FABLE II.—(105.) Le Lion et le Chasseur. Un fanfaron, amateur de la chasse, Le berger dit : C'est vers cette montagne. La vraie épreuve de courage N'est que dans le danger que l'on touche du doigt: Tel le cherchoit, dit-il, qui, changeant de langage, S'enfuit aussitôt qu'il le voit. GRECS. Es.-Cor., 175; Gabr., 36; Prov.: Toù λéovros ïxvn Enteis. Leonis vestigia quæris. LATINS. P. Cand., 29; Als., 105. FRANÇAIS. Bens., 180. FABLE III.—(106.) Phébus et Borée. Borée et le Soleil virent un voyageur Qui s'étoit muni par bonheur Contre le mauvais temps. On entroit dans l'automne, Rend ceux qui sortent avertis Qu'en ces mois le manteau leur est fort nécessaire : Qu'il n'est bouton qui tienne : il faudra, si je veux, L'ébattement pourroit nous en être agréable : A qui plus tôt aura dégarni les épaules Du cavalier que nous voyons. Commencez je vous laisse obscurcir mes rayons. Il n'en fallut pas plus. Notre souffleur à gage de vapeurs, s'enfle comme un ballon, Se gorge Siffle, souffle, tempête, et brise en son passage Maint toit qui n'en peut mais, fait périr maint bateau: Le tout au sujet d'un manteau. Le cavalier eut soin d'empêcher que l'orage Ne se pût engouffrer dedans. Cela le préserva. Le vent perdit son temps; Plus il se tourmentoit, plus l'autre tenoit ferme : Il eut beau faire agir le collet et les plis. Sitôt qu'il fut au bout du terme Qu'à la gageure on avoit mis, Récrée et puis pénètre enfin le cavalier, Le contraint de s'en dépouiller : Plus fait douceur que violence. GRECS. Es.-Cor., 306; Babr. ex Suid., t. 3, p. 321; St. Cyr., l. 1, c. 2. LATINS. Av., 4; R. Mess., 26; G. Cogn. (G. Cous.), 151; P. Cand., 5; Freit., 13; Tann. Fab., 18. FRANÇAIS. Ysop.-Av., 3; Guill. Haud., 185; Ph. Heg., 6; AmyotPlut., Préc. de santé, § 10. ITALIENS. Verdizz., 18. ALLEMANDS. Minn.-Zing., 66. ANGLAIS. Ogilby, 65. YSOPET-AVIONNET. FABLE III. De la comparaison et contens du Soleil et du Vent de bise. Devant Jupiter, en l'assise, ' Et dit que plus puet et mieux vaut. A li joindre se painne si Qu'oncques du col ne li yssi. 4 Ainçois quant plus le vent l'empoint, Il plus a son cotel le joint, Se leva si clair et si chaut Que tout le monde art de chaut. 5 Les li sa robe et ses drapiaux 6 Pour le temps qui est chaut et biaux. 3 |