De Gens de la Cité d'Athenes.
Nous trouvons en la fois en fable Chose qui est moult convenable. Les gens de la cité d'Athaines Jadis furent de conseil sainnes, Obeissoient a leur loy Sans coaction ne deloy. Là leur failli leur grant savoir Que prince et roy voudrent avoir : Et ce perdirent leur franchise, Leur volonté en autrui mise : Leur loy par honte estoit gardée, Comme le roy feist par espée Pour ce que l'a leur appetit Ne gouvernast grand ne petit Et fussent mieux en arroy Demandant furent à Dieu roy. Dieu leur fist protestation S'ammettroit a la diction 3 Du roy, yceux et volenté
De ce parle plus, je me tès :
La chievre qui est en un test De chaume, quant elle trop gratte, Aval gist par le fait de sa pate.' Cils qui grate sa seche roingne, Quant puis lui cuit, douleur empoigne. Delice qu'angendre douleur
Est gitée par fouleur :
Touverez au livre des Rois
Comment on print a grant desrois. 7 Le peuple qui voudrent avoir Un roi pour garder leur avoir Et leur corps, pour devant aler, Pour monter et pour avaler, Mener du peuple la bataille, La gouverner sans nulle faille, Pour aler devant o venir, Bien s'en sevent a quoy tenir. Jules Cesar disoit : Venés Aux barons a lui assenés: 9 Il vous esteut avant aler 10 Et je demouray pour gaber. " Ne dissoit le prince assaillant : Ainssi font li autre vaillant.
A leur appetit, à leur gré. 2 En arroy, en ordre. 3 S'ammettroit a la diction, s'en remettroient à la parole. - 4 A planté, entièrement.- 5 Non nobleté : je crois que ce mot veut dire nouvelleté, nouveauté, – 6 Pour desbareté, pour trompés.- 7 A grant desrois, avec grande déraison.- 8 Avaler, descendre. 9 Assenés, assurés, dévoués. -10 Il vous esteut, il vous faut.
11 Pour gaber, pour me moquer, pour me divertir.
N. B. Cette prétendue fable n'est qu'une imitation fort libre d'un prologue de Galfred, entièrement tiré des premiers vers de la seconde fable de Phèdre : Ranæ regem petentes.
LATINS. Phædr., fab. secund., prol.; Rom., fab. 21 prol.; Rom. Nil., fab. 18, prol.; Galfr., 21.
De la Femme qui norissoit sa Wache et el la commendoit chascun jour a un Saint.
De la Femme qui norissoit sa Vache et el la commendoit chascun jour a un Saint.
Une femme avoit une vache
Et la norissoit en sa crache: '
Chascune fois l'envoioit pestre,
Chascun jor ot un saint pour mestre, A qui elle la commendoit.
De son lait manjoit et vendoit : Disoit : Sire saint Nicolas, Que ma vache ne chie en las 3 De loup, d'autre mauvaise beste! Veuillez lui aidier: Saint Silvestre, Saint Dominique, saint François, Tous les jours le disoit ensçois. Puisque la vache fust getée, Un saint donnoit la destinée : Et quant toute jour revenoit Saine dont grant joie menoit La bonne femme et maris; Par l'un des saints estoient gueris A qui orent devotion
Le jour, sans nulle fiction. Si avint que une matinée Que la vache fust hors getée,
Si la commanda a tous sains
Que reviengne son chatel sains, 6
Que de sa vache ne reçoive
Perte Ains encore de son lait boive.
« PreviousContinue » |