyent qu'on peut voir auffi l'âge du boeuf fur fes cornes, que chaque anneau qui fe forme à leur extrémité, indique chacune de leurs années; mais bien des marchands de boeufs très-habiles, eftiment cette connoiffance moins fûre que celle des dents, & ne s'y fient guères.

&

Les bœufs deftinés au tirage, doivent être faciles à manier, d'une taille médiocre & raisonnablement chargés de graiffe.

Quoiqu'il y ait des boufs excellens de tout poil, les marchands y doivent néanmoins faire attention. Le poil doux, luifant & épais eft une bonne

Le bœuf fous poil tout noir, eft lourd & nonchalant; mais c'eft un figne de vigueur s'il a quelque blancheur aux pieds ou à la tête.

Le poil rouge eft le meilleur; cette couleur dénotant du feu & de l'ardeur: on eftime le bai à peu près de même; du blanc aux extrémités ne gâte rien ni à l'une ni à l'autre couleur.

Les bœufs fous poil brun, font médiocres, leur ardeur ne durant pas long-temps; le poil moucheté eft encore moins bon; le blanc & le gris ne valent rien; en récompenfe ce font les meilleurs pour engraiffer, à la réferve du poil gris, qui ne réuffit pas même à l'engrais.

Engrais des bœufs.

:

On met ordinairement à l'engrais les bœufs qui ont fervi au tirage, d'où on les tire communément à l'âge de dix ans on en engraiffe néanmoins quelquefois de beaucoup plus jeunes, foit de ceux qui fe ruinent de bonne heure au harnois, foit de ceux qui n'y ont jamais été propres. Les vieux ne s'engraiffent jamais bien.

&

l'on ne peut

Tant que les bœufs font à l'engrais, on ne doit aucunement les faire travailler en prendre un trop grand foin, foit pour les envoyer aux pâturages pendant l'été, foit pour leur nourriture pendant l'hiver.

En quelque temps qu'on veuille engraiffer les bœufs, il faut, les premiers huit jours, leur donner foir & matin, un fceau d'eau échauffée au foleil ou tiédie fur le feu, dans laquelle on aura jetté trois picotins de farine d'orge, fans avoir été blutée, & qu'on aura laiffé repofer quelque temps: obfervant de ne leur donner d'abord que l'eau blanche, & de leur réferver le refte pour le foir.

En été, c'eft-à-dire, depuis le mois de mai jufqu'à la faint Martin, il faut les envoyer aux pâturages après que la rofée eft tombée; les ramener à l'étable pendant la grande chaleur, & enfuite les remettre aux herbages jufqu'au foir ne leur épargnant pendant la nuit, ni la litière, ni les herbes nouvellement cueillies.

En hiver, ce qui s'entend depuis la S. Martin jufqu'au mois de mai, il faut les renfermer dans l'étable, les y tenir chaudement, leur donner du foin autant qu'ils en veulent, pendant le jour & la nuit; & le foir, leur faire des pelotes de farine de feigle, d'orge ou d'avoine, pétrie avec de l'eau tiéde & du fel. Dans le temps des raves, on peut leur en donner de fraîches, & dans la faifon des vendanges, du marc de raifins, mélé avec trois picotins de fon, le tout dans de l'eau chaude. Marchandifes propres au commerce que l'on tire du bœuf...

La chair de bœuf fe fale, pour la pouvoir tranfporter plus facilement, fans fe corrompre, dans les pays où elle peut être vendue avec avantage.

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Les marchands des différents ports du royaume, particulièrement ceux de faint-Malo & de Nantes en Bretagne, en font des cargaifons confidérables pour la Martinique, & autres ifles Françoifes de l'Amérique: ils la tirent prefque toute d'Irlande, d'où elle leur eft envoyée par barils, ordinairement du poids de deux cens livres.

Les peaux de bœufs, qu'on appelle autrement cuirs, fe vendent en poil, c'eft-à-dire, ou verds, ou falés, ou fecs & fans poil; ce qui comprend les cuirs tannés, ceux apprêtés à la façon de Hongrie, & ceux paflés en huile, à la manière des

bufles.

par les felliers & faifeurs de battoirs de jeu de | paume, qui l'achetent des marchands quinquailliers. Les boyaux de bœuf bien dégraiffés & préparés, s'appellent baudruche; ils fervent à faire des moules pour battre l'or & l'argent, pour le réduire e feuilles propres à la dorure.

