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DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE

ET DES ARTS

DE SEINE-ET-OISE,

Depuis sa Séance publique du 22 Juillet 1855, jusqu'à celle du 27 Juillet 1856.

PAR M. FREMY, SECRÉTAIRE PERPÉTUEL.

MESSIEURS,

Votre persévérance à maintenir dans vos statuts l'obligation, pour les fonctions dont vous m'avez honoré il y a déjà tant d'années, de tracer succinctement, dans ce jour, les différents objets qui ont occupé vos séances pendant l'année agricole qui pour vous se termine aujourd'hui, justifie l'utilité de cette mesure qui comporte l'analyse que je vais vous présenter. S'il est possible qu'elle inspire quelqu'intérêt, il vous appartient tout entier; car le mérite de la rédaction se réduit à extraire fidèlement de vos rapports, de vos communications, de vos procès-verbaux enfin, tout ce qui peut faire atteindre le but que vous vous êtes proposé, en vous instituant, de concourir de tous vos efforts au progrès de l'Agriculture, et de contribuer ainsi à la

Usages locaux.

Modèle

de bail.

Analyse

prospérité de cette belle science dans notre Département. Puissé-je être assez heureux pour n'omettre aucun de ces efforts, et pour rendre ici hommage à chacun de sa participation.

Cette année a vu se terminer l'important travail de la publication des Usages locaux dans notre département, et du projet de bail qui vous a été présenté au nom de votre commission, par M. de La Nourrais. Ce projet, dont vous vous étiez réservés l'examen définitif, a donc subi cette épreuve, et vous pouvez vous rendre cette justice que, par les discussions dont il a été l'objet, par les modifications que lui a fait subir votre expérience de ces sortes de transactions, vous n'avez rien négligé de ce qui peut le rendre d'une utilité générale. Ceux qui le consulteront dans le dernier Recueil de vos Mémoires, n'y trouveront certainement pas la prétention que quelques personnes croyaient devoir lui attribuer, de la publication d'un bail susceptible de convenir dans toutes les localités, sans tenir compte des circonstances de climat, de sol, de température, de manière de voir même, qui peuvent en amener la modification; non certes telle n'a pas été votre intention, en publiant les Usages des différents cantons de notre département, mais vous avez voulu indiquer que, par la connaissance complète de ces Usages, on pouvait arriver à la rédaction d'un bail bon à consulter, dans tout état de cause, et à éclairer les contractants dans la stipulation de leurs intérêts.

La nécessité de rendre à la terre épuisée par certaines des engrais. récoltes auxquelles elle fournit toute sa substance, a fait recourir à l'emploi des engrais que procurent les déjections

des animaux agricoles; mais la suppression des jachères ; l'adoption de nouvelles cultures plus ou moins épuisantes, ont rendu insuffisants, dans plusieurs localités, les engrais naturels; de là l'industrie de la fabrication dans nos contrées, de ces agents de fertilisation et celle de l'importation de ces immenses dépôts que la Providence semble avoir accumulés silencieusement depuis des siècles dans un autre monde, pour subvenir aux besoins qu'éprouverait un jour celui-ci par l'accroissement de sa population.

Les engrais naturels sont facilement appréciés par l'Agriculture; elle ne craint pas que leur puissance, leur faculté soient compromises par une cupide adultération; mais il n'en est pas ainsi de ces engrais fabriqués ou importés; ils sont trop souvent l'objet de falsifications qui inquiètent l'Agriculture, et lui causent de graves préjudices; ils ont été assez souvent signalés dans cette enceinte par plusieurs de nos collègues qui semblaient demander à la science d'intervenir efficacement dans cette circonstance, pour la préservation de leurs intérêts.

Cette appel n'a pas été fait en vain et bientôt nos honorables collègues, MM. Belin, Thibierge, Labbé se sont empressés d'offrir leur concours pour l'analyse des engrais de fabrique et pour ceux importés du Pérou sous le nom de Guano. M. Colin, qui consacre encore à la chimie qu'il a longtemps honorée par ses travaux et ses leçons, les loisirs d'une retraite justement acquise, a mis à la disposition de l'Agriculture, le laboratoire de la Société des sciences naturelles pour l'analyse de toute espèce d'engrais. Pour compléter cette œuvre d'utilité publique, M. le Préfet, dont la voix n'est jamais méconnue, lorsqu'elle s'élève en faveur de l'Agriculture, objet

Animaux nuisibles.

Corbeaux.

de ses soins et de sa sollicitude, a obtenu du ConseilGénéral, une allocation pour couvrir la dépense des différents objets nécessaires aux analyses.

L'Agriculture n'est donc plus désarmée contre la fraude et la cupidité; déjà un assez grand nombre d'Agriculteurs ont invoqué l'analyse chimique pour en obtenir la garantie de la valeur de leurs engrais, et ils ont trouvé dans nos savants collègues ce concours généreux que la chimie est heureuse de prêter en toutes circonstances à l'Agriculture.

Vous avez vu accueillir cette année par le ConseilGénéral vos plaintes à l'occasion du préjudice causé à plusieurs cultures, et notamment à celle du colza si répandue maintenant dans notre Département, par différents animaux tels que les pigeons ramiers et les tourterelles qui n'ont pas été compris parmi les animaux nuisibles; c'est surtout dans les temps de neige, pendant lesquels la chasse est prohibée, que les ramiers exercent leur ravage au point de ne plus laisser aucun espoir de récolte.

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Le Conseil-Général édifié sur la justesse de vos plaintes, s'est empressé d'y faire droit, en émettant l'avis que les ramiers et les tourterelles soient classés parmi les animaux nuisibles. Mais tout en sauvegardant les intérêts de l'Agriculture, le Conseil n'a pas voulu que son avis fut un prétexte dont les braconniers pussent se servir, pour exercer leur coupable industrie; il a stipulé dans son avis que la destruction de ces animaux au fusil, en temps de neige, n'aurait lieu que sur une permission accordée par M. le Préfet aux personnes qu'il saurait incapables de mésuser de cette autorisation.

Parmi les animaux qui compromettent gravement l'a

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