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répondre à l'appel des producteurs. Dequis cette époque, le mouvement progressif, arrêté un moment en 1848, a pris un nouvel essor et a atteint des proportions, qui rendent désormais insuffisant le service des quatre étalons. Dans le seul arrondissement d'Etampes, 193 juments réclamaient cette année, la présence de vos chevaux.

Après un séjour de six semaines à Arpajon et à Etampes, les chevaux sont rentrés à Milon sans avoir pu suffire à la tâche. Pendant ce temps, de nombreuses réclames, parties de tous les points du Département, traduisaient leurs plaintes dans des termes plus ou moins vifs.

Cette situation ne peut pas se prolonger sans être prise en considération. Votre Commission doit se borner à la constater, elle sera heureuse de provoquer une mesure conforme aux exigences du service public et à la conservation de votre œuvre.

Nous avons résumé dans le tableau décennal, qui suit, les opérations de la monte depuis le 1er janvier 1847, jusqu'au 31 décembre 1856.

TABLEAU.

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La comparaison du présent tableau avec celui qui vous a été soumis en 1846, donne lieu aux observations suivantes :

1.o Dans le cours des onze premières années de l'établissement 1,311 juments ont été présentées à 28 étalons et ont donné environ 400 poulains; tandis que dans le cours des dix dernières années 1,140 juments seulement sont présentées à 33 étalons et produisent 528 poulains. En d'autres termes, les opérations des dix premières années ne donnent que trente naissances sur cent juments présentées, tandis que la monte des dix dernières années fournit quarante-six naissances par cent juments présentées. Ce résultat satisfaisant est dû principalement aux ménagements apportés dans le service des étalons, à l'amélioration des poulinières et aux sauts répétés souvent jusqu'à quatre et cinq fois.

2.o D'après le chiffre des frais d'entretien, chaque saut revient à 8 fr. 52 c., chaque jument présentée à 22 fr. 36 c., et chaque produit obtenu à 48 fr. 29 c.

3.° en moyenne il a été présenté 35 juments à chacun des étalons, c'est le maximum exigé par l'Administration des haras pour établir le droit à la prime, chaque cheval a fait quatre-vingt-dix sauts.

Enfin, Messieurs, quelques lourdes que soient les charges que l'établissement de la monte gratuite fait peser sur tous les coopérateurs à cette œuvre éminemment utile, elle offre dans ses résultats une satisfaction pour le présent, un encouragement pour l'avenir.

Sa popularité lui assigne désormais une large place parmi les habitudes des éleveurs du département. Elle a passé dans les mœurs agricoles à l'état d'un droit acquis. Pourra-t-elle toujours répondre aux besoins de la produc

tion croissante de ce pays sans être modifiée dans un sens ou dans un autre? c'est à vous d'aviser. Au moment où nous terminons ce rapport, plus de 200 juments sont déjà présentées aux étalons et la monte sera prolongée jusqu'à la fin de l'année. Il ne nous a pas été possible encore de constater les naissances de 1857.

Votre Commission ajoute à ce rapport le compte-rendu du Comice agricole de cette année pour ce qui concerne l'élevage des chevaux. Elle se fait un devoir de constater tous les ans cette bienveillance sympatique et cette franche urbanité avec lesquelles l'éleveur de chevaux y est accueilli et encouragé.

Le Comice de Seine-et-Oise distribue sous trois formes diverses ses encouragements à la race chevaline. Il récompense la fécondité de la mère, la beauté du jeune produit, l'énergie et la vitesse du cheval fait.

On comptait 57 chevaux soumis aux épreuves du concours de cette année. C'est d'abord 4 juments suivies de leurs poulains. Parmi ces mères d'une bonne conformation on distinguait une poulinière suivie de son septième produit.

Venaient ensuite 12 poulains d'un an, 2 de gros trait et 10 de trait léger. Trois médailles destinées à ces deux catégories ont été distribuées aux produits de Bertram-Son et de Berbery.

28 Poulains âgés de deux à quatre ans, 3 de gros trait et 25 de trait léger arrivaient à leur tour. Sur six prix distribués à ces deux catégories, les produits issus de vos étalons en ont obtenus cinq.

Enfin, les luttes au pas, au trot et au galop, soutenues par la libéralité du président du Comice, ont terminé cette fête pleine d'animation et d'entrain.

Parmi les quatre chevaux engagés dans la lutte au pas, un cheval de labour a franchi 600 mètres en cinq minutes et a emporté le premier prix; Il a été suivi à une demiminute de distance par un produit d'Adolpho, qui a fourni la même carrière et a eu le second prix.

Sur 5 chevaux inscrits pour la course au trot, un cheval de gros trait a parcouru 2,400 mètres en sept minutes et demi, et a acquis le premier prix. Le deuxième prix a été adjugé à un cheval de trait léger qui a parcouru la même distance en huit minutes.

La course au galop, lutte privilégiée, épreuve d'adresse pour le cavalier, réservée aux amateurs, a attiré quatre concurrents dans l'arène. Un cheval appartenant à M. le vicomte TALON, après avoir parcouru 1,200 mètres en une minute et demie a gagné la cravache d'honneur. Ce succès lui a été disputé par un cheval algérien monté par M. Papillon, qui n'a été dépassé que d'une tête par l'heureux vainqueur.

Votre Commission termine ce rapport en proposant aux encouragements de la Société les éleveurs qui lui ont paru réunir les meilleurs titres à votre bienveillance. Toute fois, le nombre des propositions serait bien plus considérable si nous n'avions à consulter que le mérite des produits visités. Nous avons dressé cette liste sans perdre de vue la mesure des ressources destinées aux encouragements annuels de l'industrie chevaline; nous avons l'honneur de proposer en conséquence d'accorder :

Primes aux meilleures juments livrées à la production et suivies d'un produit de vos étalons.

1.o Une prime de 150 fr. à M. BELHOMME, à Milon, pour une bonne jument suivie d'un produit de Palanquin.

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