Il rejette en dormant l'effroyable mélange, Et nous crevons soudain, à l'aide d'un long pieu, Traduction de M. Gaston : La mort suit en tous lieux ce monstre impitoyable, Mais de ses compagnons pleurant le triste sort, La tête du géant se trouve appesantic, Sous ce poids qui l'accable, il s'endort, et soudain Nous invoquons les dieux; tous nos Grees, en silence, S'élancent, et cent bras armés par la fureur Voici maintenant celle de M. Delille : A peine ivre de vin et gorgé de carnage, Il a courbé sa tête, et, tombant de langueur, Qui brilloit seul au front de ce géant difforme : Quelques critiques un peu chagrins ont dit que l'histoire de Polyphême ressembloit aux contes de l'Ogre du Petit-Poucet ou de la Barbe-Bleue, dont on berce les enfans, et ils ont paru s'étonner de la trouver dans deux des trois poëmes les plus célèbres de l'antiquité. Mais il falloit sans doute que ce morceau d'Homère fût trèsgoûté autrefois, puisqué Virgile, et Ovide après lui, s'en sont emparés; et qu'Horace le mettoit au rang des choses merveilleuses enfantées par le poëte grec. Au reste, on ne peut s'empêcher d'admirer dans cette description la fécondité du génie de Virgile, la raison et le goût qui guident toujours sa brillante imagination : le merveilleux naît du fond du sujet, et l'on ne pourroit l'en détacher sans nuire à l'ensemble du poëme. La rencontre d'Achéménide, abandonné par. Ulysse, étoit une occasion naturelle de raconter les excès de Polyphême, et de rappeler la vengeance qu'en tira le prince Grec. (Note de l'Éditeur.) FIN DU TOME TROISIÈME. |