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retrouve dans toutes les parties de l'Exposition française et étrangère, et tous les exemplaires, quels que soient les constructeurs, sont identiques, soit qu'on les voie au nombre des instruments de M. Decrombecque, soit qu'on les rencontre au milieu de ceux de M. Dray, ou parmi les séries de Grignon. On connaît, du reste, les bons effets de ce rouleau qui est employé avec succès par plusieurs de nos collègues, et qui n'a contre lui que l'élévation nécessaire de son prix. M. Laurent établit ce rouleau à raison de cinquante-cinq francs les cent kilogrammes, et le modèle moyen pèse environ huit cents kilogrammes. La Commission ignore le prix demandé par les autres cons

tructeurs.

A côté du rouleau Crosskill, se trouve le rouleau squelette inventé par M. de Dombasle, et le rouleau à disques mobiles de Grignon, disques tantôt en bois, tantôt en fonte, de diamètres et de largeurs différentes, différents aussi quant au nombre. Ce rouleau est répété ainsi que l'était le rouleau Crosskill, par plusieurs exposants tant français qu'étrangers, et ne présente aucune différence essentielle.

Cependant, avant de terminer au sujet des rouleaux, on doit signaler un rouleau figurant sous le numéro 57 de la Belgique, remarquable moins par la matière, quoiqu'il soit en granit, que par la disposition de ses tourillons ajustés comme les essieux des wagons de chemins de fer, avec une boîte à étoupes, de manière que l'instrument ne perd pas son huile et est indéfiniment graissé.

Dans ses visites à l'Exposition, la Commission a rencontré dans les diverses parties de l'édifice d'assez nombreux semoirs, mais elle ne peut que les citer sans pouvoir en apprécier le mérite, ne les ayant pas vu fonctionner

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et n'ayant pu même en examiner le mécanisme en détail, tous ces instruments étant en repos, et montés sans qu'il ait pu entrer dans les pouvoirs de la Commission de les faire démonter. Cependant, d'après cet examen très-superficiel, la Commission croit devoir principalement indiquer pour la France: 1.° le semoir Quirel (n.o 426), destiné à être attaché à une charrue pour semer sous raies; 2.o le semoir n.o 389, de MM. Joannis et Devèze, à Marseille; 3. le semoir n.o 395, de M. Lefèvre de Vendhuille (Aisne); 4.o le semoir n.o 350, de M. Chevalier; 5. celui de M. Jacquet-Robillard, n.° 388, qui paraît avoir été expérimenté dans d'autres localités et avoir donné de bons résultats; 6.° le semoir Hamoir-Saultain; 7.o une canne à semer le pin, n.° 1319, de MM. Loustau fils et Dussaq de Bordeaux; 8.° le semoir pour semer en paquet, de M. Margou de Terre Neuve (Deux-Sevres) et les instruments qui s'y rattachent avec cette circonstance que le tout ne figure pas à l'Exposition sous le nom de son inventeur, mais parmi les instruments envoyés par la Belgique.

Les semoirs envoyés par M. Claes de Lemberq (Brabant), par MM. Honslay et Garret (Angleterre), ont été essayés à Trappes, et il est reconnu que surtout pour le semoir Garret, la levée a été très-belle. Mais une circonstance fait que l'expérience n'a pas été concluante, c'est que immédiatement derrière les semoirs, fonctionnaient les houes à cheval de Garret, de Smith, de Gustave Hamoir, de Budin, et que les houes à cheval enterraient la graine répandue par les semoirs, et qu'on ne sait pas, couséquemment, si les semoirs remplissaient convenablement une de leurs fonctions, qui est de recouvrir parfaitement les semences.

Au surplus, tous ces semoirs sont une reproduction plus ou moins améliorée du semoir de M. Hugues, de Bordeaux. Ils présentent une grande complication de mécanisme, devant nécessiter de fréquentes réparations et les rendre d'un entretien difficile et coûteux. Il me semble donc que le semoir de Coke, singulièrement perfectionné par M. de Valcourt, et surtout par l'Institut de Grignon, doit être préféré encore longtemps, du moins, pour certaines graines.

