FRANÇOISE A L'USAGE DES PENSIONNATS; PAR CHARLES-CONSTANT LE TELLIER, PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES. Chez A PARIS, LE PRIEUR, Libraire, rue des Mathurins St-Jacques, BELIN, Libraire, quai des Augustins, no 55; CONSTANT LE TELLIER, Libraire, rue de Richelieu, 1833 Les Ouvrages suivants de M. Charles - Constant LE TELLIER sont adoptés pour l'usage des Demoiselles élèves de la Maison royale de SaintDenis, et des autres Maisons des ordres royaux : 1 Nouveau Dictionnaire de la Langue Françoise, 4e édition. 20 Géographie des Commençants, 21 édition. 30 Histoire Sainte (1822). 40 Histoire Ancienne (1816). 50 Histoire de France, 8e édition. 6o Les divers ouvrages de Grammaire. TRIBUNAL DE POLICE CORRECTIONNELLE DE PARIS. Le tribunal, après en avoir délibéré, conformément à la loi, statuant sur les conclusions de M. le Procureur du Roi, et les demandes de la partie civile; Attendu que, de l'instruction et des débats, et du procès verbal dressé le 15 janvie dernier, il résulte la preuve que Goss..., libraire, a débité un ouvrage contrefait, intitulé: Grammaire françoise de Lhomond, nouvelle édition revue, corrigée et augmentée par Le Tellier, dont le sieur Le Prieur est propriétaire; Déclare le sieur Goss... coupable du délit prévu par l'art. 427 du code pénal; en conséquence, et conformément audit article et à l'article 52 du même code, dont il a été donné lecture par le président....., CONDAMNE, par corps, Goss..., libraire à Paris, à 25 fr. d'amende, et à payer au sieur Le Prieur une somme de 100 fr., à titre de dommages-intérêts; le condamne, en outre, aux dépens; ordonne que l'exemplaire sais sega et demeurera confisqué. FRANÇOISE DE C. C. LE TELLIER. NOTIONS PRÉLIMINAIRES. LA Grammaire est l'art de parler et d'écrire correctement. Parler, écrire, c'est exprimer sa pensée par des mots. Les mots sont donc des signes de nos idées. Ce sont, ou des sons formés par la bouche, ou des caractères tracés par la main. Les mots se composent de lettres, qui, seules, ou jointes ensemble, forment des syllabes. L'alphabet françois comprend vingt-cinq lettres ou caractères. Ces lettres se divisent en voyelles et en consonnes. Les voyelles sont celles qui, seules, orment une voix, un son. Lses consonnes sont celles qui ne forment un son qu'avec le secours des voyelles. Consonne veut dire qui sonne avec. Il y a six voyelles, qui sont a, e, i, o, u et y. Il y a dix-neuf consonnes; savoir: b,c, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, On appelle syllabe une ou plusieurs let tres qui forment un son, et se prononcent par une seule émission de voix. Lois et traits sont des mots d'une syllabe. Dans le mot abandon, a fait une syllabe, ban en fait une autre, et don en forme une troisième. Les mots qui ne sont que d'une syllabe, s'appellent monosyllabes: ceux qui sont de plusieurs syllabes, se nomment polysyllabes. Les voyelles sont longues ou brèves. Les voyelles longues sont celles sur lesquelles on appuie plus long-temps que sur les autres en les prononçant. Les voyelles brèves sont celles sur lesquelles on appuie moins long-temps. Par exemple, a est long dans páte pour faire du pain, et il est bref dans frégate. E est long dans féte, et bref dans diète. I est long dans gite, et bref dans visite. O est long dans impót, et bref dans pavot. U est long dans flute, et bref dans dispute. On distingue trois sortes d'e: l'e muet, l'é fermé, et l'è ouvert. L'e muet est celui qui ne se prononce point, ou dont le son se fait peu sentir, comme à la fin de ces mots, homme, monde; ou comme le premier e de chemise, acheter, carreler, etc. L'é fermé est celui qui se prononce la bouche presque fermée, comme dans ces mots, café, été, vérité. L'è ouvert est celui qu'on prononce en appuyant dessus, et en desserrant les dents. On distingue deux e ouverts; le grave, tel qu'il est dans succès, procès ; et l'aigu, tel qu'il est dans la seconde syllabe de trompette, sonnette, etc. Pour marquer les différentes sortes d'e, et les voyelles longues, on emploie trois petits signes que l'on nomme accents; savoir: l'accent aigu ('), qui se met sur la plupart des é fermés, bonté, vérité, marée, etc.; l'accent grave (), qui se met sur les è ouverts, accès; et l'accent circonflexe (), qui se met sur la plupart des voyelles longues, apótre.... L'accent aigu va de droite à gauche; l'accent grave, de gauche à droite; l'accent circonflexe se forme de la réunion des deux autres, et a la figure d'un v renversé. Ly grec s'emploie le plus souvent pour deux ii, comme dans pays, moyen, joyeux, qui se prononcent comme s'il y avoit pai-is, moi-ien, joi-ieux. Mais l'y n'a que la valeur de l'i simple, lorsqu'il est entre deux consonnes, comme dans ces mots dérivés du grec, hymen, étymologie, hypocrisie, abyme: prononcez himen, étimologie, hipocrisie, abime (comme si y étoit un i simple ). La lettre h est muette ou aspirée. Elle est muette, lorsqu'elle ne se prononce pas, comme dans ces mots, l'homme, l'honneur, l'histoire, qu'on prononce comme s'il y avoit l'omme, l'onneur, l'istoire (sans h). Elle est aspirée, lorsqu'elle fait prononcer du gosier la voyelle qui la suit, comme dans ces mots qu'on écrit et qu'on prononce |