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nombre de petits États, crée des royaumes et des principautés, fonde la Confédération du Rhin1 dont il se déclare le protecteur. Le roi de Prusse,2 qui rompt avec lui, est battu à Iéna et Auerstedt (1806); ses États sont occupés par les troupes françaises. De Berlin, Napoléon lance le 5 décret du blocus continental, qui interdit3 aux ports du continent de recevoir des marchandises anglaises. Ne pouvant vaincre l'Angleterre sur mer, il essaie de la ruiner. Puis commence la campagne contre les Russes. Vaincu à Eylau et Friedland (1807), le tsar signe la paix à Tilsit, 10 et devient l'allié de son vainqueur.

Napoléon est le maître de presque toute l'Europe1 continentale. Il est roi d'Italie; ses frères sont faits rois de Naples, de Hollande et de Westphalie; ses sœurs ont des principautés en Italie, son beau-frère Murat est grand-duc 15 de Berg en Allemagne; la Suisse le choisit comme médiateur de la Confédération. Le Portugal, qui ne veut pas accepter le blocus continental est occupé; de même les États du pape. En Espagne, Napoléon remplace le roi Charles IV par son frère Joseph. Il annexe la Hollande 20 et le Nord de l'Allemagne. L'Autriche tente encore une fois la lutte; elle est vaincue à Wagram (1809). Napoléon épouse une archiduchesse, et la naissance d'un fils (1811) semble assurer la perpétuité de son pouvoir et de sa dynastie.

Mais déjà ont commencé des résistances nationales auxquelles Napoléon ne s'attendait pas. L'Espagne, soutenue par l'Angleterre, lutte héroïquement pour chasser les

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1

Français. L'alliance avec le tsar se rompt. Napoléon entraîne contre la Russie une immense armée composée pour moitié de contingents levés chez ses alliés ou vassaux. Il marche sur Moscou, où il entre après une série de vic5 toires. Mais le tsar refuse de lui proposer la paix; l'incendie de Moscou l'oblige à une retraite désastreuse, où il perd presque tous ses soldats (1812). L'Allemagne se soulève alors contre lui (1813). C'est en vain qu'il lève une nouvelle armée; ses victoires ne font que retarder la défaite définitive (Leipzig, octobre 1813), qui le force de quitter l'Allemagne et de repasser le Rhin. La Prusse, l'Autriche, la Russie, la Suède se coalisent; leurs armées entrent en France à sa suite. Malgré des prodiges d'habileté militaire, il est écrasé sous le nombre, et les alliés 15 s'emparent de Paris (1814). Il abdique à Fontainebleau, part pour l'île d'Elbe, tandis que les alliés installent en France un nouveau gouvernement sous Louis XVIII, frère et héritier de Louis XVI.

ΙΟ

ALBIGNY.

Au mois de mars 1815, il quitta l'île d'Elbe; il débarqua 20 sur les côtes de Provence et traversa la France sans que personne pût l'arrêter, parce que les soldats envoyés contre lui par Louis XVIII criaient, «Vive l'Empereur !» Louis XVIII s'enfuit de Paris et l'empereur y rentra.

Aussitôt les souverains déclarèrent la guerre à Napo25 léon, qui fut battu à Waterloo1 au mois de juin 1815. Le gouvernement anglais l'envoya prisonnier dans une île d'Afrique, à Sainte-Hélène, et Louis XVIII rentra en France.

1 mɔsku.

4 vaterlo.

LAVISSE.

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LE MARÉCHAL NEY1

Le maréchal Ney, un des grands généraux de Napoléon, commandait l'arrière-garde pendant la terrible retraite de Russie en 1812. Il fut surnommé par Napoléon «le brave des braves.>>

Chargé de combattre Napoléon au retour de l'île d'Elbe, 5 il se prononça en sa faveur. Mais après l'abdication de l'Empereur, il fut arrêté, traduit devant la Cour des pairs et fusillé le sept décembre 1815.

NAPOLÉON

LA RÉPONSE DE NAPOLÉON

Tout le monde se plaint à Napoléon: «Il n'y a rien, ni vivres, ni munitions, ni habits, ni armes.»

«Soldats,» répond-il à tout le monde, aux généraux aussi bien qu'aux fantassins2: «Soldats, vous n'avez ni habits, ni pain, ni rien; il y en a devant vous, venez les chercher.>> «Par où?» lui répond-on.

«Par la victoire, » dit-il.

Ça nous enflamme le cœur. Il a raison, se dit-on avec rage. En avant, en avant, voilà la charge qui bat. Ça dura quatre jours: en avant à Montenotte, en avant à Millesimo, en avant à Dego, en avant à Mondovi.

ΙΟ

15

«C'est très bien,» dit le général, «vous êtes de vieux 20 soldats; vous avez marché sans souliers, vous avez gagné des batailles sans canons, vous avez passé des rivières sans

1 nɛ.

2 Soldats d'infanterie.

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