On tire auffi des graiffes du bauf, un fuif affez bon pour faire de la chandelle ou pour préparer certains cuirs. Le meilleur eft celui qu'on nous apporte d'Irlande.

Enfin, jufques dans le cœur & dans la veffie des bœufs, ou plutôt dans la véficule de leur fiel, on trouve quelque chofe d'utile au commerce. Le cœur fournit un cartillage affez femblable à celui qu'on tire du cœur de cerf on l'appelle cœur de bœuf, & on tant dans cœur de bœuf, & on le fubftitue quelquefois à celui du cerf, quoique peut-être mal-à-propos.

Outre les cuirs de bœuf qui font du crû de France, on en apporte de fecs en poil, de prefque tous les lieux où les François vont négocier, tant dans l'orient que dans l'occident, fur-tout des Indes, du Pérou, de Barbarie, de Madagascar, du Cap-Verd, du Sénégal, de Mofcovie & d'Irlande.

Les marchands de Rouen entr'autres, font un grand négoce de ceux de Barbarie & de S. Domingue, qui leur font apportés par les vaiffeaux François qui reviennent des Indes occidentales.

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Il fe fait auffi un grand négoce de peaux de boeufs à Conftantinople, d'où les François, Anglois & Hollandois en tirent, année commune, jufqu'à cinquante mille elles font de trois fortes; les unes, qui font les meilleures, s'appellent les premiers couteaux; ce font celles des abbatis qui fe font depuis juin jufqu'à novembre. Les fecondes font les patrements, qu'on leve de deffus les bêtes en novembre & décembre. Les troifiémes fe nomment acrements, qui viennent de la mer noire, & qui pour la bonté approchent des premiers couteaux.

Les os de bœufs s'employent par les tourneurs, tabletiers, couteliers & patenoftriers, dans leurs différens ouvrages. On les brûle auffi On les brûle auffi, pour faire ce qu'on appelle du noir d'os, qui fert à la peinture, & à faire l'encre pour imprimer en tailledouce.

Des rognures des peaux, des cartillages, des pieds & des nerfs bien bouillis, & diffous dans l'eau, fe fait la colle forte, foit celle qu'on fabrique en France, foit celle d'Angleterre, ou de Flandre.

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os de

Le fiel du même bauf fert aux détacheurs & à plufieurs autres artifans, qui s'en fervent à divers ufages.

Pour la veffie ou véhicule du fiel, elle renferme très-fouvent une pierre de la groffeur & de la figure d'un jaune d'œuf, mollaffe & par écailles, comme le bezoard, auffi en porte-t-elle quelquefois le nom; mais plus ordinairement celui de pierre de fiel.

Les bœufs, gras ou maigres, yenant en France, des pays étrangers, payent de droits d'entrée 3 liv. la piéce; & ceux de même qualité, venant des provinces du royaume où les aides n'ont point de cours, feulement vingt fols.

Les boeufs & langues falées, de toutes fortes, payent quarante fols du cent pefant de droits

d'entrée.

Les droits de fortie pour toutes fortes de boeufs gras, petits ou maigres, font de 2 liv. 10 f. la pièce, le tout foumis aux nouveaux fols pour livre.

On ne met point ici les droits d'entrée, ou de fortie, que payent les cuirs & autres marchandifes qui proviennent du beuf ou taureau. On les peut voir dans les divers articles qui ont été indiqués.

cent.

Commerce du bœuf falé à Amfterdam.

BOUF SALE D'IRLANDE.

Le poil de leur queue, le plus long, après avoir Le bœuf falé fe vend à Amfterdam par barils été bien cordé & bouilli, pour le frifer, fournit une la déduction pour le prompt paiement eft d'un pour partie du crin que les tapiffiers, & autres ouvriers employent; & du poil court on en fait de la bourre, dont on remboure plufieurs meubles de peu de conféquence, des felles pour monter à cheval, des bâts de mulets, &c. Il fe confomme auffi beaucoup de poil de bœuf à Rouen & à Elbœuf en Normandie, pour les manufactures de tapifferie que l'on nomme bergame.

La corne de bœuf, foit de la tête, foit des pieds, amollit par le feu, & le prépare pour quantité d'ouvrages, comme peignes, tabatières, lanternes, écritoires de poches, étuis à cure-dents, &c.

