Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiroient un coche. Femmes, moine, vieillards, tout étoit descendu : Une mouche survient, et des chevaux s'approche, S'assied sur le timon, sur le nez du cocher. Et qu'elle voit les gens marcher, Va, vient, fait l'empressée : il semble que ce soit Un sergent de bataille allant en chaque endroit Faire avancer ses gens et hâter la victoire. La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin; Qu'aucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire. Le moine disoit son bréviaire : Il prenoit bien son temps! Une femme chantoit : C'étoit bien de chansons qu'alors il s'agissoit! Dame mouche s'en va chanter à leurs oreilles, Et fait cent sottises pareilles. Après bien du travail, le coche arrive au haut. Ainsi certaines gens, faisant les empressés, Ils font partout les nécessaires; Et, partout importuns, devroient être chassés. GRECS. ES.-Cor., 213; Gabr., 9. LATINS. Phædr., 45; Rom., 36, 76; Galf., 36; Abst., 16; Faern., 24; P. Cand., '71. FRANÇAIS. YsOp. 1, 35; Ysop. II, 35; Jul. Mach., 36; Guill. Haud., 283; M***, 21; Desmay, 31; Le Noble, 32; Bens., 31; Coulange. ITALIENS. Acc.-Zucch., 37; Tupp., 37; Ces. Pav., 44. ESPAGNOLS. Ysopo, 36, 76. ALLEMANDS, Minn.-Zing., 40; H. Steinh., 36, 76. HOLLANDAIS, Esopus, 36, 76. YSOPET I. FABLE XXXV. D'un Muletier et d'une Mule. Un muletier sa mule avoit Au plus vif et au plus profond : La mule dit: Mouche, es-tu fole? |