La Commission ne croit pas pouvoir mieux terminer qu'en vous donnant connaissance d'une note prise sur les lieux par M. Baron, le 8 juillet dernier, pendant la première expérience qui eut lieu à Trappes, en vous priant de vous rappeler que la charrue de Grignon a repris, le 14 août 1855, le premier rang, qu'elle avait paru vouloir céder, le 8 juillet, à deux charrues anglaises.

Le Rapporteur,

LEON GROSJEAN.

Note sur le travail exécuté par les charrues et autres instruments, devant la Commission impériale, pour l'expérimentation des instruments d'agriculture, dans la plaine de Trappes, le 8 juillet 1855. (Note prise sur les lieux par M. Baron.)

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L'exposition des instruments se composait d'environ une quarantaine de charrues, parmi lesquelles se faisaient remarquer un assez grand nombre de charrues anglaises, du Haut et du Bas-Canada, des araires belges, prussiennes, autrichiennes, lombardes, etc., etc. Parmi les char

rues françaises, dont le nombre était très-restreint, l'araire de Grignon excitait l'intérêt général; à cette énumération il faut aussi ajouter quelques charrues tourne-oreilles, des charrues défonceuses, et la rotative Guibal.

On avait fait aussi transporter des bineurs, des déchaumeuses, des scarificateurs, des extirpateurs, une faneuse, et des semoirs anglais.

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Les plus importantes particularités à signaler relativement à la structure des charrues se reportent aux charrues anglaises à rouelles. Elles sont d'une construction compliquée, mais solide et raisonnée. Très-longues, leur versoir est aussi excessivement allongé, le sep à murailles montant jusqu'à l'âge, pose tout à plat au fond de la raie, le point de traction placé en arrière du coutre donne un tirage plus direct. Ces charrues semblent glisser dans le sol et n'offrir aucune résistance. Beaucoup ont un coutre supplémentaire en forme de soc à versoir dit coutre à rogner.

Les charrues canadiennes sont très-étroites du soc; le versoir allongé s'élargit à sa fin davantage que celui des charrues anglaises.

$3. TRAVAIL DES INSTRUMENTS.

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La Commission, présidée par M. de Gasparin, a surtout opéré sur les charrues simples proprement dites. Les appréciations se sont basées sur le travail cultural et sur le travail dynamique.

Les premiers essais dynamométrique, se sont faits avec le dynamomètre Morin, celui-ci s'étant rompu on a dû continuer avec l'ingénieux et commode dynamomètre à rouelle de Beintall.

Voici quels sont les principaux résultats que nous avons pu saisir.

Ce sont les charrues anglaises nommées ci-dessous qui se sont le mieux distinguées :

Charrue Howard (en fer et fonte, à rouelle (prix 108 fr.). Ramdsom (dont l'embêchage varie à la volonté du laboureur).

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Ces charrues présentent un faible tirage, joignent à cet avantage un travail facile et régulier, trop régulier peutêtre, la terre étant plaquée et lissée, effet qui découle de l'opinion des cultivateurs anglais. (Les anglais et les américains paraissent en effet désirer que la terre soit plaquée et lissée. En France on recherche généralement le contraire. Ces charrues sont surtout construites pour les terres argileuses.)

Parmi les autres charrues étrangères ayant tenu un rang un peu secondaire, relativement aux précédentes, il faut citer :

La charrue anversoise de Berckmans, versant à gauche et maintenue par un seul mancheron;

La charrue canadienne de Montréal dérivant du type anglais.

Mais l'essai des araires de Thaër de Mogelin (Prusse), de Schwertz (Bade), de Rudolphi, au versoir héliçoïdal (Lombardie), de ces charrues créées par des grands noms de la culture allemande et italienne, n'a pas été très-satisfaisant. Toutes exigent trop de tirage.

Enfin, parmi les charrues françaises, c'est l'araire de Grignon (prix 45 fr.) qui a mérité le plus d'attention par un travail aisé peu tirant, par une réglure simple et ingé

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