La Philosophie de Voltaire, avec une introduction et des notes, par E. Bersot

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Page 286 - dont la plume féconde Fit tant de vains projets pour le bien de ce monde, Et qui depuis trente ans écrit pour des ingrats, Vient de créer un mot qui manque à Vaugelas : Ce mot est bienfaisance : il me plaît; il rassemble, Si le cœur en est cru, bien des vertus ensemble.
Page 244 - C'est du même limon que tous ont pris naissance; Dans la même faiblesse ils traînent leur enfance ; Et le riche et le pauvre , et le faible et le fort , Vont tous également des douleurs à la mort. « Eh quoi ! me dira-t-on , quelle erreur est la vôtre ? N'est-il aucun état plus fortuné qu'un autre ? Le ciel at-il rangé les mortels au niveau?
Page 21 - Assez sage, assez grand pour être sans système, II les a tous détruits, et se combat lui-même : Semblable à cet aveugle en butte aux Philistins Qui tomba sous les murs abattus par ses mains.
Page 283 - Aimez Dieu, lui dit-il, mais aimez les mortels.' Voilà l'homme et sa loi, c'est assez: le ciel même A daigné tout nous dire en ordonnant qu'on aime. Le monde est médisant, vain, léger, envieux; Le fuir est très bien fait, le servir encor mieux: A sa famille, aux siens, je veux qu'on soit utile.
Page 261 - Qu'il est grand, qu'il est doux de se dire à soi-même : Je n'ai point d'ennemis, j'ai des rivaux que j'aime ; Je prends part à leur gloire, à leurs maux, à leurs biens: Les arts nous ont unis, leurs beaux jours sont les miens!
Page 267 - Quittons les voluptés pour pouvoir les reprendre. Le travail est souvent le père du plaisir : Je plains l'homme accablé du poids de son loisir : Le bonheur est un bien que nous vend la nature. Il n'est point ici-bas de moissons sans culture : Tout veut des soins sans doute, et tout est acheté...
Page 21 - Tout est bien aujourd'hui , voilà l'illusion. Les sages me trompaient, et Dieu seul a raison. Humble dans mes soupirs, soumis dans ma souffrance, Je ne m'élève point contre la Providence.
Page 21 - Quelquefois, dans nos jours consacrés aux douleurs, Par la main du plaisir nous essuyons nos pleurs; Mais le plaisir s'envole, et passe comme une ombre : Nos chagrins, nos regrets, nos pertes sont sans nombre. Le passé n'est pour nous qu'un triste souvenir; Le présent est affreux, s'il n'est point d'avenir, Si la nuit du tombeau détruit l'être qui pense. Un jour tout sera bien, voilà notre espérance : Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion.
Page 272 - Je ne conclus donc pas , orateur dangereux , Qu'il faut lâcher la bride aux passions humaines : De ce coursier fougueux je veux tenir les rênes ; Je veux que ce torrent , par un heureux...
Page 270 - Oui, pour nous élever aux grandes actions, Dieu nous a par bonté donné les passions ' : Tout dangereux qu'il est, c'est un présent céleste ; L'usage en est heureux, si l'abus est funeste. J'admire et ne plains point un cœur maître de soi, Qui, tenant ses désirs enchaînés sous sa loi, , S'arrache au genre humain pour Dieu qui nous fit naître, Se plaît à l'éviter...

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