Page images
PDF
EPUB

de l'Université Johns Hopkins appelle ainsi le rapport suivant: 100 naissances

décès

Le quotient indique dans quelle proportion se fait l'augmentation de la population. Ainsi, en Angleterre, malgré une réduction marquée des décès, le taux d'augmentation de la population reste sensiblement le même à cause de la diminution correspondante du nombre des naissances. Il en est ainsi en Ecosse.

Au contraire, symptôme fort encourageant, dans la province de Québec, de même que dans celle d'Ontario, l'index vital a unc tendance à augmenter. Le graphique suivant démontre ces différentes situations.

GRAPHIQUE VII.

Inder vital de l'Angleterre, de l'Écosse, des provinces d'Ontario et de Québec.

D'après leur index vital, en faisant porter les calculs sur les périodes d'années qui nous ont servi à calculer leurs taux d'augmentation naturelle, les provinces se rangent dans l'ordre suivant

GRAPHIQUE VIII
INDEX VITAL

Quatre provinces tendent donc à augmenter l'index vital moyen du Canada qui est de 214 tandis que quatre autres exercent au contraire une influence défavorable. La situation de la Colombie Britannique est la même que celle de l'ensemble du pays.

Quels sont les facteurs qui interviennent ici?

Ainsi que nous le constaterons plus tard, les taux vraiment élevés des trois provinces de la Saskatchewan, de l'Alberta et du Manitoba sont dus au nombre restreint de leurs décès. Au contraire, la province de Québec doit à ses nombreuses naissances de tenir dans ce graphique un rang assez honorable. Dans Ontario la diminution des naissances a marché de pair avec la diminution des décès et en a fâcheusement ralenti l'effet favorable.

Voyons maintenant comment se répartit, dans nos différents comtés, l'augmentation naturelle de notre population.

Pour s'en rendre compte et pour nous permettre, dans la suite, de faire des comparaisons fructueuses, il faut faire porter les calculs des statistiques du Service provincial d'hygiène sur des territoires

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][graphic]

qui n'ont pas subi de variation durant la période sur laquelle porte notre étude, soit la décade 1911-1921. C'est pour cette raison que des comtés sont ici groupés, conformément à l'opinion de notre statisticien, le Dr J.-W. Bonnier, de manière à ne former qu'une seule unité.

Le graphique suivant permet d'apprécier le taux de l'augmenmentation naturelle de la population dans nos comtés.

GRAPHIQUE IX. PROVINCE DE QUÉBEC.

Augmentation naturelle de la population. Décade 1911-1921

Ces résultats permettent déjà de partager les comtés en deux groupes, le premier dépassant le taux d'augmentation naturelle de la population de la province, qui est de 20.0 pour cent, le second lui étant inférieur.

De plus, pour apprécier ces taux à leur juste valeur, il faut savoir que le taux moyen d'augmentation de l'ensemble des pays d'Europe, au cours du siècle dernier, a été de 1.1%. Aussi le statisticien américain, le Dr Louis I. Dublin, peut-il conclure qu'un taux d'augmentation naturelle de un pour cent par année peut être considéré comme satisfaisant. A ce compte, la province prise dans son ensemble et chacun de nos comtés se portent bier.

A noter toutefois que ce symptôme encourageant est inégalement réparti dans la province. D'une manière générale, nos comtés du bas et de l'est sont les plus favorisés, puis viendraient les comtés du centre et du nord, enfin la région de Montréal et du sud.

Mais l'étude de l'augmentation naturelle de la population soulève des points d'interrogation. Quel rapport y a-t-il entre l'augmentation naturelle et l'augmentation totale de la population? Quelle est, dans l'augmentation naturelle, la part qui revient à la natalité? Celle qui doit être attribuée à la mortalité? Quel est le taux de notre nuptialité? Cherchons à répondre à ces questions.

C. IMMIGRATION ET ÉMIGRATION.

La différence entre le taux de l'augmentation naturelle de la population et celui du mouvement de la population permet d'établir la migration de la population dans le Canada.

Ainsi, si, pour toutes les provinces, on reporte, sur la décade entière 1911-1921, les taux de l'augmentation naturelle de la population qui figurent sur le graphique VI, on constate que ces taux dépassent ceux de l'augmentation totale de la population dans les

PROVINCE DE QUEBEC

MOUVEMENT MIGRATOIRE POUR CENT DE LA POPULATION. DECADE 1911--1921

[blocks in formation]

provinces de Québec, du Nouveau-Brunswick et de la NouvelleÉcosse. Dans l'Ile du Prince-Edouard l'augmentation naturelle n'a pas réussi à empêcher la diminution effective de la population que ne cesse de subir cette province. Enfin, dans l'Ouest et dans Ontario, l'augmentation naturelle entre pour une part plus ou moins notable dans l'augmentation totale de la population.

Il en résulte que le taux d'augmentation totale de la population du Canada (21.95) ne dépasse que de 6.65 celui de l'augmentation naturelle de la population dans le pays (15.3). Au cours de la dernière décade la population du pays s'est donc accrue surtout par son augmentation naturelle et non par l'apport qui lui est arrivé de l'étranger. De plus on voit que l'augmentation naturelle du Canada est de 15.3 tandis que la même augmentation, moins celle de la province de Québec, est de 13.1, scit 2.2 de moins. Par conséquent, la province de Québec, grâce à son taux de natalité de beaucoup plus élevé que celui des autres provinces, concourt, dans une mesure appréciable, à l'augmentation totale de la population du pays.

Les provinces de l'Ouest, dans lesquelles l'augmentation totale dépasse l'augmentation naturelle, s'accroissent surtout par l'immigration. Il en est de même, quoique dans une proportion bien moindre, dans la province d'Ontario. Les autres provinces de l'Est, au contraire, subissent une émigration d'autant plus prononcée que leur augmentation naturelle dépasse leur augmentation totale. C'est ce que démontre le graphique suivant.

GRAPHIQUE X.

Mouvement migratoire pour cent de la population. Décade 1911-1921

Il y a donc un déplacement de la population. Elle se porte de l'est vers l'ouest. Toutes les provinces de l'est, moins celle d'Ontario, subissent un exode de leur population.

Le mouvement d'émigration n'est pas limité à la seule province de Québec. Les provinces maritimes partagent avec nous ce triste privilège. Mais on ne saurait trouver là assurément la justification de notre propre exode. Le mal des autres guérit-il le nôtre?

Mais, quel a été le mouvement de la population sur le territoire de notre province? Le rapprochement entre le taux de notre augmentation naturelle de celui de notre augmentation totale va nous donner ce renseignement. Pour faire cette comparaison il faut donc adopter la même distribution des comtés qui nous a servi

« PreviousContinue »