J'en fuis defabufé depuis que Celimene A vendu quatre nuits pour dix Louis comtants L' IDYLL E. Sur l'Hiver. 'Hiver fuivi des vents, des frimats, des orages, Des HonDe ces aimables lieux trouble l'heureuse paix. Il a déja ravi par de cruels outrages Ce que la terre avoit d'attraits. Quelles douloureuses images Le defordre qu'il fait imprime dans l'efprit? Le tems fera chez vous de femblables ravages! Jufques au milieu de l'Automne Quelques uns des appas que le Printems nous donne: Pouvoir, trefors, grandeurs, n'en exemptent per fonne, On fe deguise en vain ces triftes vérités: De la froide vieilleffe ordinaires compagnes, Encor, fi comme les Hivers Qu'on ne peut trouver avec elles. Mais nous avons beau voir détruire, par le tems,' Et qui jeune a donné tout fon tems à l'amour, lieres. Un Un pied dans le tombeau veut encor des Maitreffes. Il refte dans l'efprit un goût pour les plaifirs, Prefqu'auffi dangereux que le plus doux ufage. Pour être heureux, pour être fage. M Il faut favoir donner un frein à fes défirs. EPITAPH E. De M. de Langres. Onfieur de Langres eft mort Teftateur Olographe, On dit que fi je veux en faire l'Epitaphe J'aurai les cent écus legués pour cet effet. Ma foi l'argent eft bon dans le fiécle on nous fommes Comptez toujours, CI GIT LE PLUS MECHANT DES HOMMES Ças donnez l'Epitaphe est fait. AUTR E. Sur le même fujet. CI gât un très grand perfonnage, Qui fut d'un illuftre lignage: Qui poffeda mille vertus: Qui ne trompa jamais: qui fut toujours fort fage... Je n'en dirai pas d'avantage C'eft trop mentir pour cent écus, CONT E. D'un ton pathétique & touchant, Euffiez-vous qui plus eft, la doctrine élegante Plus humble qu'un Jefuite & moins ambitieux: arme, Vous n'entrerez jamais au Royaume des Cieux. MA Α' MADRIGAL. Le payement en efperance. U tems heureux où regnoit l'innocence, Chevalier On goutoit en aimant mille & mille douceurs, de Méré. Qu'en foins & qu'en tendres ardeurs. Il faut renoncer aux plaifirs. Un Amant qui ne peut depenier qu'en foupirs N'eft plus payé qu'en esperance. A une Dame. Bien m'y connois, & ne fuis des plus bêtes Ja de l'Amour vous avez les appas. C SONNET. Sur une mechante Femme. Elui qui n'a pas vû comment la mer Egée,' Com Comment le foudre craque, éclatant fon horreur RONDE A U. Sur le mariage. L faut chanter ici ce Dieu volage, Benfe- Qui changeoit tant de forme & de vifage; rade. Les plus adroits s'efforcerent en vain De le fixer, étant libre; & foudain Mais auffi tôt que l'Hymen nous engage, L EPIGRAM ME. E malheureux Orphée ayant perdu fa femme, A la A la mort, qu'en vain on reclame, Dans un lieu plus affreux, ni dans un fejour pire, Tout l'enfer fe vit fans fupplice, Et le Tiran des morts fiérement irrité, Lui rendit fa femme Euridice; Il lui donna moyen, attendri par la voix, Se retournant fa femme vit; Heureux STANCES. Sur la providence. Eureux qui fe trouvant trop foible & trop tenté, Heureux qui plein de charité, Pour fervir le prochain y conferve fa place! L'autre apprehende tout de fa fragilité. Ce Monde que Dieu même exclut de fon partage, N'eft pas le Monde qu'il a fait; C'est ce que l'Homme impie ajoûte a cet Ouvrage, Qui fait que fon Auteur le condamne & le hait. Obfervez feulement le peu qu'il vous ordonne; Et |