De la Metaphysique d'Aristote: Rapport ... Suivi d'un essai de traduction du premier livre de la Métaphysique

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Chez Ladrange, 1835 - 184 pages
 

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Popular passages

Page 65 - Cette unité de l'être est le sujet de la troisième partie de l'ontologie du 10e livre. Ici commence la théologie ; car l'être unique qui seul possède la vraie existence, c'est Dieu. La théologie forme la dernière partie de la Métaphysique , et comprend les quatre derniers livres. Le point auquel sont arrivées les recherches d'Aristote est donc la nature de l'être absolu, du principe unique et premier, de la cause unique et première, c'està-dire de Dieu. Mais avant d'entrer dans cette...
Page 163 - ... assez petit nombre , s'avisait de les multiplier pour les compter. Les idées sont presque en aussi grand nombre que les choses pour l'explication desquelles on a eu recours aux idées. Chaque chose individuelle se trouve avoir un homonyme, non seulement les existences individuelles, mais toutes celles où l'unité est dans la pluralité, et cela pour les choses de ce monde et pour les choses éternelles. En second lieu, de tous les argumens dont on se sert pour établir l'existence des idées,...
Page 146 - ... plus clairement dans la Physique ; mais forcé de se mettre d'accord avec les faits, et, en admettant l'unité par la raison, d'admettre aussi la pluralité par les sens, Parménide en revint à poser deux principes et deux causes, le chaud et le froid , par exemple le feu et la terre ; il rapporte l'un de ces deux principes, le chaud à l'être, et l'autre au non-être.
Page 80 - Mais les opposés ne sont tels que parce qu'ils sont limités et finis; car c'est évidemment en se limitant qu'ils s'opposent l'un à l'autre. Le terme ou principe intermédiaire qui doit résoudre leur opposition doit donc être sans limites lui-même: il doit être infini. Mais il ne peut y avoir de principe infini que la pensée. La matière ou l'existence extérieure étant limitée, l'un des opposés y exclut l'autre nécessairement. Il est donc impossible de trouver dans la matière le terme...
Page 144 - Pythagore ; et son système se rapproche de celui de ces philosophes. Il dit que la plupart des choses humaines sont doubles, désignant par là leurs oppositions, mais, à la différence de ceux-ci, sans les déterminer , et prenant au hasard le blanc et le noir, le doux et l'amer, le bon et le mauvais, le petit et le grand. Il...
Page 75 - L'auteur est trop philosophe pour ne pas considérer l'histoire de la Métaphysique dans celle des idées qui la représentent. C'est donc cette histoire des idées d'Aristote qu'il s'est attaché à reproduire; c'est leur influence ou avouée et consentie, ou ignorée même de ceux qui l'éprouvaient, qu'il retrace avec une grande précision , mais avec une concision qui dégénère quelquefois en sécheresse. L'auteur part de ce principe, qui est la clef de l'histoire de la philosophie , que les...
Page 139 - Or, tel est précisément le jugement qu'Aristote a porté sur le philosophe de Clazomène : « Anaxagore, dit-il, se sert de l'intelligence comme d'une machine pour faire le monde, et quand il désespère de trouver la cause réelle d'un phénomène , il produit l'intelligence sur la scène ; mais dans tout autre cas, il aime mieux donner aux faits une autre cause (de la Métaphysique d'Aristote, par M.
Page 166 - Si les idées et les choses qui en participent, sont du même genre, il y aura entre elles quelque chose de commun : car pourquoi y auraitil dans les dualités périssables et les dualités multiples , mais éternelles , une dualité une et identique , plutôt que dans la dualité idéale et dans telle ou telle dualité déterminée (i) ? Si, au contraire, elles ne sont pas du même genre, il n'y aura entre elles que le nom de commun , et ce sera comme si on donnait le nom d'homme à Callias et à...
Page 72 - Métaphysique elle-même ; car elle est tout entière dans cet ensemble: c'est cet ensemble qui nous en manifeste la méthode , la marche, les procédés. Un pareil ouvrage philosophique ne peut appartenir qu'au grand philosophe; et comme ce n'est ni Lycurgue, ni Pisistrate, qui ont fait l'Iliade avec des rapsodies d'Homère, de même ce n'est point Andronicus qui a composé l'Iliade de la philosophie, même avec des morceaux d'Aristote. D'un autre côté, dans cette Iliade comme dans l'autre, il...
Page 78 - C'était là la partie aventureuse du programme, une arène ouverte aux conceptions personnelles et arbitraires; et voilà pourquoi vous aviez sagement séparé cette dernière partie des deux autres où il s'agissait de recherches toutes positives. Celle-ci était le champ naturel de l'esprit de système ; et nous ne pouvons trop rappeler à l'Académie quel vol il fallait prendre pour dominer Aristote et le mettre en rapport avec notre temps. Vous ne serez donc pas surpris que l'auteur du mémoire...

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