Le nerf qui fe tire de la partie génitale du bœuf, étant fec & préparé en manière de filaffe, s'emploie

Par arrêt du 29 juin 1688, il fut établi un droit des liv. par cent pefant, fur les boeufs falés venant d'Irlande mais par un fecond arrêt du 7 décembre de la même année, & un autre du 20 mai 1704, ladite marchandise entrant dans le royaume par les ports du Havre, de Nantes, de S. Malo, de la Rochelle, de Bordeaux & de Breft, & qui y eft déclarée pour les ifles Françoifes de l'Amérique déchargée dudit droit, en obfervant néanmoins les précautions ordonnées par lefdits arrêts.

eft

BOHÉE. On appelle thé bohée ou the-bou, comme on le prononce en France, une des meil

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leures efpèces de thé de la Chine. Il y en a de trois fortes: la première s'achete à Canton 80 taels le pic; la feconde, 45; & la troifiéme 25. Les Hollandois les revendent l'une 180 pataques; l'autre 120; & la dernière 75.

BOIE. Espèce de revêche, qui fe fabrique par les fayetteurs-drapans d'Amiens. Il y en a de trois largeurs : les larges, qui ont trois quartiers de large, fur vingt aunes & demie de long: les moyennes, qui ont moins de trois quartiers, fur la même longueur: & les petites, qui n'ont que demi-aune, für vingt aunes de long.

à Paris d'en mettre dans les membrures au - dela d'un tiers.

Les endroits qui fourniffent le plus de bois à brûler, pour la provifion de Paris, font la Lorraine, la Champagne, la Bourgogne, la Brie, la Picardie & la Normandie.

Les bois à brûler fe diftinguent en bois neuf, en bois flotté, & en bois demi-flotté. Les uns & les autres doivent avoir trois pieds & demi de longueur, compris la taille.

Le bois neuf eft celui qui vient dans des bateaux ou par charroi, fans avoir trempé dans l'eau. Les marchands qui font arriver des bois neufs de différentes qualités dans un même bateau, font tenus

BOILIAMINI. Les Lyonnois nomment ainfi ces efpèces de bols que les marchands épiciers-dro- de guiftes de Paris appellent, brouilliamini. Voyez

BROUILLIAMINI.

BOIRE. Donner pour boire aux ouvriers, c'eft leur donner quelque gracieufeté par-deffus leur falaire ou le prix dont on eft convenu pour leur

ouvrage.

les y faire mettre par piles féparées.

Le bois flotté eft du bois que l'on amène en trains, & lié avec des perches & des rouettes fur les rivières. Il y en a une forte, que l'on nomme bois de traverfe, qui eft tout de hêtre, fans écorce, dont la deftination eft pour les boulangers & pâtiffiers, qui

s'en fervent à chouffer leur four.

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BOIRE le vin du marché. C'eft quand le vendeur Il est enjoint aux marchands de bois flotté de & l'acheteur boivent ensemble en confidération du Paris de faire triquer leurs bois & de les faire marché qu'ils ont fait. Ce terme & cette coutume empiler dans leurs chantiers féparément, felon leurs ne font guères d'ufage que parmi les petites gens & différentes qualités, & chaque pile doit être mise le peuple de la campagne. à telle diftance, qu'elle puiffe être entièrement vue & vifitée par les officiers à ce prépofés.

BOIRE. Les papetiers & les maîtres écrivains difent, que du papier boit, lorfque faute d'être fuffifamment colé, l'encre s'y étend ou pénétre à

travers.

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BOIS BOMBE. Terme de marchand de bois quarré & de charpentier, qui fe dit des bois qui font naturellement un peu courbes.

BOIS A BRUSLER, qu'on nomme auffi BOIS DE CHAUFFAGE. C'eft du bois qui fe débite ou fe coupe dans les forêts, d'une certaine manière, qui | le rend propre à faire du feu, & à être commodément brûlé dans des fours, fourneaux, cheminées, &c.

Les meilleurs bois à brûler font le hêtre, le charme, & le chêne : les bois blancs, legers, & peu folides folides, comme le bouleau, le tremble, le peuplier, &c. étant fi peu eftimés, qu'il eft défendu

de gravier, parce qu'il croît dans des endroits graLe bois demi-flotté, que l'on appelle auffi bois moins dans l'eau, que les autres bois flottés. veleux & pierreux, eft du bois qui a refté la moitié

L'invention de flotter le bois, & d'en compofer des trains, n'eft pas extrêmement ancienne. Jean Rouvet, bourgeois & marchand de Paris, commença le premier à s'en fervir en 1549, pour faire def cendre dans cette ville, par la rivière de Seine, les bois du Morvans, petite province, qui fait partie de celles de Bourgogne & du Nivernois.

