30 Ainsi certaines gens, faisant les empressés, Ils font partout les nécessaires, Et, partout importuns, devraient être chassés. 39. La Laitière et le Pot au Lait PERRETTE, sur sa tête ayant un pot au lait Prétendait arriver sans encombre à la ville. Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l'argent; D'élever des poulets autour de ma maison; S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. La Laitière et le Pot au Lait, livre VII, fable 10. The history of this fable is traced in an interesting essay by Max Müller, On the Migration of Fables. It originated in India; in the Sanskrit versions, a Brahman builds up an imaginary fortune on a dish of rice, which he breaks by an accidental blow. The story passed, with variations, into many languages; the earliest version with a milkmaid is in a medieval Latin collection. La Fontaine's source was probably the French prose version by Bonaventure des Périers (16th century). Cf. the story of Gripus the fisherman in Plautus, Rudens; and note on line 28, below. 20 25 30 35 Il était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable: Va s'excuser à son mari, En grand danger d'être battue. Quel esprit ne bat la campagne? Picrochole, Pyrrhus, la laitière, enfin tous, Autant les sages que les fous. Chacun songe en veillant; il n'est rien de plus doux: Tout le bien du monde est à nous, Tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi; 17 Il était: Perrette's imagination is so strong that she speaks as if she already had the pig, which is still referred to in line 20, il est -28 en farce: reference to a passage in Rabelais' Gargantua, where Picrochole boasts of the conquests he will make, and someone replies: "J'ai grand peur que toute ceste entreprinse sera semblable à la farce du pot au laict." Here, however, a shoemaker takes the place of the milkmaid. -31 châteaux en Espagne: an expression used in France as early as the 13th century for imaginary projects, air-castles. — 32 Picrochole: see note on line 28. Pyrrhus, a king of Epirus, who dreamed of conquering the world. - 40 On m'élit roi, mon peuple m'aime; Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant: Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même, 5 ΙΟ 15 40. Le Savetier et le Financier UN savetier chantait du matin jusqu'au soir; Merveilles de l'ouïr; il faisait des passages, C'était un homme de finance. Si, sur le point du jour, parfois il sommeillait, Et le financier se plaignait Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir, En son hôtel il fait venir Le chanteur, et lui dit: «Or çà, sire Grégoire, Le gaillard savetier, ce n'est point ma manière 42 fait-il: the inversion indicates that si or quand is understood. -43 gros Jean: plain John, a name given to simple peasants. Remember that La Fontaine's name was Jean. Le Savetier et le Financier, livre VIII, fable 2. Perhaps suggested by a story of Bonaventure des Périers, in which, however, there is only one personage, the cobbler.-2 C'était merveilles: in modern French the verb would agree with the predicate instead of with ce, as here. Un jour sur l'autre : il suffit qu'à la fin Chaque jour amène son pain. -Eh bien, que gagnez-vous, dites-moi, par journée? De quelque nouveau saint charge toujours son prône.» Lui dit : « Je vous veux mettre aujourd'hui sur le trône. Pour vous en servir au besoin.>> Le savetier crut voir tout l'argent que la terre Produit pour l'usage des gens. Il retourne chez lui: dans sa cave il enserre Plus de chant: il perdit la voix, Du moment qu'il gagna ce qui cause nos peines. Il eut pour hôtes les soucis, Les soupçons, les alarmes vaines. Tout le jour il avait l'œil au guet; et la nuit, Le chat prenait l'argent. A la fin le pauvre homme << Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme, 27 chômer is spelled chommer in Regnier (and generally so in 17th century). As the verb is intransitive, que may here be taken as equivalent to quand. — 28 monsieur le curé is continually announcing 5 10 15 41. Le Rat et l'Éléphant SE croire un personnage est fort commun en France: Et l'on n'est souvent qu'un bourgeois. La sotte vanité nous est particulière. Les Espagnols sont vains, mais d'une autre manière: Beaucoup plus fou, mais pas si sot. Qui sans doute en vaut bien un autre. Un rat des plus petits voyait un éléphant Des plus gros, et raillait le marcher un peu lent Qui marchait à gros équipage.. Sur l'animal à triple étage Une sultane de renom, Son chien, son chat et sa guenon, Son perroquet, sa vieille, et toute sa maison, S'en allait en pèlerinage. some new saint's day which must be kept as a fête; l'une fête) fait tort à l'autre (see tort) implies that there are already too many. Le Rat et l'Éléphant, livre VIII, fable 15. From a French fable with the same title, published anonymously in 1670; the same idea is in Phædrus, I, 29, Asinus irridens aprum. La Fontaine's conclusion, however (lines 28-31), is entirely original.— 4 françois: old spelling of français, rhyming with bourgeois.—6 Espagnols: in the 17th century Spaniards were represented on the French stage as bragging and boastful.-8 fou, sot: notice carefully the difference between these words and between orgueil and vanité. Cf. Beaumarchais, Barbier de Séville, III, 5: "Les hommes n'ayant guère à choisir qu'entre la sottise et la folie."-19 allait is singular, as if maison alone were the subject. |