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PREMIÈRE PARTIE.

DROIT PHILOSOPHIQUE,

OU

PRINCIPES ÉLÉMENTAIRES

DU DROIT PUBLIC, DU DROIT POLITIQUE ET DU DROIT DES GENS.

LIVRE SECOND.

DROIT POLITIQUE.

<< Descends du haut des cieux, auguste Vérité!
Répands sur mes écrits ta force et ta clarté;
Que l'oreille des Rois s'accoutume à l'entendre:
C'est à toi d'annoncer ce qu'ils doivent apprendre;
C'est à toi de montrer aux yeux des nations
Les coupables effets de leurs divisions. »
VOLTAIRE.

Des hommes recommandables par leurs lumières, qui ont bien voulu honorer de leurs conseils l'Auteur de cet Ouvrage, lui ont particulièrement témoigné qu'ils eussent préféré au titre de SCIENCE DU PUBLICISTE, celui de COURS COMPLET DES ÉTUDES PRÉLIMI NAIRES DU LÉGislateur, ou simplement celui d'ÉTUDES DU LÉGISLATEUR, qu'il avait d'abord en l'intention d'adopter.

En effet, l'un ou l'autre de ces titres eût peut-être eu l'avantage de mieux indiquer que, dans un temps où tous les citoyens peuvent être appelés à l'exercice des importantes fonctions de la représentation nationale ou de la législature, ce traité doit nécessairement être considéré comme étant de l'intérêt le plus général et le plus pressant pour toutes les classes indépendantes et libres de la société.

Mais cependant il n'aurait pas mieux, que celui qui a été employé, fait connaître, que le principal objet de l'ouvrage est de signaler nettement le but essentiel et, pour ainsi dire, unique vers lequel, dans l'état présent de la civilisation, doivent tendre tous les efforts des Publicistes, et conséquemment aussi ceux du Législateur.

Ensuite il n'eût pas eu, à certains égards, la même exactitude : il eût même pu donner lieu de penser que l'Auteur se serajt borné à l'examen de questions plus ou moins importantes de législation secondaire, de droit civil, de droit pénal, d'administration, d'économie publique et politique, de finances, etc. etc.; et qu'il ne serait pas essentiellement entré dans son plan de former un corps entier de doctrine vraiment élémentaire, dont toutes les parties, parfaitement unies et coordonnées entre elles, tirassent leur autorité et leur force autant et plus d'elles-mêmes, de leur objet, de leur harmonie, de leur unité, que de l'usage et du commun assentiment, déja pourtant assez manifeste, de tous les peuples civilisés.

Par cette considération importante, l'Auteur croit pouvoir justifier son choix; et il espère d'ailleurs que, si quelque autre titre eût pu réellement être, quant à présent, plus propre à attirer sur son travail l'attention générale, le résultat, lorsqu'il sera connu, n'en jouira pas d'une faveur moins grande auprès des véritables hommes d'état, dont la coopération et le suffrage sont ce qu'il ambitionne le plus.

Rem. Burlamaqui avait reconnu la justesse de l'acception que nous donnons à la dénomination de Droit politique, et c'est mal-à-propos que son annotateur ( le professeur de Félice) y a substitué celle de Droit des Gen. Voy. Burlamaqui, Droit polit., ch. 1, § 5, 1 éd.; la lettre du professeur de Félice à M. Formey, imprimée à la tête du tom. 1, et l'avertissement à la tête du tom. vi, p. xiv, édit. 1768.)

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