Jean Tournouer & Nicolas Gobelin en firent autant douze ou quinze ans après pour la rivière de Marne, en rendant flottables & commodes pour la conduite des trains les petites rivières d'Orne & de Saulx, & les ruiffeaux de Lifle & de Loupy pour conduire les bois de Lorraine, Barrois & Champagne. Enfin on a encore depuis eux rendu flottables quelques autres petites rivières & ruiffeaux, pour les bois de la forêt de Compiegne. Ceux-ci ne font que demi-flottés, n'arrivant pas flot jufqu'à Paris; mais étant débardés à ConflansSainte-Honorine, pour être chargés fur des bateaux, & conduits au port de l'Ecole.

Lorfque les bois ne font pas éloignés des rivières flottables, on les y voiture fur des charrettes & des bêtes de fomme, & l'on en compofe des trains que l'on met enfuite à l'eau. Mais s'il n'y a que de petits ruiffeaux, on les y jette à bois perdu, chaque marchand marquant les bûches aux deux bouts qui n'ont point de taille, mais qui font unis & coupés à la fcie.

A mefure que le bois arrive à l'embouchure des ruiffeaux, dans les rivières de flot, où il eft arrêté par des perches, ou des cordages, on le retire de l'eau, & l'on en fait le triage fuivant les marques qu'on y trouve; après quoi, lorfqu'il y en a affez d'amaffé, on en forme des trains de diverfes force profondeur ou grandeur.

Toutes les fortes de bois à brûler fe diftinguent encore en bois de moule & en bois de corde. que l'on nomme autrement

ou

Le bois de moule, que bois de compte compte, fe mefure avec un anneau, moule, chaque voye devant être compofée de trois anneaux, & de quatre morceaux au-delà de ce que pent contenir chaque anneau. La groffeur de chaque bûche, ou morceau de bois, doit être au moins de dix-huit pouces.

Il y a deux fortes de bois de corde, l'un appellé bois de quartier, qui doit avoir au moins dix-huit pouces de groffeur, ainfi que celui de moule ; & l'autre nommé bois taillis, ordinairement en rondins, qui n'en doit avoir que fix auffi au moins.

L'un & l'autre de ces bois de corde fe vendent & fe mefurent, dans les forêts, à la corde; & dans les chantiers & fur les ports de Paris, à la membrure, qui eft une demi-corde faifant une voye.

Il y a encore une troifiéme efpèce de bois de corde, qui eft du jeune chêneau, menu & rond, auquel on donne le nom de bois pelard, parce qu'il a été pelé, ou que l'écorce en a été ôtée pour faire du tan; il fe vend & fe mefure de même que les deux autres. 11 eft défendu aux marchands de peler les bois de leurs ventes, étant debout & fur pied.

Il y a enfin une dernière forte de bois à brûler, extraordinaire & bien différent des autres par fa beauté, fa bonté & longueur; on le nomme bois d'Andelle, nom d'une petite rivière du VexinNormand, aux environs de laquelle il s'en façonne une très-grande quantité. Ce bois eft une efpèce de bois de compte ou de moule, très-droit & fans nœuds, ordinairement tout de hêtre, & quelquefois mêlé d'un peu de charme. Sa longueur ordinaire eft de deux pieds quatre pouces ; fa groffeur n'eft pas déterminée, y en ayant de gros, de moyen & de plus menu; il fe mefure à l'anneau, ainfi que le bois de compte ordinaire. Les quatre anneaux & quatre morceaux fur chaque anneau compofent une voye de Paris.

Les cotterets & les fagots font auffi du nombre des bois à brûler.

étant

par les prévôt des marchands & échevins expreffément défendu à tous marchands de bois de les vendre au-delà de la taxe, qui doit être marquée fur une banderole appofée à chaque pile, ou batean de bois.

Tous les réglemens imaginés par Colbert fur les bois, qu'on exécute depuis plus d'un fiècle n'ont pas empêché la pleine dégradation de tous Ros bois en France.

