Mémoires pour servir à l'histoire de notre littérature, depuis François premier, Volume 2

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Page 457 - Des dieux que nous servons connais la différence: Les tiens t'ont commandé le meurtre et la vengeance; Et le mien, quand ton bras vient de m'assassiner, M'ordonne de te plaindre et de te pardonner.
Page 12 - Qu'un ami véritable est une douce chose ! Il cherche vos besoins au fond de votre cœur ; II vous épargne la pudeur De les lui découvrir vous-même : Un songe , un rien , tout lui fait peur Quand il s'agit de ce qu'il aime.
Page 313 - Ronsard, qui le suivit, par une autre méthode, Réglant tout, brouilla tout, fit un art à sa mode, Et toutefois longtemps eut un heureux destin. Mais sa muse, en français parlant grec et latin, Vit dans l'âge suivant, par un retour grotesque, Tomber de ses grands mots le faste pédantesque.
Page 402 - Quand de Claude assoupi , la nuit ferme les yeux , D'un obscur vêtement , sa femme enveloppée , Seule avec une esclave , et dans l'ombre échappée , Préfère à ce palais , tout plein de ses aïeux , Des plus viles phrynés , le repaire odieux. Pour y mieux avilir le rang qu'elle profane , Elle emprunte à dessein un nom de courtisane : Son nom est Lysisca.
Page 278 - L'art de tromper les yeux par les couleurs, L'art plus heureux de séduire les cœurs, De cent plaisirs font un plaisir unique.
Page 125 - La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles : On a beau la prier, La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles, Et nous laisse crier. Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, Est sujet à ses loix, Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N'en défend point nos rois.
Page 14 - Tout vrai poète est semblable à l'abeille : C'est pour nous seuls que l'aurore l'éveille, Et qu'elle amasse, au milieu des chaleurs, Ce miel si doux tiré du suc des fleurs. Mais la nature , au moment qu'on l'offense, Lui...
Page 87 - Des différents objets la couleur affaiblie, Tout repose la vue et l'âme recueillie. Reine des nuits, l'amant devant toi vient rêver, Le sage réfléchir, le savant observer.
Page 87 - Qu'il luit paisiblement sur ce séjour champêtre ! Éloigne tes pavots, Morphée, et laisse-moi Contempler ce bel astre, aussi calme que toi. Cette voûte des cieux mélancolique et pure, Ce demi-jour si doux levé sur la nature, Ces sphères qui, roulant dans l'espace des cieux, Semblent y ralentir leur cours silencieux ; Du disque de Phébé la lumière argentée, En rayons tremblotants sous ces eaux répétée, Ou qui jette en ces bois, à travers les rameaux, Une clarté douteuse et des jours...
Page 50 - Mon cher La Noue, illustre père De l'invincible Mahomet, Soyez le parrain d'un cadet Qui sans vous n'est point fait pour plaire. Votre fils fut un conquérant : Le mien a l'honneur d'être apôtre, Prêtre, filou, dévot, brigand, Faites-en l'aumônier du vôtre.

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