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qui, au moment où on l'attaquera, ne sera plus aussi efficace qu'on l'espérait? Enfin la conservation de cette réserve a apparu dans la discussion avec toutes ses difficultés.

M. Hauducœur, en homme pénétré de l'utilité de sa proposition, ne s'est pas laissé décourager par les objections, il en a réfuté quelques-unes et il s'est rendu à l'invitation que lui a faite M. le Président, de donner de plus grands développements à sa proposition et de lever quelques-unes des principales difficultés que semble présenter son exécution.

Lorsque le cultivateur a donné tous ses soins à l'accom- Tue-Teigne. plissement des différentes conditions qu'impose le bon ensemencement des céréales, leur développement, leur récolte, leur rentrée en grange et leur battage, il lui reste encore la préoccupation de leur conservation si souvent compromise par l'invasion des teignes, des charençons et d'autres insectes dans les greniers et les magasins. Jusqu'à présent, on n'a fait usage, pour préserver les céréales des attaques de ces animaux, que du moyen qui consiste à les forcer d'abandonner le grain, par une maind'œuvre connue sous le nom de pelletage; mais ce procédé, qui en effet éloigne les insectes sans les détruire, doit, pour qu'il soit efficace, être fréquemment réitéré, procédé assez difficile lorsqu'on opère sur de grandes masses, et toujours très-dispendieux.

Un savant professeur de l'Ecole centrale des Arts et Métiers, M. Doyère, vient d'imaginer un appareil qui a, sur le procédé du pelletage, l'avantage de tuer les insectes contenus dans le grain soumis à l'action de cet appareil, ce qui lui a fait donner par l'auteur le nom de Tue-Teigne.

Analyse des Farines.

Le Ministre de la Guerre ayant ordonné l'expérimentation de cet appareil dans les magasins militaires de Versailles, où les insectes s'étaient multipliés au point de résister à de nombreux pelletages, et de causer quelque inquiétude pour la conservation des grains; les expériences ont été faites sur une quantité de 495 quintaux métriques, elles vous ont valu un excellent rapport de notre honorable collègue, M. Solliers, officier d'administration militaire, en présence de qui elles ont été faites, et qui vous a déclaré que pas un des insectes contenus dans la masse assez considérable de blé soumis à l'expérience, n'était sorti vivant du Tue-Teigne. Nous n'insisterons pas davantage sur cette bonne expérimentation, le rapport et l'appareil figureront dans votre Recueil et chacun pourra conclure, avec M. Solliers, que le Tue-Teigne est appelé à rendre d'immenses services à l'Agriculture, pour la bonne conservation des grains.

Dans les années de récolte calamiteuse, le consommateur est assez disposé à croire à la falsification des farines; c'est à la science chimique à prononcer sur ces craintes, après avoir vérifié ce qu'elles peuvent avoir de fondé. C'est une circonstance de cette nature qui vous a valu une intéressante communication de M. Thibierge, relative à une analyse de farines de laquelle l'analyste était disposé, en raison de l'absence presque totale de gluten, à conclure à l'adultération de la farine, au moyen de la fécule de pommes de terre, ou de farines légumineuses qui n'en contiennent pas. M. Thibierge, familier avec les expériences de M. Milon, qui constatent l'absence du gluten dans certains froments de la variété des blés tendres, crut devoir arrêter l'expérimentateur dans les conclusions qu'il

était disposé à prendre, en lui citant les observations du savant pharmacien-major de l'armée d'Afrique.

On ne peut que rendre hommage à la prudente réserve que recommandait notre honorable collègue, elle doit inspirer les hommes de la science, qui, dans ces circonstances d'analyse de farines, s'ils sont appelés à prononcer sur des questions de salubrité publique, n'ont pas moins à défendre les intérêts privés lorsqu'ils sont injustement attaqués.

Race

Il y a bientôt vingt ans que vous avez entrepris d'introduire dans notre Département l'art de la production chevaline. de la race chevaline, et de l'amélioration de ces chevaux de nos forêts, dont, en raison de leur origine, elle devait développer les facultés naturelles, et procurer à l'éleveur une augmentation notable de la valeur des produits ob

tenus.