En 1723 & 1724 le confeil du Roi fe plaignoit amèrement de cette dégradation générale, dans fes arrêts du 9 août & du 25 janvier. Une expérience évidem

de plus de cent années confécutives Pent em

que les auteurs de ces inftitutions avoient employé, pour parvenir au but qu'ils s'étoient propofé, des moyens infuffifans; c'eft bien là le cas de s'écrier: quo ufque eadem?

ruiffeaux ou

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BOIS CANARDS. Ce font les bois qui reftent dans le fond de l'eau, ou quis'arrêtent le long des rivières, où les marchands ont fait jetter un flot de bois à bois perdu. Voy. BOIS PERDU. fant quarante jours, après que leur flot a paffé, les Les marchands font en droit de faire pêcher dubois qui ont été au fond de l'eau ; & fi pendant ces quarante jours, d'autres marchands viennent à jetter un autre flot, les q mencer à courir, pour les marchands, que du jour quarante jours ne doivent comque le dernier flot aura entièrement paffe.

le faire payer aucune chofe, fous prétexte de déLes feigneurs des rivières & ruiffeaux ne peuvent dommagement de la pêche, ou autrement, des bois canards. Cependant lorfque les marchands négligent de les faire pêcher durant les quarante jours, le peuvent faire, après les quarante jours, à la les feigneurs & autres ayant droit fur les rivières, charge toutefois de laiffer les bois fur les bords des rivières; pour les frais de laquelle pêche & occupation des terres, leur doit être payé, par les mar chands à qui le bois appartient, ce qui aura été arbitré par gens à ce connoiffans, dont les parties auront convenu, étant défendu aux feigneurs & autres de faire porter dans leurs châteaux & maifons aucuns bois canards, fous peine d'être déchus de tout remboursement de pêche, & de reftitution du quadruple du prix des bois qu'ils ont enlevés, dont les marchands peuvent faire faire recherche. Ordonnance de la ville de Paris, du mois de décembre 1672, chap. 17, art. 9 & 1

10.

BOIS CHABLIS, CAABLÉ, OU BOIS VERSE. (Terme d'eaux & forêts), qui fignifie toutes fortes de bois rompus, abattus, ou renverfés par la force des Les marchands de bois à brûler, de Paris, font vents, foit par le pied, foit ailleurs, au corps, ou obligés, auffi-tôt après l'arrivée de leurs bois, d'aller aux branches, ou déracinés. L'on comprend auffi aux bureaux des jurés mouleurs de bois, pour leur parmi les bois chablis les arbres de condamnation représenter leurs lettres de voiture, dont il doit être tenu regiftre.

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pour délit, ou forfaiture,

BOIS DE CHARRONAGE. Eft celui dont les char rons fe fervent à faire des roues, des trains de car roffes, des brancards de chaifes roulantes, des charriots, charrettes, baquets, &s, Les bois les plus

propres pour le charronage font l'orme, le chêne le charme & le frêne; l'orme eft le plus eftimé. BOIS DE CHARPENTE. Se dit des bois quarrés, deftinés pour les bâtimens.

BOIS A DÉBITER. On appelle ainfi une forte de bois de charronage, qui s'envoie en grume. BOIS D'EBÈNE. Voyez EBENE. BOIS D'ÉCHANTILLON Ce font des bois à brûler, Ce font des bois à brûler, dont les groffeurs & longueurs font reglées par les ordonnances. Celle de la ville de Paris, du mois de décembre 1672, art. 1, chap. 17, défend aux marchands de bois de faire façonner, pour la provifion de Paris, aucuns bois qui ne foient des échantillons réglés.silning

BOIS MALANDREUX. Qui a des malandres.

BOIS MARMENTEAUX OU BOIS DE TOUCHE. Se dit, tant des bois de haute futaye, que taillis, qui font plantés autour des châteaux & maisons de campagne pour leur fervir d'ornement, auxquels on ne touche point. Il n'eft pas permis aux ufufruitiers de couper les bois marmenteaux.

BorS MEPLAT. Eft du bois beaucoup plus large qu'épais, comme les membrures qui 's employent en menuiferie.

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BOIS ÉCHAPPÉS. Se dit des bois flottés, qui s'échappent dans les terres & prés par les crues d'eau &

inondations.

BOIS MORT & MORT-BOIS. Les bois morts font ceux qui ont féché fur pied, & qui n'ont plus ni sève, ni vie ; & les mort-bois font ceux qui vivent, mais ne portent pas de fruit. La Chartre Normande, accordée par Louis X en 1313, admet de neuf efpèces de mort-bois, qui font les faux, marfaux épines, puines, aunes, genets, genièvres, ronces, & le feur ou fureau.

François I, par fon ordonnance fur le fait des chaffes, art. 55, déclare qué, pour ôter toute difficulté fur ce qu'on doit appeller bois mort & mort bois, il veut qu'on fuive l'interprétation & la reftriction contenues en la chartre aux Normands du Roi Louis X. Les ordonnances faites depuis font conformes à celles de François I.ajthada, the

Pépines, BOIS ENCROUÉ. Signifie un arbre qui, en l'abattant, eft tombé fur un arbre de réferve, qui ne doit point être coupé, en forte que leurs branches foient embarraffées les unes dans les autres. L'ordonnance des eaux & forêts, du 13 août 1669, art. 43 du titre de l'affiette, balivage, martelage, & vente de bois, défend aux marchands de bois de faire abbatre les arbres fur lefquels les autres fe trouveront encroués, fans la permiffion du grandmaître ou des officiers.

BOIS D'ENTRÉE. Se dit dans les eaux & forêts, du bois entre verd & fec dont les arbres, ou les houppiers, ou quelques branches, font féches, & d'autres vertes. La coupe en eft défendue aux ufagers. BOIS D'ÉCARISSAGE, ou BOIS QUARRÉ. BOIS EN ÉTANT. Signifie tout bois debout, & fur pied, vivant vivant, & prenant fon accroiffement fur la

terre.

BOIS DE FUSTAVE OU DE FUTAYE. Se dit en général de tous les bois qui ne le vendent point par coupes réglées, comme les taillis, & qu'on laiffe croftre au-delà de quarante ans, jufqu'à deux cent. Les bois de futaye, dont l'âge excède jufqu'à deux cent, se nomment bois fur le retour.

BOIS GELIF. Eft du bois qui a des fentes que la gelée a caufées.

BOIS GISSANT. Eft du bois coupé, ou abbatu, & couché fur terre dans les forêts.

BOIS EN GRUME, Se dit de tous les bois qui s'amènent fans être équarris, qui font encore avec leur écorce, & tels qu'ils étoient fur le pied, comme font les pilotis, & quelques bois d'ouvrages & de charronage. Les charrons, par corruption, les nomment bois en gourme.

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BOIS DE HAUT REVENU. Se dit des bois de quarante ans jufqu'à foixante, qu'on nomme ordinaidemi-futaye, Ceft du bois de chêne refendu en petites planches, dont on fe fert à faire des douves de tonneaux; on l'appelle auffi BOIS A PIPES, BOIS A BARIL, BOIS D'ENFONÇURES & BOIS DOUVIN. Il a une autre forte de bois mqirrain, que les neQuifiers emploient à faire des panneaux,

BOIS DE MOULE OU BOIS A BRUSLER.

BOIS D'OUVRAGE. Eft du bois qui fe travaille aux environs des forêts, dont ont fait des focques & des fandales pour les religieux, des formes & des talons pour les cordonniers, des fabots pour la chauffure des payfans, des pelles, des cuillières, des falières, des feeaux, des fufeaux, des quenouilles & des rouets pour filer; des bois de raquettes, de piques & de hallebardes; des baguettes de moufquets, fufils & piftolets; des écliffes ou ferches pour les boiffeliers, des lattes liers; des lattes, tant quarrées que volices; des cercles ou cerceaux pour les tonneliers, &c.

L'ordonnance des eaux & forêts, du 13 août 1669, art. 23 du titre de la police & confervation des forêts, veut que les ouvriers qui fabriquent toutes ces fortes de marchandifes, ne puiffent tenir atteliers qu'à demi-lieue des forêts du roi, à peine de confifcation, & de cent livres d'amende.

BOIS OUVRÉ. Se dit de tous les bois qui ont été façonnés par les mains des ouvriers.

BOIS NON OUVRES. Signifie ceux qui ne font point ouvrés, mais qui font en état de le pouvoir être.

BOIS FERDU. Eft du bois qu'on jette dans les petites rivières, ruiffeaux ou canaux, qui ne font pas fuffifamment fournis d'eau pour pouvoir porter des trains ni des bateaux, & qu'on va recueillir, & mettre en trains dans les endroits où ils peuvent porter.

Chaque marchand qui jette à bois perdu, fait marquer fon bois d'une marque particulière, pour le pouvoir reconnoître quand il s'agit de le mettre en trains.kair

Les marchands de bois forté peuvent jetter leur bois, à bois perdu, fur toutes les rivières ou ruil

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