Pour l'accomplissement de cette résolution, vous vous êtes imposé des obligations pour lesquelles, sans le bienveillant concours du Conseil-Général, vos ressources auraient probablement été insuffisantes. Vous ne voulez. cependant pas abuser de cette bienveillance, pour qu'elle ne vous fasse pas défaut lorsque vous l'invoquerez. Ainsi, cette année, pour remplacer Bertram, dont le grand âge doit inspirer la crainte de ne pouvoir le conserver encore longtemps, vous avez dû faire par vous-mêmes l'acquisition d'un étalon pur sang qui paraît ne rien laisser à désirer. Les éleveurs peuvent se livrer avec sécurité à l'industrie dont le Département vous doit l'origine, puisque vous possédez, pour l'entretenir, trois étalons, dont un de demi-sang dans la force de l'âge, et deux de pur sang, jeunes, pleins d'espérance, et honorés l'un et l'autre

Vente

des primes du Gouvernement, sans compter Bertram, encore réclamé par des éleveurs qui ont pu apprécier la valeur de ses produits.

Les témoignages de bienveillance que vous recevez de des Fourrages l'Administration, lorsque vous l'invoquez dans les circonstances où les intérêts de l'Agriculture peuvent être compromis, vous ont déterminés à adresser cette année à M. le Ministre de l'Agriculture des observations, pour lui représenter le préjudice qu'occasionne au producteur le mode de la vente des fourrages à la botte, tel qu'il est réglé par l'ordonnance de 1834, les difficultés qu'il peut occasionner entre l'acheteur et le vendeur, en raison de certains mélanges opérés par celui-ci pour se maintenir dans les prescriptions de l'ordonnance, et enfin la cherté momentanée qu'il occasionne par l'abstention d'apport sur les marchés, lorsque le vendeur sait qu'en attendant quelque peu il ne sera plus tenu qu'à livrer des bottes légalement diminuées d'au moins un dixième. Sous le mérite de ces différentes observations, vous avez donc émis à M. le Ministre le vœu de la substitution à l'ordonnance de 1834, du mode qui consisterait à ne considérer la botte que comme une forme commode pour chargement et le déchargement des fourrages, et à prescrire leur vente au quintal métrique, ainsi que cela se pratique pour l'Administration de la guerre.

Maladie

le

Vos vœux ont été appréciés par le Ministre, et tout porte à croire qu'ils sont, dans ce moment, l'objet de ses méditations.

Le fléau qui depuis quelques années a compromis de la de la Vigne manière la plus fâcheuse une de nos principales cultures,

celte de la pomme de terre, n'a pas tardé à s'appesantir sur une autre culture non moins importante pour le pays, comme objet d'une grande consommation, que comme élément d'exportation et d'échange, qui intéresse au plus haut degré nos rapports avec l'étranger, la maladie de la vigne, qui s'est d'abord manifestée sur les treilles, a été un objet d'observations sur l'origine et les effets que produit cet ennemi de notre viniculture qui n'est guère sorti du sein des sociétés savantes; mais aujourd'hui, lorsque plusieurs de nos principaux vignobles sont atteints, le Gouvernement s'en préoccupe, et il demande aux Sociétés agricoles le résultat de leurs recherches, de leurs études, et ce qu'il faut espérer des différents procédés indiqués pour préserver les vignes des effets de l'oïdium qui menace non-seulement leurs produits, mais leur existence même.

Tel est le résumé sommaire d'une série de questions qui vous a été posée cette année par M. le Ministre de l'Agriculture. Pour y répondre, vous avez invoqué le concours de ceux de vos correspondants qui habitent les cantons vinicoles de notre Département, et les renseignements qu'ils vous ont transmis, réunis à ceux qu'a déjà recueillis votre infatigable Commission, ont fourni à notre collègue, M. Labbé, les éléments d'un Rapport dans lequel aucune des questions posées par le Ministre, n'est restée sans réponse.

Loin de nous la pensée d'entrer, dans cette séance, dans les détails de cet intéressant travail; mais nous ne terminerons pas son indication sans consigner ici, parce qu'il s'agit d'un intérêt public, que de tous les procédés, que les prétendants à l'invention n'épargnent guère aux Socié tés savantes, celui qui consiste dans l'emploi du soufre dans cet état de division qui constitue la fleur de soufre,

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